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Nous n’oublierons pas Brad Will
Ce 27 octobre 2007, près de 7000 personnes ont défilé, un an jour pour jour, à Oaxaca pour lui rendre hommage ; ainsi que pour toutes les autres personnes assassinées par le pouvoir mexicain.
Des affiches ont été posées au lieu où les milices gouvernememtales avaient abattu le camarade du réseau ami Indymedia.
Journaliste-vidéaste d’Indymedia New York, il était arrivé au début du mois d’octobre 2006 à Oaxaca pour couvrir les évènements liés à l’énorme mouvement de grève des enseignants soutenue par une grande part du peuple de cette région du Mexique.
Militant très jeune pour la justice sociale, l’écologie, le mouvement squat et les jardins communautaires, anarchiste et activiste convaincu, il ne ménageait pas son engagement au travers d’Indymedia par des séjours en Amérique latine (Equateur, Argentine, Brésil, Mexique : Chiapas, Oaxaca...) lors de révoltes, ou d’évènements populaires. Il est venu à Prague en septembre 2000 pour couvrir le contre-sommet contre le FMI et la Banque Mondiale. En tant que cinéaste de documentaires, il était en train de travailler sur un film concernant les bienfaits de la nourriture végétalienne et un autre sur la musique « folk-punk ». Il avait 36 ans.
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Or, le 27 octobre 2006, des tueurs partisans de l’assassin Ulises Ruiz, ont tiré sur la foule à proximité des barricades de l’APPO à Santa Lucía del Camino, dans la banlieue d’Oaxaca. Le journaliste d’Indymedia New York, Brad Will, a été touché en pleine poitrine et dans l’estomac par des coups de feu tirés à une distance de 30 à 40 mètres ; il est mort avant qu’il ne soit arrivé à l’hôpital. Six autres personnes ont été blessées par ces tirs. Trois autres personnes ont été tuées au cours de cette même soirée sanglante à Oaxaca.
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Mensonges des autorités mexicaines au sujet de l’assassinat de Brad Will
Les personnes ayant tiré les coups de feu ont été identifiées [1], puis arrêtées...puis relâchées peu de temps après.
Alors que tout le monde sait que c’est le gouvernement de l’État de Oaxaca qui est responsable de la mort de Brad Will, ainsi que de nombreuses autres personnes, aujourd’hui pour les autorités, la version officielle dit que c’est l’APPO (Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca) qui aurait assassiné ce journaliste indépendant ! Et oui, maintenant, selon la version officielle, ce seraient ceux qui ont transporté le corps de Brad Will qui seraient les assassins !
Pourtant des vidéos, accessibles partout, prises au moment-même à Santa Lucia del Camino, montrent très bien les balles qui sont tirées depuis 35 à 40 mètres par des paramilitaires et des policiers en civil sur la foule et sur Brad Will. Pourtant il y avait de nombreux témoins ; mais ces témoins ont été constamment harcelés par le gouvernement d’Ulises Ruiz Ortiz pendant le temps du procès, victimes de filatures, d’écoutes électroniques, d’intimidations...
Depuis quand quelqu’un qui participe à un mouvement populaire est assassiné par ce même mouvement populaire ? Seul un clown comme le juge clownesque Luis Salvador Cordero Colmenares peut avaler cette farce, cet énorme mensonge.
C’est très grave, car Juan Manuel Martinez Moreno passe en ce moment en procès pour un homicide que c’est le gouvernement qui l’a commis, et quatre autres personnes sont sous la menace d’être arrêtées si le gouvernement les trouve, dont Miguel Cruz du CIPO-RFM (Conseil Indigène Populaire de Oaxaca - Ricardo Flores Magon). Il s’agit d’une stratégie claire pour intimider le mouvement. Mais la force syndicale qui représente 70.000 enseignants à Oaxaca est très combattive et ne négociera pas avec le dictateur et ses marionnettes ; avec eux la farce ne passe pas. Au contraire les profs sont en train de se battre avec le reste du mouvement social contre les injustices et la répression dont souffre terriblement le peuple de Oaxaca.
On peut penser que cet automne va être chaud à Oaxaca.
Aujourd’hui, il y a encore des prisonniers politiques dans les geôles mexicaines
N’oublions pas les compagnes et compagnons injustement
emprisonné-e-s depuis le début du mois de mai 2006, suite à la répression
sauvage déclenchée contre les habitants de San Salvador Atenco. Certains
et certaines ont déjà été relâché-e-s, mais d’autres restent encore aujourd’hui
injustement incarcéré-e-s, notamment le compañero Ignacio del Valle,
membre du Front communal pour la défense de la terre (FPDP). On ne sait toujours pas s’il a été relâché aujourd’hui. Son cas illustre parfaitement l’injustice faite loi et institution qui règne dans ce Mexique agonisant.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées ou ont disparu et c’est encore le cas très récemment...
Voir cet article sur Rebellyon du 9 octobre 2014 : « Vous les avez emmenés vivants, rendez les nous vivants »
La répression sanglante continue au Mexique
Chiapas : dans la nuit du 3 octobre 2008, six paysans assassinés par balles par des policiers fédéraux et de l’État à l’Ejido Miguel Hidalgo. Cet ejido (terrain communal) est rattaché à la municipalité de La Trinitaria, contrôlant, ce qui n’a pas plu aux autorités, depuis presque un mois le site maya des ruines archéologiques de Chincultik, situées à trois kilomètres, que le gouvernement laissaient complètement à l’abandon. En plus des 6 morts, il y a eu 17 personnes blessées, dont deux très gravement, qui se rétablissent dans un hôpital de la ville de Comitan et 36 personnes arrêtées.
Alors que sept mille personnes vivent dans cette communauté, et qu’un processus de négociations avait démarré avec les autorités sur la gestion des ruines, cette agression par 340 policiers fédéraux, aidés des renforts de policiers ministériels et d’autres corps de la police, fut violente et soudaine, sans aucun motif, avant un affrontement où les habitants ont réussi à désarmer 77 policiers. Les policiers semblaient être drogués, ils ont frappé sans discrimination enfants, femmes et personnes âgées. On peut observer dans les rues et dans certaines maisons des traces de sang, des douilles usagées de gros calibres éparpillées et des impacts de balles. Certains habitants qui venaient chercher des blessés ont été abattus froidement. Dans leur colère suite à ces assassinats, huit véhicules de policiers ont été endommagés par les paysans. Les 36 détenus ont été libérés peu après en échange des armes prises aux policiers.
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Les dernières images filmées de Brad Will avant d’être assassiné.
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