Refus d’obtempérer, le nouveau prétexte de la police pour justifier ses meurtres.

1230 visites
Meurtre policier

Depuis le début de l’année au moins 7 personnes sont mortes sous le feu de la police, dans leurs véhicules au motif de « refus d’obtempérer ». Le dernier drame a eu lieu à Vénissieux.

Basta Mag dans un article comptait déjà 4 morts début juin, [1]
Au moins 3 autres personnes ont allongé la liste des victimes de la police cet été [2]. La première à Grenoble le 7 juillet où une personne est froidement abattue dans le centre de Grenoble au motif que le pilote du scooter aurait été aperçu armé. Dans la nuit du 18 août c’est sur le parking du carrefour de Vénissieux que la police tire, blessant mortellement le conducteur et son passager.
Dans ces histoires la défense de la police est toujours similaire. Les keufs invoquent le « refus d’obtempérer » pour justifier les tirs et les décès des occupants de la voiture, qu’ils soient conducteurs ou passagers. La préf, les syndicats de flics et les politiciens étalent ensuite la vie privée des victimes qui se retrouvent en première page des médias, qui n’hésitent pas à reprendre ces discours inventant parfois des faits mais s’attachant toujours à reprendre la version préfectorale justifiant la mise à mort des victimes.

Ainsi les victimes des tirs policiers sont « défavorablement connues des services de police », les véhicules « probablement volés ». Bref, bien souvent ces justifications suffisent à soutenir le corps policier mais retombent comme un soufflet dans l’ombre médiatique, et ne sont d’ailleurs que rarement questionnées par la horde des journalistes de préfecture

Ces justifications sont d’autant plus redoutables, qu’on nous décrit souvent la scène comme une situation extrêmement dangereuse pour le flic tueur ou ses collègues, à deux doigts de perdre la vie. Bien souvent ce dernier en sort indemne ou avec des blessures souvent superficielles. Notons d’ailleurs que les flics ne font pas partie des métiers comptant le plus de mort au travail (entre 4 et 16 décès par an au travail pour les policiers, contre plus de 200 pour les ouvrières et ouvriers du BTP).

Les syndicats des keufs et leurs larbins médiatiques prennent ensuite le relais pour nous dresser un paysage effroyable des scènes du crime, nous peignant des portraits inquiétants des victimes et des quartiers où elles résident.

Le résultat est toujours le même : dédouaner au maximum la police et rendre fautives les victimes, dans l’attente que l’IGPN blanchisse comme à son habitude les flics, et leurs fâcheuses tendances à rétablir la peine de mort quand bon leur semble.

Une pensée pour les proches des victimes

P.-S.

Les poids et les mesures

Le 28 février 2017, les socialistes votaient la dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande. Une série d’articles qui étendaient à l’ensemble des forces de l’ordre les règles d’ouverture du feu, jusque là dévolues aux gendarmes, qui leur permettaient d’allumer tout contrevenant pour refus (...)

21 août 2022

Notes

[1Notons qu’avant la loi de 2017 donnant aux flics plus de marge de manœuvres on comptait un mort par an « pour refus d’obtempérer ».

[2La liste serait malheureusement bien plus importante si l’on y ajoutait les blessé·e·s graves

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info

Derniers articles de la thématique « Meurtre policier » :

 Permis de tuer » : l’ONU rappelle Retailleau à l’ordre

Dans ses observations finales publiées le 7 novembre, le Comité des droits humains de l’ONU s’est dit « gravement préoccupé » par les effets de la loi Cazeneuve de 2017 et demande à la France de « réexaminer » le cadre juridique de l’usage des armes.

>Abolir la police : le livre en libre accès

Abolir la police est un livre paru en 2021 qui donne à voir les soulèvements qui ont suivi la mort de George Floyd et explore ce que recouvre le slogan d’abolition de la police qui s’est répandu à travers les Etats Unis et au-delà. Le PDF est disponible ici.

› Tous les articles "Meurtre policier"

Derniers articles de la thématique « Répression policière » :

 Permis de tuer » : l’ONU rappelle Retailleau à l’ordre

Dans ses observations finales publiées le 7 novembre, le Comité des droits humains de l’ONU s’est dit « gravement préoccupé » par les effets de la loi Cazeneuve de 2017 et demande à la France de « réexaminer » le cadre juridique de l’usage des armes.

› Tous les articles "Répression policière"