Une nouvelle fois la presse lyonnaise s’illustre par son action politique au service des idées réactionnaires. Cette fois encore c’est les petites fraudes de quelques euros qui sont visées alors que le Progrès ne juge pas utile d’informer ses lecteurs-trices sur les 10 milliards de fraude à la TVA via des paradis fiscaux pour 2012.
Le préambule de l’article est édifiant sur un certain discours journalistique aux ordres. Il illustre à merveille la manière dont, au service des puissant-e-s la presse et les acteurs-trices qui la composent peuvent servir les idées réactionnaires en constituant de toute pièces un problème « sécuritaire » visant les pratiques de débrouille et de solidarité des populations les moins favorisées. Cette fois c’est les Rroms et le partage des tickets de métro qui est attaqué. Dès les premiers mots l’article annonce la couleur :
Depuis une quinzaine de jours, a constaté Le Progrès, des femmes roms roumaines de l’agglomération de Lyon ont élaboré de nouvelles stratégies de survie pour leurs familles
Il semble peut probable que les journalistes de la rédaction du Progrès ne fréquentent jamais les grands axes de transports en communs lyonnais, ceux-ci n’ont donc pas pu manquer de constater que depuis plusieurs années des personnes se placent aux portiques TCL de certaines stations et y collectent les tickets des usagers qui ont fini leurs voyages. Les choses semblent donc relativement claires, cet article n’aura pas de caractère informatif mais cherchera plutôt a produire un récit [1] partisan
devant les distributeurs, elles tentent, de manière très insistante, de revendre aux usagers des tickets de métro déjà compostés, mais encore valides, abandonnés par les voyageurs sur les portails d’accès.
Et voila poindre le loup, puisque dans une bonne histoire il y a un loup, la pratique qui consiste à vendre des tickets glanés est négative puisque les personnes qui la pratiquent sont très insistantes. On se dit que plus c’est gros plus ça passe. Et donc pourquoi pas transformer un petit commerce illicite de rien du tout en tentative de racket en bande organisée. Voilà donc une armée de femmes (sûrement en haillons) qui forcent le gentil peuple des usagers à racheter du billet trafiqué parce que quand ça continue :
Tarif : 1 euro. Soit 70 centimes de moins qu’au prix de vente normal.
Heureusement le Progrès est là qui accoure nous informer de ce vaste péril. Quinze jours pour mettre à jour tout le réseau de la mafia du ticket de métro, au Progrès c’est des As, al Capone il tenait trois mois. T’y crois, un euro de bénéfice sur chaque ticket revendu ça en fait un sacré magot. J’imagine d’ici ces trafiquantes descendre de leurs voiture de sport en exhibant des armes de guerre pour forcer l’honnête citoyen à acheter du ticket de contre-bande.
C’est bien sûr formellement interdit, tout comme il est formellement interdit de racheter ces titres de transport.
Ah ba ouais par ce que bon quand même on te rappelle que bon, comme il disent dans le métro « Mesdames, messieurs, pour votre tranquillité n’encouragez pas la mendicité » et que même, cette fois, c’est un délit. En fait quand t’achète ton ticket de métro à ces dangereuses criminelles, tu es toi aussi un petit bout d’insécurité. Le recel de ticket TCL ça plaisante pas, selon un sondage au doigt mouillé c’est la préocupation n°1 pour 99,9% des français-es. Alors toi, tu vas acheter ton ticket dans la grosse machine : tu fais la queue, tu le paye plein tarif et tu la ferme si possible. Et comme c’est un enjeu de sécurité publique, dans ce journal on fait du travail sérieux, alors ils ont été poser des questions.
Contactée ce lundi par notre rédaction, la société Kéolis (Transports en commun lyonnais) indique qu’elle envoie ses équipes sur place pour disperser ces populations, dès qu’un problème est constaté par vidéo-surveillance ou par des remontées de terrain. Mais ces vendeuses à la sauvette ont vite fait de revenir…
Bien sur chez keolis on prend le problème avec sérieux, par ce que bon on n’aime pas trop que les gens ils resquillent. On y passe même une bonne partie de notre budget à les empêcher de le faire. On met tout le paquet, on utilise des techniques ultra moderne pour chopper la mafia du ticket mais franchement là, c’est la mafia ninja elles sont insaisissables. C’est pour ça que la presse se devait d’agir pour dénoncer le scandale.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info