Ce phénomène s’illustre par une systématisation du recours aux contrats cours et non reconduits, maintenant dans une précarité constante une large part des jeunes actifs pourtant absolument essentiels au fonctionnement de ces deux secteurs. La guerre des prix que se livrent les opérateurs depuis plus d’une quinzaine d’années déjà, a contribué à dégrader les conditions de travail des archéologues sur le terrain et semble être parvenue à écarter bel et bien les précaires de la post-fouille, étape pourtant indispensable à la maturation et la valorisation de leur parcours professionnel.
La réforme de l’assurance chômage, voulue par le gouvernement, s’apprête à compliquer davantage encore la situation des archéologues précaires. En effet, beaucoup d’entre nous comptent sur cette allocation pour rester à flots durant les périodes de carences, largement systématisées dans le contexte actuel du marché et, en avril prochain, la refonte des modalités d’accès et de recharge du droit d’indemnisation va encore dramatiquement fragiliser notre situation. Dans le même temps, cette réforme va indirectement impacter le milieu de la recherche en sciences humaines et sociales. En archéologie, l’immense majorité des doctorants et jeunes chercheurs sont en effet largement tributaires des contrats précaires - vacations, CDD de technicien de fouille – et, par conséquent, des allocations chômage.
A cela s’ajoute encore la réforme des retraites qui, en prenant en compte la totalité de la carrière et non plus les 25 meilleurs années de contrats, va immanquablement impacter nos professions marquées par les périodes de précarité et les longs temps d’étude.
Ajoutons à cela la non prise en compte de la pénibilité dans le calcul des droits à la retraite, qui induit des situations humaines intenables. Aujourd’hui, certain e s collègues ⋅ ⋅ décèdent avant d’atteindre l’âge de la retraite à cause de la dureté physique des tâches imposées par le travail sur les chantiers par tous les temps.
Les conséquences directes de cette situation sont un pessimisme généralisé des nouvelles générations et un taux d’abandon de plus en grand parmi les précaires, découragés de trouver un jour une situation stable dans une profession pourtant souvent choisie par passion.
Devant une telle situation, il semble donc normal de nourrir de réelles inquiétudes sur le futur de notre profession. C’est pourquoi nous invitons tous ceux et celles qui le pourront à se rendre à l’Assemblée Générale des travailleurs, des étudiants et des précaires de l’archéologie pour définir les modalités de la riposte.
A.G. le 10 février 2020 – 18h30
Bourse du travail de Lyon
Place Guichard - 69003 Lyon
Une liste mail d’organisation et d’échange des archéo (étudiant.e.s, précaires, CDI, toutes structures confondues) de la région lyonnaise existe, pour la rejoindre contactez archeoenlutte-lyon [at] framalistes.org
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