Par un sinistre hasard du temps, la France est appelée aux urnes juste un an après la mort de Nahel. Cette mort avait soulevé la colère d’une bonne partie du pays. Un pays qui vient aujourd’hui de voter à 35 % pour un racisme, et des politiques sécuritaires « décomplexées ». Dans ce contexte, l’actuel président de la République ne cesse de s’auto-proclamer rempart contre le « désordre des extrêmes ». Qui peut encore y croire ?
En mai 2022, Flagrant déni avait publié un comparatif des chiffres des violences policières pour chacun des derniers mandats présidentiels. La republication de ces données nous semble essentielle. Car deux indicateurs montrent que, dans l’escalade des violences policières, l’actuel président a franchi une marche colossale.
1. Les homicides policiers
D’après les décomptes de Basta.media, le nombre de personnes tuées aux mains de la police ou de la gendarmerie, sous Macron, a atteint un taux inégalé : presque deux fois plus que sous Sarkozy. Les dernières années Macron sont les plus violentes : une hausse brutale en 2020 (année du confinement) avec 40 morts, puis 52 morts en 2021, et à nouveau 39 morts en 2022. Pour l’instant, les chiffres de 2023 ne sont pas publiés.
2. Les tirs de LBD
Le deuxième escalier de la violence policière résulte d’une compilation de données effectuée par Flagrant Déni. Le nombre de tirs de lanceurs de balles dits « de défense » (LBD) a littéralement explosé. Sous Macron, sans même entrer les données (non publiées) de 2021, on obtient une moyenne de plus de 11 000 tirs : cinq fois plus que sous Sarkozy. En 2020, année « confinée », le nombre de tirs a été supérieur à 2016, année marquée par le conflit lié à la « loi Travail ».
Dans une phrase révélée par le journal Le Monde, le président de la République a déclaré, au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale : « Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… ». Dans l’imaginaire du pouvoir actuel, le langage politique et le langage guerrier ou policier, se confondent de plus en plus. Et c’est un langage qui tue. Car cette phrase, malheureusement, est loin de n’être qu’une métaphore.
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