Aujourd’hui plus que jamais les milieux de l’archéologie préventive et de la recherche subissent de plein fouet les conséquences du virage libéral pris par les différents employeurs du secteur, aussi bien public que privé. Ce phénomène s’illustre par une systématisation du recours aux contrats cours et non reconduits qui maintiennent dans une précarité constante une large part des actifs, en particulier les jeunes, pourtant absolument essentiels aux fonctionnements du système préventif comme de la recherche. La guerre des prix que se livre les opérateurs du préventifs depuis plus d’une quinzaine d’années déjà, a contribué à dégrader les conditions de travail des archéologues sur le terrain et semble avoir parvenu à écarter bel et bien les précaires de la post-fouille, étape pourtant indispensable à la valorisation de leur parcours professionnel.
La réforme de l’assurance chômage, voulue par le gouvernement, s’apprête à compliquer davantage la situation des archéologues précaires. En effet, beaucoup d’entre eux comptent sur cette allocation pour vivre durant les périodes de carence, largement systématisées dans le contexte actuel du marché. Or, la refonte des droits d’accès à celle-ci va immanquablement dégrader leur situation. De la même façon cette réforme devrait dramatiquement impacter le milieu de la recherche en archéologie. Comme dans beaucoup d’autre discipline de sciences humaines et sociales, en archéologie l’immense majorité des doctorants et jeunes chercheurs sont largement tributaires de cette allocation pour financer leurs recherches. En effet, la plupart d’entre eux sont obligés d’enchaîner les contrats précaires - vacations, CDD de technicien de fouille – entrecoupés de périodes de chômage pour parvenir (difficilement) à mener leur recherche.
A cela s’ajoute encore la réforme des retraites qui, en prenant en compte la totalité de la carrière et non plus les 25 meilleurs années de celle-ci, va immanquablement impacter les parcours professionnels meurtris par les périodes de précarité comme le sont ceux des archéologues
Les conséquences directes de cette situation sont un découragement généralisé des nouvelles générations et un taux d’abandon de plus en grands parmi les précaires, découragés de trouver de voir un jour leur situation professionnelle se stabiliser, dans une profession pourtant souvent choisie par passion.
Devant une telle situation, il semble donc normal de nourrir de réelles inquiétudes sur le futur de notre profession. C’est pourquoi nous invitons tous ceux et celles qui le veulent à rejoindre le cortège des travailleurs, des étudiants et des précaires de l’archéologie, lors de la manifestation inter-syndicale mardi 17 décembre à 11h 30 devant la Manufacture des tabacs à Lyon.
Le cortège des archéologues est appelé à se réunir sous l’horloge de l’université.
Contre la réforme des retraites et contre la précarité
Manifestation inter-syndicale mardi 17/12 - 11h30- Manufacture des Tabac (Lyon 3)
Le collectif des archéologues en lutte de Lyon
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