Travailleuses du Sexe de Gerland : deux mois de luttes- et une action vendredi !

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Manif 1 complément

Appel à l’action vendredi 17H au métro STADE de GERLAND !
Depuis février, les TDS de Gerland-stade sont mobilisées et se coordonnent avec d’autres personnes en lutte. Voici un retour en photo pour mieux cerner la lutte en cours, les solidarités, les attaques.

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  • Action en cours

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    Rejoignez les allée Pierre de Coubertin au croisement de la rue Jean Bouin.

Action vendredi 21 avril 17H métro stade de Gerland

Elles appellent qui veut les rejoindre, contre le monde de l’exploitation, des richesses, l’injustice, et les expulsions : vendredi 21 avril à 17H métro Stade de Gerland.

Depuis le mois de novembre, un récapitulatif illustré par les images des réseaux sociaux

Depuis la mois de novembre, la légitimité des travailleuses du sexe en camionnettes, du stade de Gerland, est de nouveau en débat.

Pour ajouter à la pression des jeux olympiques 2024 et l’annonce de la coupe du monde de Rugby au mois de septembre, un groupe de personnes s’est monté en « collectif de parents responsables », protégeant les enfants du Stade. Ils attaquent à la fois les femmes et la mairie de gauche. Les termes employés par ce collectif sont insultants, et rapidement relayés comme faits divers par les journaux. Des personnes se disant journalistes ou photographes se permettent alors de prendre des photos sans le consentement des TDS, les exposant sur les réseaux et les mettant gravement en danger. Un drone survole la zone, et de nombreux curieux, puis agresseurs, se déplacent jusqu’au stade de Gerland pour visiter ce zoo.

Les travailleuses du sexe, qui se réunissent souvent, se sont vues alors obligées d’écrire, et détailler leurs pensées pour démontrer leur intelligence et encore justifier au monde du journalisme tant que de gauche, leur sens de l’organisation. Ou encore leur possibilité de négociations, et de possibilités de solutions.

Dès la fin février, elles se rassemblent en Assemblée Générale d’une cinquantaine de représentantes, et éditent le premier Communiqué de Gerland. Elles y parlent de leurs situations, et de leurs propositions, ainsi que des retraites. Le Collectif des Parents du stade, qui jusqu’à présent ne voulait pas les rencontrer, a admis une possibilité, mais seulement en présence de représentants des institutions publiques.

« AAA-anti-anticapitaliste ! »

Le 8 mars, elles se joignent à la manifestation féministe qui a réuni 15 000 personnes. C’est la première fois qu’elles sont à Lyon inclues de cette manière lors du 8 mars. Un grand courant dit « abolitionniste » traverse le milieu féministe large, jusqu’à Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT. En général, les personnes se revendiquant de ce courant, ne parlent pas avec les TDS (mais parlent à leur sujet) et sont donc très loin de leurs réalités quotidiennes. Le Communiqué de Gerland est lu devant de nombreuses personnes lors de la prise de parole, puis distribué tout au long des manifestations qui s’en suivront.

Parties pour la majorité avant le début de la manifestation, après les longues prises de paroles, pour retourner travailler, les TDS de Gerland mettent en lumière la précarité de lutte et déplacement que leur implication engage. Les personnes qui restent déambulent au son de « anti-capitaliste » et de « mon corps mon choix ». Une danse sur les escaliers de la grande poste sera la première sortie officielle des TDS, devant lesquelles toute la manifestation passera. Ce sera la première confrontation idéologique... entre le mouvement et le cortège TDS, qui les accueillera par la suite auprès d’autres banderoles.

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Mi-mars, une caisse de grève voit le jour, pour s’inscrire dans la durée et permettre aux TDS de toucher 50e pour chaque déplacement en manifestation. Elles travaillent de nuit ou de jour, mais ont du mal à répondre présentes pour les manifestations à 11h du matin. Une caisse "pour les retraites, contre le harcèlement, pour la dignité !
En effet, cela fait plusieurs semaines que la police nationale harcèle le quartier. Selon les témoignages des TDS, des clients sont arrachés des camions, les voitures de police circulent très vite et souvent bloquent la circulation. Cela les empêche de travailler.

Le 19 mars, les occupant.es des Beaux-Arts de Lyon expriment leur solidarité avec la lutte des TDS, et les étudiant.es des écoles d’art. Ce qui paraît rien est pris comme une grande marque de respect et de solidarité concrète.

« Le travail c’est de la prostitution et la prostitution c’est du travail »

Le 23 mars, fortes de cette première alliance, les TDS se montrent en manifestation interprofessionnelle pour les retraites, au côté des cheminots et des travailleurs et travailleuses de l’art. Un tract court et unitaire est distribué :

« contre l’exploitation sexuelle et l’exploitation salariale, contre la répression de nous et nos clients. Une retraite pour toutes les femmes qui ont besoin, ou laissez nous travailler et nous entraider tranquillement. Pour la solidarité et la dignité de tous et toutes ! TDS de Lyon »

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Le 28 mars, elles reviennent dans l’espace public de lutte de nouveau aux côtés des Métiers du Spectacle Mobilisés. Leur lutte est connue parmi les cortèges et des débats s’ouvrent encore. Des personnes, surtout âgées, expriment leur joie de voir de nouveau le TDS comme thème inscrit dans un mouvement social. « C’était au temps de Saint-Nizier ! Elles étaient là, on les voyait » ou « ça faisait longtemps ! ».

Le 2 juin 1975, les TDS de Lyon occupent l’église. Depuis, ce jour est célébré partout dans le monde, à Berlin, à New York ou au Nigeria, comme étant la journée internationale des droits des travailleuses du sexe.

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« Ni proxo, ni patron, la retraite à notre façon ! »

Le 06 avril, elles marchent aux côtés des cheminots CGT déterminés et les travailleurs et travailleuses de l’art. A chaque fois, l’autorisation est demandée au cortège pour s’y inclure, et l’invitation est toujours franche à rejoindre leur marche. Des discussions traversent le cortège, toujours très riches et plus que solidaires : la misère, personne n’en veut ! Des TDS de Perrache commencent à se joindre aussi à la marche.

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Menace d’expulsion soudaine

Le 11 avril, les TDS se rassemblent et écrivent le 2e Communiqué de Gerland, apprenant subitement qu’elles vont être expulsées avant la fin du mois. Un arrêté préfectoral soudain serait mis en place, en préparation de la Coupe du Monde de Rugby, puis des Jeux Olympiques. Aucune solution concrète ne leur est proposée, et elles ne savent où aller.

"Trouvez-nous un endroit pérenne et sûr. Si nous n’avons nulle part où aller, devons nous venir travailler devant la Préfecture ?
Alors écoutez-nous s’il vous plaît, nous sommes disposées à discuter, à négocier.
Aujourd’hui comme demain.
"

Le 13 avril, elles se rassemblent de nouveau en 3e Assemblée Générale d’une quarantaine de TDS, en pleine rue, lors du rassemblement contre la Loi de Pénalisation du Client 2016.

Cette loi, disant les protéger, pénalise le client au lieu de la travailleuse, pariant sur un effet dissuasif- mais sans proposer de solutions pour les femmes. Le proxénétisme s’étend au proxénétisme dit « d’entraide » et criminalise toute solidarité entre elles. Ce qui concrètement laisse plus de place au proxénétisme pour s’installer.
Lors de l’AG, elles demandent « un mois et demi de délai avant l’expulsion », pour avoir le temps de s’organiser dignement.

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Suite à ce rassemblement, la Préfecture va nier toute expulsion ou agenda, ce qui les laisse dans un doute stressant.

« Las putas unidas jamas seran vencidas »

Le 14 avril une banderole avec la nouvelle revendication apparaît lors du rassemblement devant la préfecture.

Des étudiant.es de l’ENS se montrent solidaires pendant le rassemblement, et l’AG de l’ENS du 17 avril officialise son soutien par un communiqué.

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Le 19 avril, elles se réunissent en Assemblée de crise à une trentaine de réprésentantes pour faire passer le mot aux autres par la suite. Elles attendent toujours une réponse de la Préfecture concernant le délais de 1 mois et demi et ne comprennent pas pourquoi elles n’ont pas de réponse.

"La Préfecture affirme que cela est faux. Mais pas de nouvelles depuis. La police continue d’harceler les clients alors même qu’ils savent que nous devons partir. Pourquoi continuer ? Au Ninkasi, plus loin de la plaine des jeux, une douzaine de camionnettes ont été emmenées par la fourrière la semaine dernière. Pourquoi ? Elle étaient garées !

Où devons-nous aller ? Pourquoi ne pas accepter qu’on aménage nos horaires de nuit et la journée nous partons ? Quel autre lieu, avec de la lumière la nuit et sans arrêtés municipaux la journée ?

Nous voulons au moins 1 mois et demi avant l’expulsion.
Nous voulons une réponse claire. Notre présent, et notre avenir, sont en jeu. Les proxénètes sont la Mairie avec les arrêtés municipaux, et la fourrière. Cela est notre réalité."

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Le 20 avril tôt le matin, elles rejoignent le blocage du Port Edouard Herriot de Gerland, dérangeant le pouvoir dans leur propre quartier. De nombreuses TDS sont présentent et courageuses. La banderole sera représentée par une équipe lors de la déambulation Colère Cheminote depuis la gare de la Part Dieu jusqu’à la tour Incity, encore accueillies par l’inter-pro, les fumigènes, et les sourires.

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avec les bloqueurs et bloqueuses

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barrage filtrant et tractage du Communiqué

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fin d’action devant l’ENS à Debourg

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marche à travers la part dieu jusqu’à la tour

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Tous et toutes ensemble !

P.-S.

Collectif de soutien féministe aux travailleuses du sexe

et la caisse de grève :
https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-de-greve-des-travailleuses-du-sexe-de-gerland

Nous avons été informées que l’argent qui apparaît sur la cagnotte (3000e) a déjà été distribué.
1000e ont été de même donnés il y a quelques jours suite à un événement. Elles auraient besoin de 1000e de plus.

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  • Le 21 avril 2023 à 18:14, par Force à vous

    Nous sommes les travailleuses du sexe de Gerland en lutte depuis janvier 2023
    En action le 20.04 au Port Edouard Herriot de LYON

    MISE AU POINT
    Nous sommes les travailleuses du sexe du stade de Gerland.
    Nous sommes comme vous des femmes, des mères et des filles. Nous aussi nous travaillons dans des conditions pénibles et luttons pour soutenir nos familles, nous aussi nous sommes parents.
    Nous venons de pays pauvres ou l’éducation et la santé ne sont pas gratuites. Par notre travail ici nous payons là-bas les études, les soins, les médicaments, le loyer et la nourriture de nos enfants
    et de nos parents.
    Nous n’avons pas de retraite. Par notre travail ici nous espérons pouvoir un jour payer notre propre retraite. Nous empêcher de travailler c’est nous condamner à la misère.
    Il n’y a pas « une centaine de camionnettes » et donc de travailleuses comme le disent les journaux. Certaines d’entre nous travaillent le jour, d’autres travaillent de nuit. Les femmes travaillant la nuit ne sont pas visibles des enfants. Quand il y a beaucoup d’enfants au stade, la
    plupart des femmes couvrent leurs vitres pour ne pas être visibles. Si nous laissons laissons nos camionnettes vides dans la rue du stade de Gerland, même en dehors de nos horaires de travail, c’est parce que lorsque nous nous garons ailleurs nos camionnettes sont enlevées par la fourrière.
    Même devant notre domicile.

    ***
    AUJOURDHUI

    Nous étions en négociations avec la mairie et le « collectif des parents » et avons aménagé nos horaires depuis le mois de février. Le « collectif des parents » refuse toujours de nous parler. Nous sommes déçues et angoissées pour notre futur.
    Nous avons dû nous constituer en Assemblée Générale et sortir des communiqués pour être écoutées. Car nous sommes pas reconnues comme interlocutrices.
    Depuis plusieurs semaines la police nationale nous harcèle pour décourager les clients.
    La Coupe de Rugby en septembre et les Jeux Olympiques 2024 sont prévus et sont l’excuse de notre expulsion.
    Le 5 avril la Préfecture annonce notre expulsion avant la fin du mois d’avril. La Préfecture affirme que cela est faux. Mais pas de nouvelles depuis. La police continue d’harceler les clients alors même qu’ils savent que nous devons partir. Pourquoi continuer ? Au Ninkasi, plus
    loin de la plaine des jeux, une douzaine de camionnettes ont été emmenées par la fourrière la semaine dernière. Pourquoi ? Elle étaient garées !
    Où devons-nous aller ? Pourquoi ne pas accepter qu’on aménage nos horaires de nuit et la journée nous partons ? Quel autre lieu, avec de la lumière la nuit et sans arrêtés municipaux la journée ?
    Nous voulons au moins 1 mois et demi avant l’expulsion.
    Nous voulons une réponse claire. Notre présent, et notre avenir, sont en jeu. Les proxénètes sont la Mairie avec les arrêtés municipaux, et la fourrière. Cela est notre réalité.
    Nous sommes des personnes.
    4e Assemblée Générale des TDS de Gerland 19.04.2023

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