Nous, hospitaliers, de l’hôpital Édouard Herriot, sommes démunis face à l’épidémie due au coronavirus.
Nous sommes « des « héros » et vous nous refusez le dépistage systématique.
Nous sommes des « héros » et nous manquons de tout et nous nous exposons trop !
Nous sommes des « héros » et nous manquons de sur-blouses, masques FFP2, masques chirurgicaux, et gants à manchettes.
Nous nous passons les sur blouses entre nous avec comme risque de nous contaminer les uns les autres et aussi les patients porteurs ou non. Nous en sommes réduits à faire sécher nos masques après usage et à nettoyer les lunettes utilisées pour les soins.
1) Le dépistage systématique de tous les soignants de l’hôpital, tous corps professionnels confondus et grades (IDE, ASD, ASH, MER, Médecins, administratifs, techniciens, agents du self, agents de sécurité...) exposés de fait dans l’exercice de leurs fonctions. Avec une priorité pour les services COVID : avec patients infectés ou suspectés. Ce que nous demandons depuis plus d’une semaine. Nous avions indiqué à la Direction le 16/03/20 que des médecins étaient testés ce qui est tout à fait normal mais pas les soignants qui sont au contact des patients. Pourquoi ? Parce que chaque agent hospitalier a droit aux soins (disposition statutaire).
La direction refuse de donner les chiffres concernant le nombre d’agents infectés. Mais, dans tous les autres hôpitaux, ces chiffres sont connus des organisations syndicales.
Seul le dépistage pourra enrayer la maladie comme en Chine, Corée du Sud et au Japon. Le confinement seul ne suffit pas !
2) Du matériel en nombre suffisant : sur-blouses, masques FFP2, gants « manchette » couvrant les avants bras, sur chaussures adéquates.
Les seuls gants disponibles à l’heure actuelle sont les gants à Usage Unique vinyle,
totalement inadaptés dans le contexte et nous mettent en danger ainsi que les patients. Le port des masques FFP2 ne doit pas excéder 4heures.
3) Avoir un effectif suffisant d’hospitaliers tous grades confondus pour prendre en charge les patients dans ce contexte de crise sanitaire.
4) L’affichage dans tous les services des listes des maladies à risques (diabète, problèmes cardiaques, maladie auto immunes, etc.). Intranet n’étant pas accessible par tous les agents.
La direction ne fait pas circuler les informations, parfois contradictoires refusent de les afficher. Non, un masque chirurgical n’est pas suffisant pour prendre en charge un patient COVID positif. Nous demandons des masques FFP2 et des combinaisons, comme dans les autres établissements ! La Direction d’HEH refuse un point direct dans un amphi ce qui permettrait de respecter les recommandations en vigueur. Et ne répond pas à toutes nos sollicitations et questions y compris par emails.
5) L’hôpital Édouard Herriot a été conçu en pavillons pour éviter la propagation des infections. Nous, FO, CGT et SUD avons proposé à la Direction de dédier un ou deux pavillons uniquement aux patients infectés et un autre aux patients suspectés COVID 19.
6) La présence de la médecine du travail les week end, pour tous les agents qui travaillent les samedis et dimanches.
7) la réquisition de tout le matériel à usage unique dormant dans tous les secteurs et qui ne sont pas utilisés, pour mise à disposition immédiate auprès des établissements sanitaires, médico-sociaux, psychiatrie...
8) la réquisition des usines en capacité de modifier leurs chaînes de production pour accélérer la mise à disposition de masques FFP2, de tenues, de lunettes de protection, de gants, de couvre tête et sur-chaussures, le tout à usage unique et de gel hydro alcoolique.
9) La réquisition des usines en capacité de fabriquer des respirateurs ou tout autre matériel médical, y compris si cela implique qu’elles modifient leurs chaînes de production.
Nous demandons la stagiairisation des CDD, le retour des ASH dans les services de soins, la réouverture des lits fermés, l’embauche de personnels médicaux et non médicaux, le déblocage du point d’indice (augmentation du salaire). Revendications que nous portons depuis plusieurs années
FO, CGT et SUD continueront à porter ces revendications et de défendre les conditions de travail des personnels afin de garantir la prise en charge des patients pendant toute la durée de la crise du coronavirus. On ne lâche rien !
Nous avons, aussi, une pensée pour tous ceux qui en dehors des hôpitaux continuent à travailler.
Lyon le 25 mars 2020
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