Quand les Young Patriots s’alliaient aux Black Panthers

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Chicago, 1969. Pour contrer le maire de la ville — un élu démocrate homophobe qui réprimait les opposants à la guerre du Viêtnam et donnait l’ordre d’abattre tout émeutier afro-américain —, faire face aux violences policières et œuvrer à l’émancipation quotidienne des classes populaires, une coordination inédite se mit en place : la Rainbow Coalition. Elle reposait principalement sur les Black Panthers, les Young Patriots et les Young Lords. Autrement dit, des Noirs, des Blancs et des Latinos alliés contre le système capitaliste et raciste. Face à la menace que représentait un tel mouvement, le pouvoir ne tarda pas à répondre : le socialiste Fred Hampton, initiateur de la Rainbow Coalition, était exécuté quelques mois plus tard par le FBI et la police. Hy Thurman fut l’un des cofondateurs de la Young Patriots Organization : originaire du Tennessee et enfant d’une famille d’ouvriers agricoles, il s’était rendu à Chicago, adolescent, dans l’espoir d’y trouver la « Terre promise »… En 2020, il a publié ses souvenirs, Revolutionary Hillbilly. Dans cet entretien que nous traduisons, le militant revient sur la naissance de la trop brève coalition « arc-en-ciel ».

Comment en êtes-vous venu à faire partie de l’organisation des Young Patriots ?

Je me suis d’abord impliqué dans les Good Fellows, auprès des personnes qui ont ensuite créé les Young Patriots. Mon frère, Tex, était l’un des leaders des Peace Makers, un gang de rue qui est devenu ensuite les Good Fellows, puis les Young Patriots — avant de faire partie, enfin, de la Rainbow Coalition. Nous avons fondé les Young Patriots en 1968, dans le quartier d’Uptown, à Chicago, pour aider à mettre fin aux diverses oppressions auxquelles les résidents étaient confrontés au quotidien. Et, aussi, pour donner aux pauvres une voix afin de combattre la machine oppressive de haine classiste et raciste du maire de l’époque, Richard J. Daley. La communauté d’Uptown était principalement composée de migrants blancs pauvres du Sud qui ont commencé à migrer vers le Nord peu après la Seconde Guerre mondiale afin de trouver du travail et d’échapper aux griffes de la pauvreté, pour, finalement, se voir pris dans des conditions monstrueuses — elles étaient, à plusieurs égards, pires que celles qu’ils avaient connues dans le Sud. D’après leurs estimations, en dix ans, plus de 70 000 Sudistes ont franchi les portes d’Uptown. À un moment donné, jusqu’à 40 000 d’entre eux ont essayé de s’y enraciner dans l’espoir de gagner leur vie.

La suite à lire sur : https://www.revue-ballast.fr/quand-les-young-patriots-salliaient-aux-black-panthers

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