Le CAE, petite perle sortie du plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, se met donc en place dans les structures « ou les besoins collectifs ne sont pas satisfaits », il est applicable au service "non-marchand". Sous l’éternel argument de la réinsertion sociale des plus démuniEs, c’est donc l’embauche du /de la plus précaire - et du plus jeune - qui va ramener le plus d’argent à l’entreprise !
Comme dans le cas des salariéEs embauchéEs en CES et en CEC, mis en œuvre par les précédents gouvernements, le/la postulantE doit répondre aux critères les plus misérabilistes pour se voir embaucher en CAE. Une très longue période de chômage d’unE travailleurE postulant sur un CAE donne la possibilité à l’employeur d’avoir des aides financières bien plus conséquentes (jusqu’à 95% de prise en charge accordée par l’État) que pour unE travailleurE venant tout juste de s’inscrire au chômage. Ou encore les travailleurEs les plus âgéEs se trouvent être en concurrence directe avec les plus jeunes (le dispositif est particulièrement conciliant avec les “moins de 26 ans”)
Le CAE est un contrat à durée déterminée pouvant aller jusqu’à 12 mois, et pouvant être renouvelé une fois. Entre les différents CDD, pas de délai de carence pour l’entrepreneurE/exploiteurE qui peut donc se servir à sa guise dans la misère sociale, en contournant les droits les plus élémentaires de code du travail. Un CDD de 2 ans, qui une fois terminé (mais bon on est devenu "réinséré" quand même !) ne donne même pas droit à la prime de précarité de fin de CDD auxquels tous les autres travailleurEs ont droit .
Mais non seulement le/la travailleurE est exploitéE, mis en situation de précarité extrême, mais en plus ces contrats aidés viennent renforcer la mise à mal du salaire socialisé ! [1]
C’est sur le salaire socialisé qu’est fondé notre système de protection sociale ; celui-ci a été acquis par la lutte des travailleurEs !
Quand l’employeurE est exonéréE de tout ou partie des charges sociales - dites patronales - selon les différents contrats « aidés » en vigueur, qui comble le vide laissé dans les caisses de cotisations ?
Dans le cadre du CAE, l’employeurE est exonéréE des charges se rapportant aux cotisations de sécurité sociale, à savoir : accidents du travail, allocations familiales, taxes sur les salaires et d’apprentissage...
À Lyon, un syndicat CNT vient de se créer dans le secteur du spectacle. Contactez-nous !
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