Index :
Rapport sur la construction des situations et scission
La société du spectacle
Le détournement et la pratique narrative
« Le spectacle ne peut être compris comme l’abus d’un monde de la vision, le produit des techniques de diffusion massive des images. »
Thèse n°5
l’Internationale situationniste est un groupe restreint (une quarantaine de membres à son apogée) qui produira en quelques années une des œuvres majeures de la production critique contemporaine. Son influence, du milieu punk aux Free Party en passant par les universités et les agences de com’, dépasse de loin les seuls milieux radicaux. L’Internationale situationniste traverse le début de la deuxième moitié du XXe comme une météorite qui brille en se dévorant elle-même. Chaque congrès est l’occasion de fastes fêtes et l’histoire intime de l’Internationale offrirait tous les aspects d’un bon roman. La vie personnelle de Debord est elle aussi haute en couleurs mais nous nous contenterons de dire qu’il semble avoir essayé de vivre intensément et qu’il semble avoir réussi. Nous nous concentrerons ici sur les apports de G. Debord dans la théorie situationniste.
Rapport sur la construction des situations et scission
Le jeune Debord fasciné par les avant-gardes artistiques de son temps va, au sortir du lycée, se rapprocher des lettristes et de Isidore Isou [1]. Il commence à fréquenter la bohème parisienne et à partir de 1954 fonde la revue Potlatch qui proclame « nous travaillons à l’établissement conscient et collectif d’une nouvelle civilisation ».
Une partie des lettristes commence à cette époque à se rapprocher des théories marxistes. Ce rapprochement va produire une double critique qui constate la vacuité de leurs actions dans le champs artistique et sur la vie réelle. Cela va être l’occasion de faire le bilan de leur action à partir du marxisme nouvellement apparu dans les outils théoriques à leur disposition. Une partie des groupes vont continuer leurs œuvres politco-artistiques de leur coté. Pendant ce temps les groupes français, italiens et anglais vont s’orienter vers une approche plus directement révolutionnaire, après le constat de l’échec des avant-gardes artistiques qui ont précédé l’Internationale Lettriste (IL) et de l’IL elle-même. À la rencontre de Cosio di Arroscia (Italie) les trois groupes fusionnent en une Internationale situationniste qui sera bientôt rejointe par d’autres groupes. Le Rapport sur la construction de situations, écrit pour l’occasion par Guy Debord, sera l’acte de création de l’Internationale situationniste. Il marque un glissement du champs artistique au champ politique.
Le concept de situation doit beaucoup à la rencontre de Debord avec Lefebvre [2] au mi-temps des années 50. La rencontre entre les futurs situationnistes et lui va profondément transformer les deux parties. Une complicité importante va se développer tant d’une point de vue théorique qu’affectif. La situation chez Debord est une réactualisation directe du concept des Moments chez Lefebvre
Pour Lefebvre, un Moment est une minuscule apparition dans laquelle se révèlent les possibilités absolues et les limites temporelles de l’existence de chacun. Ce sont des moments où se révèlent les limites des choses. Ces moments sont liés dans la pensée de Lefebvre à sa propre théorie de la vie quotidienne [3] (concept lui aussi repris par les situationnistes). Chez Lefebvre la vie quotidienne c’est « ce qu’il reste quand on à éliminer toute activité spécialiser », c’est les interstices communs à toutes les vies . C’est dans ces temps de vide que pourrait se produire les moments.
La forme générale du rapport se présente comme un dépassement des avant-gardes du XXe et de leurs limites. Il commence donc naturellement par une critique systématique de ce qui a précédé : futurisme, dadaïsme, surréalisme, réalisme socialiste, tout y passe y compris le lettrisme. Pour les situationnistes, si les avant-gardes du XXe siècle ont su suivre les évolutions de la société de leur époque, elles n’ont jamais réussi à opérer le dépassement de ces évolutions. Elles ont finalement seulement été capable de fournir les matériaux nécessaires à la bourgeoisie pour comprendre les transformations du monde qui étaient à l’œuvre (encore que celle-ci n’est pas toujours été à la hauteur de ces enseignements). Cette question de la récupération du travail révolutionnaire par le système, de l’adaptation du capitalisme à sa critique, est une question transversale que l’on retrouve tout au long de l’existence de l’IS.
Le rapport propose ensuite les prémisses de « la construction de situation ». Si le concept est encore relativement flou au travers de ce texte certains points apparaissent déjà. La situation a quelque chose à voir avec les interactions sociales qui sont à la base du fonctionnement des institutions. Construire une situation c’est d’abord isoler un moment où quelque chose se joue entre les gens et ensuite opérer un décalage qui ouvre des possibles révolutionnaires. Tirant l’enseignement de l’échec des avant-gardes à communiquer leur rage, la pratique révolutionnaire exige selon l’IS de partir de l’idéologie existante pour bâtir le langage de la critique. Si la critique doit être la négation de ce qui existe, de l’ordre du monde, c’est seulement par décalage à partir de la culture dominante que le révolutionnaire agit. L’avant-garde révolutionnaire ou artistique échoue car elle ne parvient pas à communiquer sa théorie dans un langage qui soit compréhensible de tous. Sa position d’avant-garde la détache de la réalité vécue communément et donc des mots et des signes que ce réel forge. La formule : plus la critique est radicale plus le langage qui la porte doit être commun [4], résume une partie de l’approche offerte dans ce texte par la notion de situation. C’est aussi à partir de cette doctrine qu’on entrevoit la naissance de la pratique du détournement.
La société du spectacle
En 1962 a lieu la grande scission entre le courant « artistique » et celui des « sociologues » dans lequel on retrouve Debord. Sous l’impulsion de Debord et Raoul Vagnegeim, les activités artistiques (essentiellement des happenings dirigés contre le milieu de l’art institué : galeriste, critique d’art, historien de l’art…) seront proscrites car trop facilement récupérables. Cette rupture entraîne le départ des groupes nordiques [5] qui formeront une deuxième Internationale situationniste qui perdurera jusqu’au début des années 1970.
C’est au sein de la première internationale que vont être écrits les deux livres majeurs de l’œuvre situationniste : La société du spectacle de Guy Debord et le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations de Raoul Vagnegeim sortent tout deux en 1967.
Dans La société du spectacle les situationnistes opèrent un tri au sein des idées révolutionnaires, piochant ça et là des idées à se réapproprier. La première phrase du livre situe d’emblée la filiation dans laquelle celui-ci va se trouver : il s’agit d’une citation transformée de la phrase d’introduction du Capital de Karl Marx. On peut y lire que « toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation. »(n°1) [6]. Le terme de spectacle est quant à lui un emprunt à Brecht. Une grande partie du livre constitue une actualisation des thèses de Marx sur le fétichisme de la marchandise. Ce que décrit le terme de spectacle c’est l’état de la marchandise à l’instant où elle en est de la conquête du monde. À cette approche critique des thèses de Marx s’ajoute une approche critique de l’histoire du mouvement ouvrier. L’opposition, traditionnel dans le mouvement ouvrier depuis la fin du XIXe, entre les pensés de Marx et Bakounine est balayer. L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques est violemment critiquée comme un capitalisme d’état à la suite des analyses des anarchistes [7]. Debord c’est en effet rapprocher des membre de Socialisme ou barbarie [8] qui reprennent à leurs compte cette critiquer et à qui il la réemprunte. La théorie marxiste qui voudrait qu’une période de direction par un parti en vue de la préparation des conditions de la réalisation du communisme est abandonné par les situs. C’est une conception beaucoup plus proche des anarchistes [9] que des léninistes qui va être formulée : « la construction de la classe prolétarienne en sujet c’est l’organisation des luttes révolutionnaires et l’organisation de la société dans le moment révolutionnaire » (n°90). C’est même un double abandon du prolétaire comme sujet révolutionnaire (dans l’absolu) qu’opère le texte [10]. Plus qu’un bon dans la théorie marxiste ou dans celles du mouvement ouvrier en général, les situationnistes ont su produire une synthèse efficace des théories portées par les courants communistes non-alignés sur Moscou pendant la première moitié du XXe siècle.
L’apport central de la théorie n’en demeure pas moins l’agrégation du concept de spectacle : il est le nom du système que va décrire le livre en même temps que celui de la marchandise sous sa forme moderne. C’est une actualisation du concept de Marx de fétichisme de la marchandise qui sert à décrire la manière dont la relation entre les marchandises et les rapports sociaux se brouille dans le capitalisme. Le spectacle c’est l’état de la marchandise à un tel degré de profusion qu’elle peut apparaître partout en tout temps et dire « ce qui est bon apparaît, ce qui apparaît est bon. L’attitude qu’il [le spectacle] exige par principe est cette acceptation passive qu’il a déjà en fait obtenue par sa manière d’apparaître sans réplique, par son monopole de l’apparence » (n°12). La production industrielle de marchandise a entraîné une surabondance de marchandise telle qu’au cœur de ce monde on ne manque virtuellement de rien. La marchandise est présente partout et tout tend à devenir marchandise. C’est dans ce moment d’hégémonie de la marchandise que les choses pourraient n’être plus que leurs images. Cet état de la marchandise génère une forme particulière de vivre ensemble, la société du spectacle.
C’est le moment où le paraître devient le centre de l’être. La valeur de la marchandise est donnée par son image, c’est typiquement le cas de l’industrie textile et du système de la mode, qui organise le cycle du vêtement mais c’est globalement le cas de l’ensemble de la production. Puisque tout a été mis en équivalence par l’argent c’est l’image des choses, leur représentation, qui va finalement arbitrer le vieux débat de la valeur. Dans la société du spectacle, à cette mise en valeur systématique des choses, commence à succéder une mise en valeur systématique des êtres. Un des avatar moderne et grossier de cette mise en valeur pourrait être LinkedIn où l’on peut noter les « compétences » de nos collègues.
Chez les situationnistes il n’y a, comme nous l’avons déjà dit, pas de salut à chercher de l’autre coté d’un mur encore fraîchement érigé. Au spectaculaire diffus des sociétés libérales de l’Ouest s’oppose le spectaculaire concentré des sociétés soviétiques de l’Est. La révolution Bolchévique est jugée comme la mise en place d’une bourgeoisie de substitution (la bureaucratie) dans le cadre d’une société pas encore mure pour une révolution bourgeoise et l’instauration du capitalisme [11]. Les cadres du Parti Communiste jouent, dans les économies socialistes, le rôle de la bourgeoisie dans l’économie capitaliste(n°64). La propriété dans les économies soviétiques n’est pas celle du peuple mais celle de l’État et à travers lui de sa classe de fonctionnaires. La propriété privée des bourgeoisies occidentales est ici dissoute dans l’État et se sont les (hauts) fonctionnaires qui jouissent collectivement de celle-ci.
À la faveur de la crise globale dans les rapports de production que va connaître l’Ouest à partir des années 1950 les bourgeoisies occidentales répondront à la paranoïa stalinienne par leurs propres paranoïas. Dans une situation où être ennemie, du fait de la puissance du feu nucléaire, n’est plus une possibilité réelle elle devient une nécessité pratique et le spectacle de la guerre débute. Il ne s’agit pas pour autant d’une fausse lutte entre ces deux versions spectaculaires d’un même système, c’est une lutte qui traduit « le développement inégal et conflictuel du système » (n°56). Dans cette perspective, l’effondrement du bloc communiste à l’Est et sa transformation en régime mixte en Orient (ou désormais à Cuba) ne sont que les symptômes d’une sorte de « rattrapage » de l’économie capitaliste. « Staline comme la marchandise sont dénoncés par ceux-là même qui les ont imposés. Chaque nouveau mensonge de la publicité est ainsi l’aveu de son mensonge précédent » (n°70). La démocratie libérale n’est d’ailleurs pas venue de la fin du communisme et se sont les hauts fonctionnaires soviétiques d’hier qui sont devenus les bourgeois et les présidents d’aujourd’hui.
Le nom que donneront les situationnistes à la dépossession de la vie opérée par le système qu’ils décrivent est la séparation. C’est une actualisation des théories de l’aliénation, ou plutôt le nom de sa forme moderne. C’est un concept central dans l’œuvre de G. Debord qui revient régulièrement dans ses travaux, c’est ce qu’il faut renverser. Dès 1961 dans Critique de la séparation [12], les attaques contre le phénomène prendront les accents d’une certaine nostalgie d’un temps où la marchandise n’aurait pas encore conquis tout l’espace.
La séparation c’est le processus et l’état dans lequel notre quotidien est saturé de rapports marchands et où finalement notre esprit sature lui aussi de rapport marchand. La vie peut alors être vécue à travers des représentations d’elle-même. Cette dépossession est le résultat de la disparition des rapports non-marchands enclenchés avec la disparition des terres collectives dès le XVe siècle [13]. Elle est la tendance à la disparition des rapports qui pouvaient exister en dehors de la marchandise, y compris dans nos mentalités. C’est ce qui organise la compétition entre des individus et qui tend à les isoler : « au spectacle : qu’il faut comprendre comme une organisation systématique de la défaillance de la faculté de rencontre » et comme son remplacement par un fait hallucinatoire social : « (…)l’illusion de la rencontre. Dans une société où personne ne peut plus être reconnu par les autres, chaque individu devient incapable de connaître sa propre réalité » (n°217). À chaque fois que notre souveraineté individuelle a été cédée à une institution, s’est écartée de nous notre capacité d’agir sur le monde.
C’est là qu’intervient l’image dans la société moderne. Elle est la perfusion de réel délivrée à chacun quotidiennement. Ce sont des vies de substitution auquelles les individus seraient exposés en remplacement des possibilités réelles qui ont été perdues. Les vies proposées par ces images présentent des exemples à la gloire de la vie moderne. Contrairement à ce que certains retiennent du spectacle, sa profusion est le signe de son triomphe mais ce n’est pas sa substance ni même celle de la séparation. Bien sûr les vies merveilleuses données à voir dans les séries sont les illustrations les plus visibles de cette séparation mais son cœur c’est notre incapacité à avoir prise sur nos vies. La profusion des images de gloire et de beauté seraient là pour nous faire oublier l’aspect proprement misérable de nos propres vies.
Le détournement et la pratique narrative
Il semble que Guy debord aura repris à son compte la sentence prêtée à Paul Valery : « certains livres m’ont aidés quoique difficile les autres par ce qu’ils l’étaient » qui chez lui se traduit par « rien d’important n’a jamais été dit en ménageant le public de son époque ». Les films attribués à Guy Debord avant La société du spectacle vont assez loin dans la destruction des formats narratifs habituels, une partie de l’un d’eux débutant par une longue projection de rien [14]. Pour lui « la théorie critique doit se communiquer dans son propre langage. C’est le langage de la contradiction […] Il n’est pas un « degré zero de l’écriture » [15] mais son renversement. Il n’est pas la négation du style mais le style de la négation » (n°204). Le travail théorique de G. Debord s’accompagne aussi d’une recherche de ce renversement du style, travail particulièrement poussé dans le cinéma. Le film se fait objet rituel. Les phrases scandées sur un ton monocorde entrecoupé d’envolées musicales et accompagnées d’une succession d’images empruntées possèdent des similitudes avec des pratiques liées à la transe qu’on retrouve dans les messes catholiques aussi bien que dans les rituels chamaniques. Le rythme des images et des sons nous entraîne avec lui dans la critique de la séparation.
Nous l’avons dit plus haut, le travail des situationnistes est essentiellement un travail de synthèse des théories de la partie du mouvement ouvrier non aligné sur les thèses du Kommintern. Il s’agit avant tout d’un parti pris politique expliqué dans La société du spectacle. Les idées conçues comme répondant à des contraintes sociales sont alors considérées comme collectives. La recherche y est perçue comme une activité humaine comme les autres et donc éminemment sociale. Par provocation, ou peut être par un réel désenchantement les situationnistes postuleront même que « tout a déjà été dit » et qu’il n’importe plus que de comprendre ce qu’il s’est dit d’important. Ce parti pris va justifier la pratique du détournement. La transformation d’une œuvre ou d’une idée en autre chose ni tout à fait pareil ni tout à fait différent. Cette piraterie culturelle est clairement revendiquée : « les idées s’améliorent. Le sens des mots y participe. Le plagiat est nécessaire.[…] Il sert de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par une idée vraie » (n°207). Cette pratique revendiquée dès la période lettriste dans un article de Debord et G. J. Wolman [16] va se maintenir pendant toute la période d’existence de l’IS et représente une part importante de leurs productions. Il l’emprunte là cette fois encore à Brecht mais aussi à Duchamp. Elle passera par le détournement de film comme avec La dialectique peut elle casser des briques [17] ou encore de bande dessinée, de publicité…
Le détournement c’est ce petit geste qui transforme le sens de l’interaction qu’ils appelaient alors de leurs vœux et qui ici prend la forme de ces lignes de dialogue transformées. C’est la mise en dialogue entre elles d’œuvres pré-existantes pour en construire une nouvelle : « la mise en présence de deux expressions indépendantes, dépassent leurs éléments primitifs pour donner une organisation synthétique d’une efficacité supérieure. Tout peut servir. » [18]. Il y a ici une volonté manifeste de frapper le capitalisme à travers la culture qu’il produit (n°210). C’est aussi concrètement une pratique de la débrouille qui permet avec peu de moyens de produire des œuvres visuelles complexes. La politique s’instille par ce biais dans la vie quotidienne. Certains de ces détournements présentent des qualités artistiques indéniables à ce titre, La dialectique peut elle casser des brique est par exemple une réussite en tant que film, avec un peu de bonne volonté il est possible de se laisser entraîner dans cette révolte paysanne un peu verbeuse qui n’a pas grand-chose a envier à l’œuvre qu’elle détourne. Cette idée va être à l’origine d’une iconographie à l’identité forte qui connaît une postérité sûrement plus grande que la théorie politique elle-même. La vague punk qui débute à la fin des année 70 va être influencée par la queue de commette du situationnisme comme mouvement politique [19]. Les deux mouvements ont en commun de vouloir faire exister un art qui ne soit pas séparé du reste de la vie de l’artiste. Une pratique totale de l’art qui devient un mode de vie et donc un acte politique. Les emprunts à une certaine esthétique héritée du situationnisme sont ici accompagnés d’une certaine filiation idéologique. Mais cette esthétique a perduré bien au-delà de cette sphère d’influence idéologique. Hazanavicius réalisera en 1993 pour Canal+ La classe américaine détournant des films du catalogue de la Warner et plus proche de nous, la pratique du meme sur internet relève finalement de cette filiation. Des images comme « batman smashing robin » dont les dialogues sont remodelés à l’infini pour correspondre à la situation dans laquelle le meme s’inscrit correspond typiquement à l’esprit du détournement. La décentralisation modeste qu’avait offert la pratique du détournement se trouve finalement ici réalisée quotidiennement par des gens qui n’ont que rarement une vague idée de ce que pourrait être le situationnisme mais qui en continue finalement l’histoire.
En 1972 les membres de l’Internationale situationniste décident la dissolution de l’organisation [20].
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