Ces 17-18 novembre le mouvement des Gilets Jaunes « fêtera » son premier quinquennat. Des guillemets car comment fêter quoi que ce soit dans la situation actuelle ?

💸 L’inflation qui avait jeté des milliers de gens dans la rue le 17 novembre 2018 s’est encore aggravée et fait grossir les rangs des files d’attente de la soupe populaire,

⚖️ Les inégalités n’ont jamais été aussi fortes dans notre pays, avec un nombre de millionnaires gavé.e.s de cadeaux fiscaux toujours plus grand et de l’autre côté une paupérisation de la classe moyenne sans précédent

💥 La destruction de notre modèle social (retraites, chômage, santé, éducation) et des services publics qui le portent se poursuit : la Macronie promulgue des réformes austéritaires, ferme les lits d’hôpitaux et saborde l’Education Nationale

🍂 L’hypocrisie de l’Etat vis-à-vis de la catastrophe climatique continue : il prétendait hier lutter contre le réchauffement climatique en taxant l’essence des pauvres, il se prétend aujourd’hui « vert » en investissant dans des projets inutiles et écocidaires (mégabassines, autoroutes, etc),

🔒 Le déni de démocratie est omniprésent, visible à l’Assemblée Nationale par un nombre record de recours à l’article 49-3 et par le mépris total du gouvernement à l’égard des manifestations de masse pacifiques contre sa réforme des retraites,

🚨 La répression policière et judiciaire s’abat contre toustes celles et ceux qui osent sortir du maigre carcan contestataire encore légal mais totalement inefficace

En cette date symbolique du mouvement nous invitons l’ensemble des colères à reprendre la rue. Cet appel, loin de ne s’adresser qu’aux nostalgiques du mouvement né sur les ronds-points fin 2018 ou à la poignée de révolté.e.s qui se mobilisent encore chaque week-end, est destiné à toustes celles et ceux qui considèrent comme nous qu’il faut mettre un terme à ce système libéral, rapace et fasciste pour le remplacer par une société plus juste, solidaire et respectueuse.

Par l’encouragement à (re)mettre les gilets jaunes est ce que nous pensons créer un énième « retour des Gilets Jaunes » comme se plaisent à le dire les médias pour faire trembler dans les chaumières et inciter à l’inaction (car quand on pense à la répression subie par les Gilets Jaunes qui a envie d’exprimer sa colère ?) ? Assurément non, c’est la force de son symbole, celui de l’unité et du rejet des étiquettes, que nous voulons rappeler.

Révolté.e.s d’hier et d’aujourd’hui, que vous ayez mis un jour ou non le gilet, quelles que soient vos critiques à l’égard de tel ou tel aspect du mouvement (évidemment surmédiatisé par les chaines d’infos en continu), membres d’associations, collectifs, syndicats, assemblées de lutte, autonomes, militant.e.s pour la paix, vous qui portez l’espoir d’un autre monde, cette date n’est pas la nôtre, c’est la vôtre !

Par l’occupation de ronds-points, l’ouverture de péages, le blocage de flux et de magasins, la manifestation (déclarée ou non), nous vous invitons toutes et tous ensemble à vous exprimer ces vendredi 17 et samedi 18 face à l’abattement et l’individualisme que cherche à distiller le Pouvoir pour nous affaiblir.

A Lyon, l’Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs a fait le choix de déclarer une manifestation, non pas pour imposer un cadre aux révolté.e.s mais pour permettre la pluralité des expressions de la colère.
D’autres initiatives locales pourraient voir le jour et nous les soutenons évidement.

En cette période où la préfecture du Rhône a pris le parti de museler la majeure partie de la contestation contre le massacre de Gaza et la posture belliciste de la France, garantissons-nous la tenue de cette manifestation déclarée ?
➡️ Non. Nous vous certifions en revanche que :

 tout arrêté d’interdiction préfectoral sera contesté devant le tribunal administratif

 nous ne nous laisserons pas invisibiliser par un parcours expulsant le cortège du centre-ville : en cas de proposition insatisfaisante de la part des services de la préfecture nous retirerons notre déclaration et elle devra assumer, seule, les responsabilités d’une manifestation sauvage qui en résulterait.

Nous vous donnons donc rendez-vous à 14h le 18 novembre place Bellecour.
Toutes les légitimes colères et revendications pour un monde plus juste et solidaire entre les individus et les peuples sont les bienvenues : venez avec vos pancartes, vos slogans, vos drapeaux, vos « dispositifs sonores portatifs » et (idéalement) votre GILET JAUNE !