APPEL À COORDINATION
Pour que Lyon s’inscrive dans la lutte, un appel à coordination aura lieu jeudi 21/11 à l’Atelier des canulars à 19H en présence de camarades venues de Marseille.
Désarmons le fémonationalisme, le pink washing en Israel comme en France et construisons une solidarité féministe véritablement internationaliste.
Parce qu’il nous faut de l’argent pour la santé, pas pour l’armement !
« Un an après le début du génocide, nous appelons donc à un réveil des consciences et à l’action »
À l’appel de l’AG féministe Paris-Banlieue et la tribune parue dans Politis, les féministes et allié·es de la lutte ont répondu le 8 octobre à 19h à République à Paris dans une marche politique unitaire. Des dizaines de signataires, de Tsedek à NousToutes, en passant par Attac et Cases Rebelles, ont répondu présent·es. Le collectif STOP ARMING ISRAEL tracte depuis un an devant les usines, et sont rejoignables.
À Marseille, 500 personnes se sont élancées en marche spontanée et décoloniale de nuit, se baladant dans le quartier de la Belle de Mai. « Vietnam - Algérie, Palestine vaincra aussi ! », « ils pillent l’Afrique, pour fabriquer des armes, et assassinent, nos soeurs en Palestine ! ». Oui, combattre l’armement du génocide est une lutte féministe mondiale qui ne cesse de résonner, en répondant à la campagne des syndicats palestiniens. De la centrale syndicale en Grande Bretagne, aux25 000 manifestants contre l’armement à Melbourne, le mouvement est présent. "De Kanaky à Marseille ! Du Liban à Marseille ! Résistance !
A Bordeaux et Nice des rassemblements ont eu lieu.
Suite à cela la mobilisation à Marseille a vu le jour. Femmes* Contre l’Armement a lancé un appel à marcher tous les 8 de chaque mois. Se retrouver, se renforcer, se coordoner.
A Paris, un cortège Féministes Contre l’Armement prendra place lors de la grande manifestation nationale contre les Violences Sexistes et Sexuelles le 23 novembre.
EMBARGO SUR LES ARMES !
APPEL du 8 NOVEMBRE FEMMES* CONTRE L’ARMEMENT
Le 8 octobre 2024, des centaines de personnes ont marché avec les féministes décoloniales à Marseille pour dénoncer l’armement du génocide palestinien par la France. Parce que s’opposer aux guerres que nos états nous imposent est aussi une lutte de femmes* qui résistent, ici et là-bas. Le jour même, à Paris, un millier de personnes se sont rassemblées dans un cortège unitaire. Lutter afin d’arrêter l’armement d’Israël, c’est répondre à la campagne lancée par 30 syndicats palestiniens, il y a déjà un an. C’est dans ce contexte que nous nous sommes reconnues, pour sortir de l’isolement, alors même que derrière nos écrans nous sommes les témoins lointains des attaques de plus en plus dementes au Liban et à Gaza.
Un an après, nous refusons, un seul instant de plus, d’être complices de massacres de masses, et appelons à résister localement et dans la durée. La France n’a jamais appelé à un embargo sur les armes. La part de sa responsabilité dans l’organisation de la mort, de la destruction de toute vie, est désormais évidente, malgré les effets d’annonces du gouvernement. La France a livré 30 millions d’euros d’armes à Israël en 2023. A Marseille dans le 13e arrondissement, l’entreprise Eurolinks a fourni les munitions utilisées pour le massacre de la farine, en février. À Paris, le salon d’exposition d’armement Eurosatory a laissé place aux marchands sionistes. Israël et ElbitSystems participent à Frontex, traquant les migrant·es en méditerranée. Les logiciels de reconnaissance faciale israeliens sont intégrés aux cameras de surveillance à Nice. Les armes françaises, elles, tuent au Yemen et sur d’autres continents. Jusqu’à quand les laisserons-nous utiliser notre travail pour opprimer des peuples ou des communautés ici et ailleurs ? Pouvons-nous le dire, après cette année génocidaire, nous faisons le constat de notre complicité flagrante et de notre responsabilité collective.
Lutter contre la normalisation du discours génocidaire est une priorité pour freiner l’extrême droite et son projet de société raciste. La lutte pour la Palestine va de paire avec la lutte contre le fascisme en Europe, force coloniale. Car un virage tente d’être porté publiquement : les vies des personnes non blanches vaudraient moins que celles des blanches. Ces hommes seraient les nouveaux barbares violents et ne compteraient pas comme des civils. Le narratif du suprémacisme et de l’apartheid redevient banal. Si Gaza sert de laboratoire et de champs d’expérimentation aux entreprises qui revendent par la suite leurs armes après les avoir testées, la catastrophe de Gaza est aussi l’application d’un projet final de société d’extrême droite, financée, applaudie. Défendre le gouvernement d’Israël, c’est aussi soutenir la montée du nationalisme. Inviter Netanyahou à la télévision, c’est aussi justifier les meurtres des Kanaks. Justifier l’enfermement sans procès des enfants palestiniens par Israël, c’est banaliser ici-même, les assassinats par les forces de l’ordre. C’est aussi parler d’émeutes plutôt que de révoltes.
Nous dénonçons le détournement par l’état de nos luttes émancipatrices pour justifier son soutien inconditionnel à l’état sioniste. Les luttes féministes sont utilisées dans une visée islamophobe. Les luttes antiracistes sont freinées par la peur d’accusations malsaines d’antisémitisme, dans une tentative de briser nos liens communautaires. Le corps des femmes* dans le contexte de la guerre ne peut pas être réduit à celui de victime. Il incarne celui de la résistance à la fois ici et là-bas dans la durée et dans l’urgence. Souvent, ce sont les minorités de genre qui se trouvent sur le devant des enjeux des révolutions.
Quoi de plus horrifiant que de voir nos symboles détournés pour justifier des mort·es ? Ne laissons pas les puissants écrire nos propres récits !
Nous avons un besoin majeur de poser des perspectives, une cadence. Pour avancer ensemble dans un mouvement qui nous nourrit, fortes de nos rencontres. Poser nos souffles dans le temps, en nous appuyant sur nos alliées identifiées. Développer les capacités à nous autonomiser, à nous défendre. Les guerres nous imposent leur tempo et détruisent la créativité politique et ses habitudes, sous l’impératif absolu de l’urgence humanitaire, ou la pression des régimes de censure. Le corps de lutte doit se saisir du sujet, largement, pour contrer le bloc réactionnaire qui se renforce et tente d’affaiblir la gauche. Nous avons besoin de lits dans les hôpitaux, d’écoles, de logements - non pas d’une course à l’armement. Nous avons besoin de nous trouver, faire des assemblées, de nous entraider sur nos piquets de grèves et lors de nos marches nocturnes.
Parce que l’internationalisme n’est pas une lutte de spécialistes, mais est ancrée dans nos quartiers. Nous parlons depuis ici, et non pas pour raconter seulement un là-bas. S’imprégner de la richesse de nos trajectoires personnelles nous renforce. Parce que nous sommes nombreuses à être enfants d’immigrées ou issues de destins croisés. Parce que nos rues sont vivantes et ses habitant·es riches de leurs expériences et révoltes d’ailleurs. De l’insurrection tunisienne aux montagnes du Kurdistan en passant par les collines d’Ukraine, des blocages en Martinique à la forêt de Kanaky, des comités de Quartier du Soudan aux féministes iraniennes, l’échos de millions de personnes nous inspire. Oui, des campus aux USA, aux dockers en Australie, désarmer la guerre est possible !
Pendant un an, malgré l’horreur, le monde a marché, bloqué, occupé- d’un même pas- au rythme de la Palestine. C’est inédit. Ne lâchons rien. Nous sommes légitimes. Marchons ensemble.
Depuis nos propre territoires, pour une solidarité transnationale !
Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes, antisionistes, contre les guerres !
Marchons les 8 de chaque mois contre l’armement et pour la Palestine
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