Martinique, Kanaky, Guadeloupe, Palestine : La France poursuit sa politique coloniale
Depuis quelques semaines, d’importantes mobilisations ont lieu en Martinique et un mouvement (de moindre ampleur) en Guadeloupe contre la vie chère, dénonçant les prix exorbitants pratiqués par la grande distribution. Les prix y sont en effet en moyenne 40% plus élevés qu’en France hexagonale. Derrière ces manifestations, il s’agit en réalité d’un problème lié aux structures économiques issues du capitalisme de plantation né durant la période coloniale esclavagiste. En Martinique, les békés, descendants blancs esclavagistes, détiennent encore 52% des terres agricoles et 20% de la richesse de l’île alors qu’ils ne représentent qu’1% de la population.
Bernard Hayot, l’un d’eux, possède aujourd’hui 11 hypermarchés Carrefour en Guyane, Guadeloupe, Martinique, à la Réunion ainsi qu’en République Dominicaine. Il détient aussi 60% du marché de la grande distribution en Kanaky. Les mouvements en cours viennent s’ajouter aux massives mobilisations indépendantistes ayant cours en Kanaky depuis plusieurs mois.
Une répression coloniale
La réponse répressive de l’Etat colonial français ne s’est comme d’habitude pas fait attendre. Un couvre feu a été décrété en Martinique dans certains quartiers ainsi que des arrêtés d’interdiction de manifestations, d’attroupements et rassemblements revendicatifs. Il y a également un couvre-feu pour les mineur.es en Guadeloupe alors même que le mouvement est d’une moins forte intensité qu’en Martinique.
Samedi dernier, le préfet de Martinique a décidé de l’envoi de la CRS8, que l’on peut qualifier de brigade coloniale, pensée pour réprimer les contestations dans les banlieues et colonies. On a retrouvé cette brigade à Mayotte (Wuambushu), en Kanaky mais aussi durant les révoltes après l’assassinat de Nahel. Les CRS n’avaient pas été déployés en Martinique depuis 1959, année durant laquelle 3 Martiniquais avaient été tués par ces derniers.
Ces violentes méthodes répressives sont aussi utilisées par la France en Kanaky : 13 mortes ont été recensé.es officiellement depuis mai. En plus de cela, plusieurs prisonnier.es kanak ont été déporté.es en France pour tenter de briser les révoltes indépendantistes ayant toujours lieu à l’heure actuelle. N’oublions pas également la répression qui s’abat sur les militantes de la cause palestinienne par une France qui n’a jamais cessé de défendre les intérêts de l’État colonial et génocidaire israélien.
Solidarités anticolonialistes !
Face à cela, en France hexagonale, dans l’antre de la métropole coloniale, nous militant.es antiracistes et anticolonialistes devons apporter notre entière solidarité face à la répression que subissent les mouvements d’émancipations et d’autodéterminations en cours en multipliant les manifestations, cortèges et actions sur le territoire.
Nous appelons d’ores et déjà à constituer des cortèges au sein (ou en tête) des diverses manifestations prévues par l’intersyndicale ce mardi 1er octobre. Un cortège sera constitué au sein de la manifestation lyonnaise, nous vous invitons à la rejoindre massivement !
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