Autour du livre Et ils dansaient le dimanche (Liana Levi éd., 2022) en présence de l’autrice Paola Pigani.
Entre Vaulx en Velin et Villeurbanne à proximité de Décines, l’usine créée par la société « Soie artificielle du sud-est » plus connue dans la région sous le nom de « Tase » (Textile artificiel du sud-est) était située sur un emplacement correspondant à l’actuelle salle de concert La Rayonne (CCO) et d’un lieu appelé l’Autre Soie. Entre 1929 et les années trente, cette usine a fabriqué de la « rayonne » (soie artificielle) avec une main d’œuvre étrangère. Originaire en majorité de Hongrie, Pologne ou Italie, la main d’œuvre de cette usine travaillait dans des conditions très difficiles (cadence horaire et hebdomadaire intenses, manipulation de produits chimiques) au profit des propriétaires de la Tase, la famille Gillet, qui avait même prévu une cité de logements autour de l’usine et des logements pour les jeunes filles célibataires permettant le contrôle de cette population ouvrière à l’aide de religieuses et du clergé. Sur le fond de cette exploitation, Paola Pigani décrit avec une langue poétique la vie de deux jeunes filles depuis leur départ de la campagne hongroise jusqu’aux évènements qui vont rythmer leur vie quotidienne : l’usine, les rares sorties le dimanche, les mariages, la sociabilité et la solidarité qui se construit autour de conditions sociales communes mais différenciées par des parcours d’immigration différents.
À travers ce livre on peut aussi découvrir, loin du lyrisme habituel des descriptions des luttes ouvrières, la mobilisation qui se construit contre la montée du fascisme et la xénophobie dans la région lyonnaise.
>Rencontre avec Paola Pigani le samedi 26 octobre
Rencontre/débat à la libraire La Gryffe samedi 26 octobre à 15h autour de son livre « Et ils dansaient le dimanche »
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