Aucune faute professionnelle des gendarmes
En lisant le rapport de l’enquête administrative de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale sur l’opération de « maintien de l’ordre » qui a tué Rémi, on apprend – plutôt on nous fait croire – que le général Pierre Renaud « ne dispose pas d’éléments permettant de caractériser une faute professionnelle » du lanceur de la grenade offensive meurtrière à Sivens. Bien qu’ils nous serinent qu’une enquête judiciaire viendra déterminer les responsabilités dans cet acte criminel étatique, nous ne sommes pas dupes : l’État et son bras armé mentent, dissimulent, manipulent afin de faire passer leur épuration politique pour du maintien de l’ordre.
Face à cela, restons mobilisés, résistons ensemble, pour faire éclore à la surface du monde l’horreur de cette barbarie policière. Partout en France ont lieu des mobilisations, comme cette journée anti-répression qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes le samedi 22 novembre place de la Réunion à Paris.
Aux États-Unis aussi, où règne un racisme policier qui mutile, assassine. Mardi 2 décembre, un nouveau meurtre s’est produit à Phoenix (Arizona). Après Michael Brown et Eric Garner cet été, Tamir Rice (12 ans) en novembre, c’est Rumain Brisbon qui vient d’être tué alors qu’il tentait d’échapper à une interpellation.
Ici comme ailleurs, c’est la même autorité illégitime qui nous encadre, nous enferme, nous emprisonne, nous empêche de vivre comme nous le souhaitons. Et dans une impunité presque totale. C’est l’existence même de l’institution policière, en assurant la défense et la pérennité de nos gouvernant-e-s, si besoin par la force armée, qui implique des violences allant jusqu’au meurtre. Dans ce sens, uniquement, nous pouvons être d’accord avec l’enquête administrative : il n’y a pas de « faute professionnelle » à Sivens parce que leur sale boulot est de contenir toute velléité de révolte, par tous les moyens. Lancer de grenade compris. Et comme toute armada policière est hystérique et paranoïaque (les flics états-uniens se sont justifiés en affirmant, à Cleveland comme à Phoenix, qu’ils pensaient à tort que l’interpellé avait une arme !), leur violence se transforme vite et souvent en meurtre.
C’est dans ce contexte que les collectifs, individus, bonnes volontés de tous horizons se rassemblent, manifestent, crient leur colère et leur haine de toute violence policière. Au moment où l’on se souvient de la mort de Malik Oussekine, tué le 6 décembre 1986 à Paris, la riposte s’organise encore et toujours contre l’État policier, mais cette fois en dehors et en l’absence des organisations traditionnelles et autres partis. C’est peut-être que, là, on peut enfin espérer que la lutte ne sera pas rapidement et longuement étouffée dans l’œuf.
Au sommaire
- « Aucune faute professionnelle des gendarmes »
- Ni oubli, ni pardon !
- « Pour Rémi F, Zyed, Bouna, et tous les autres… »
- [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ]
Paris-Ferguson
Attaques de postes de police et de gendarmerie
Mort d’Ali Ziri : le procureur demande un supplément d’enquête
Six mois de prison avec sursis et 60 000 € d’amende pour les policiers qui ont tué Serge Partouche
Aubervilliers : S. tabassé…
Quand la possession d’un écrit politique vous fait hors-la-loi
Des collégiens s’expriment - [A G I R ]
Procès en appel du DAL de Bord
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