Depuis 2013, le gouvernement annonce la Réforme éducative fédérale très mal reçue parce que visant à une privatisation de l’enseignement et surtout imposant une évaluation des personnels déjà en fonction.
Or beaucoup de maîtres et professeurs travaillent dans des conditions très difficiles, à des dizaines de kms de marche pour arriver à leur école, nécessité d’enseigner en langue indigène pour des enfants ne parlant pas l’espagnol, conditions matérielles déplorables. Ces enseignants accueillent des enfants en état de faim. Menaces de délinquants et narcos sur leur personne…
Comment évaluer tout cela depuis les instances du DF (district Fédéral) ? En 2013, un livre du journaliste Luis Hernandez Navarro Il n’y aura pas de récréation sous-titré Contre-réforme constitutionnelle et désobéissance magistériale , (visite d’une quantité d’enseignants) montre bien que l’enseignement passe par des conseils de soins de bien-être, de vie quotidienne, autant que par les mathématiques et l’orthographe.
Les maîtres ont donc manifesté contre cette réforme éducative. Jusqu’au Zocalo (place centrale) du DF et au Monument de la Révolution ainsi qu’au Zocalo de Oaxaca. Ils se sont ensuite naturellement associés aux grandes manifestations mensuelles suite à la disparition des 43 normaliens de l’école normale Rurale Raul Burgos d’Ayotzinapa. Mitraillés puis enlevés puis disparus sans qu’on ait jamais retrouvé leur trace depuis dix mois. Derrière cette disparition se profile une autre éradication, celle des écoles normales rurales datant de la présidence de Lazaro Cardenas, foyers de conscience politique et sociale. De là était sorti entre autre Lucio Cabanas Fondateur du parti des pauvres assassiné en 74 par l’armée fédérale.
La solidarité de la Section 22 allait de soi. Or, lors de ces manifestations eurent lieu des blocages d’autoroute, casse et occupations de plusieurs bâtiments publics…Ce qui a donné à Gabino Cue des arguments judiciaires contre les responsables de la CNTE. Et la semaine dernière le Gouverneur a d’abord annoncé la suppression de l’IEEPO puis redoutant les réactions massives, a fait appel à 50 cars de l’armée et à la police Fédérale pour neutraliser la Section 22.
Hier l’IEEPO a rouvert mais sans les maîtres adhérents à la CNTE. Ceux-ci ont été sommés de choisir entre leur job et leur engagement syndical. Chantage digne d’une dictature de la part d’un parti qui s’appelle Mouvement des Citoyens et prêche la social-démocratie.
Fin juillet a eu lieu à nouveau une méga manifestation. 40 000 personnes selon les manifestants. Mais la peur s’est installée dans les rangs des adhérents. Car on sait au Mexique combien de fausses accusations peuvent mener à la torture et à croupir en prison sans possibilité de se défendre. (C’est le cas de deux leaders d’autodéfense de Michoacan). Parmi ces fausses accusations bien sûr collusion des responsables avec des partis politiques, enrichissement, malversation etc…Portées entre autre contre Ruben Nuñez responsable de la Section 22.
Cet état de répression, état policier relève du fascisme. Gabino Cue montre son vrai visage. Le même n’a pas hésité à envoyer agresser physiquement les riverains d’une colline appelée le Fortin où il a décidé de construire un méga centre de congrès et de culture. Le principal défenseur de ce groupe l’artiste Francisco Toledo 75 ans a été lui-même frappé lors de deux meetings de protestation.
Ce que veut Gabino Cue c’est l’ordre ! Mot fasciste s’il en est. Mais on voit qu’il n’hésite pas à employer aussi des milices pour arriver à ses fins. La ville de Oaxaca comme Chilpancingo dans l’état de Guerrero, Puebla, Veracruz et Tuxla Guttierez au Chiapas sont donc aux mains de despotes aspirant tous par ailleurs à la prochaine présidence de la République de 2017 et qui vont sans doute alors se déchirer entre eux.
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