Mort de Rémi Fraisse, répression des mouvements sociaux

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Rémi Fraisse militait contre le barrage de Sivens que beaucoup de gens s’accordent maintenant à trouver surdimensionné et inadapté, pour ne pas dire inutile et imposé. Il est mort victime d’une grenade offensive. Ce n’est pas un « accident » car la police, en utilisant ce moyen a pris délibérément le risque de tuer. Depuis quelques années, d’autres armes sont utilisées contre les manifestant-e-s, comme les flash-ball, ce qui entraîne des blessures irréversibles.
Manifestation mardi 18 novembre à 19h place Gabriel Péri.

Ces événements récents s’inscrivent dans un contexte répressif plus global :

Samedi 19 octobre 2013 des manifestations contre le mal-logement étaient organisées dans une quinzaine de villes d’Europe à l’appel de nombreuses associations. A Paris, les manifestant-e-s furent encerclé-e-s, bloqué-e-s pendant 3 heures par les CRS, matraqué-e-s. Des militant-e-s et des porte-parole du mouvement, des mères de famille mal-logées ont été violemment frappé-e-s.

Lors de la manifestation à Lyon contre le TGV Lyon-Turin le 3 décembre 2012, plusieurs cars venus d’Italie ont été bloqués sur l’autoroute par la police. Des militant-e-s ont été arrêté-e-s « préventivement » plusieurs heures avant. Plus de 1000 manifestant-e-s ont pu malgré tout arriver jusque-là : ils/elles ont été enfermé-e-s tout l’après-midi entre de hautes grilles aux Brotteaux devant la salle des ventes de luxe « Anaf » (ancienne gare de Brotteaux).

Le 21 octobre 2010, à l’occasion des manifestations contre la réforme des retraites, un important dispositif policier a enfermé sur la place Bellecour (pendant 5 heures !) 800 personnes, lycéen-ne-s et étudiant-e-s ou simples passant-e-s. Il s’agissait là de la première expérimentation de ce nouveau dispositif policier : la garde à vue de masse en plein air.

La police est désormais équipée pour procéder à plusieurs centaines d’arrestations à la fois : on a vu stationner près de certaines manifestations à Lyon d’immenses cages grillagées tractées par des camions.

Depuis des décennies, dans les quartiers populaires (les fameuses « banlieues »), la police multiplie le contrôle au faciès, harcèle les habitant-e-s. Quand il y a des morts provoquées par ces pratiques policières, l’État couvre systématiquement les « bavures » : Zied et Bouna en 2005 à Clichy, Wissam El Yamni en 2012 à Clermont Ferrand ...

Ces derniers mois c’est même le fait de vouloir manifester qui est interdit ! (Rassemblements antifascistes, manifestations de soutien à la Palestine, manifestations pour Rémi Fraisse à Lyon, Rennes , Toulouse…)

Le syndicalisme est aussi particulièrement visé :

En 2009, l’entreprise Continental de Clairoix annonce la fermeture du site et le licenciement des 1120 salarié-e-s. Le patron voyou n’est pas inquiété mais 5 ouvriers sont poursuivis en justice suite à une action à la préfecture. Xavier Mathieu, condamné, refuse de donner ses empreintes génétiques. Il est à nouveau poursuivi puis relaxé. Le parquet fait appel. Ce fichage par ADN est rendu possible par la loi dite de « sécurité intérieure » du 18 mars 2003.

Pierre Coquan, secrétaire de la CGT du Rhône a été poursuivi en justice pour une action avec distribution de tracts au péage de Villefranche lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2010. Acquitté en première instance, le parquet fait appel.

Invoquer les « casseurs » pour discréditer les mouvements

Ces moyens répressifs violents sont chaque fois utilisés en invoquant le prétexte des casseurs. Mais les « casseurs » ont bon dos car l’enjeu est tout autre. Sinon pourquoi laisser faire sans réagir des dégradations de bien plus grande ampleur lors de telle manifestation de la FNSEA qui proteste contre la réglementation sur les pesticides, bloque des trains ou s’en prend aux zadistes ? Pour l’État parler des « casseurs » dans certains cas et pas dans d’autres lui permet d’évacuer le débat sur ses choix politiques et la répression qu’il impose à toutes celles et ceux qui s’y opposent.

Terminons ce bilan par la glaçante déclaration du président du conseil général (PS) du Tarn - « mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête ». Après l’insulte du président de la FNSEA Xavier Beulin, qui traitait les manifestant-e-s de « Jihadistes verts », cette « réflexion » est un concentré de mépris, d’arrogance et de bêtise : d’une part Rémi Fraisse ne s’est pas fait sauter lui-même avec une grenade et d’autre part tout le monde ne raisonne pas comme ce président qui, pour des idées, ne veut pas risquer sa place ou ses intérêts. Que Rémi Fraisse n’ait pas le profil des « casseurs » qu’on a voulu coller aux manifestants de Sivens cela semble rendre les notables nerveux.

Dès que les enjeux et les rapports de force commencent à devenir sérieux, nous assistons à un déploiement de moyens policiers de plus en plus violents, à un renforcement de la répression judiciaire et à une calomnie des manifestant-e-s. Ces dispositifs tracent le profil d’un type de société que nous ne voulons pas. Ce gouvernement autoritaire joue donc sur le sécuritaire et cherche à nous faire taire et de nous diviser ! Cela ne marchera pas et nous résisterons ! Nous réaffirmons le droit de manifester sans être systématiquement contrôlé-e-s et agressé-e-s par la police !

Nous revendiquons :
- L’interdiction des armes dites « non létales » qui blessent, voire tuent (grenades offensives, flash-ball, taser ...) ;
- l’arrêt des techniques policières qui consistent à enfermer les manifestant-e-s (garde à vue de masse à ciel ouvert) ;
- l’abrogation des « lois de sécurité intérieure.

Venez le dire à la manifestation
Mardi 18 novembre 2014
à 19 heures Place Gabriel Péri, Lyon

ATTAC, Parti de Gauche, Ensemble, NPA, Émancipation, Ligue des droits de l’Homme, Solidaires, Collectif du 21 octobre.

mardi 18 novembre 2014

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  • Le 19 novembre 2014 à 14:25, par Enzo

    Le cortège s’est étoffé et on peut compter 250 personnes.Les slogans« A bas la violence d’État, Flics, porcs assassins, Aux frontières, dans les quartiers, a la Zad ,la police assassine ! l’État, les flics sont nos ennemis »ont été repris massivement. Manif dynamique et pas traine-savate.On tentera d’être plus à la prochaine.

  • Le 18 novembre 2014 à 20:51, par

    Un rapide compte rendu :

    On était environ 150 à s’être rassemblés place du Pont, avant de partir en manif rue Paul Bert, puis Avenue de Saxe, avant de revenir sur les Terreaux. La manif était encadrée par les flics (bus de police devant, flics sur les cotés...) du début à la fin. Quelques drapeaux du NPA, d’Ensemble, d’EELV et de la CGA. Des textes ont été lus par la LDH et le NPA avant et après la manif, qui s’est dispersée place des Terreaux vers 20h 30.

  • Le 18 novembre 2014 à 16:24, par ID noires

    Comment se fait-il que nous recréons toujours les mêmes conditions de stress et de pression pour nous-mêmes lors de tels évènements ?
    Comme lors du dernier rassemblement place du pont, encadré par la police, avec 18 arrestations. Comme le 21 octobre 2010 place Bellecour, où nous sommes prit entre quatre murs de CRS/BAC/GIPN..., j’en passe et des meilleures et aux vues du nombres d’interpellations, d’arrestations en tous genres.

    Ainsi, nous savons que les arrestations lors de ces manifestations sont un frein à notre lutte contre
    la répression. De plus, la Guillotière compte plus d’une quarantaine de caméra de vidéo-surveillance sans parler de toutes celles des magasins, boutiques et autres. Au dernier rassemblement un jeune du quartier c’est fait taupé par la caméra extérieure de la pharmacie proche de l’arrêt du tramway, il a fini en GAV. Stoppons l’auto-sabotage, piratons leurs attentes.

    Bien que nous soyons en adéquation avec cette intervention, il est nécessaire de trouver d’autres méthodes plus stratégiques. Par l’élargissement de notre champ d’action, sans ressasser les mêmes erreurs, car nous nous épuiserions trop vite. Par l’utilité d’équipes de coordination qui agissent en faveur des rassemblements et ce malgré nos différences. Là où la police aurait moins d’emprise sur nos vies qui sont chères à toutes et à tous. Par une alliance relâchée de groupes divers qui à l’occasion d’actions de coopération rivalisent plus fortement face aux moyens mis en place pour contrer nos rébellions .

    Parce que notre refus est une arme de grande envergure et tant que nos ami-e-s seront toujours en prison nous nous considérerons de mêmes toutes et tous en prison. Nous avons BESOIN d’être uni-e-s pour inverser la vapeur et fournir un travail sérieux, tout en gardant la tête froide et en restant prudent.
    Parce qu’hier des camarades sont morts, tués par des flics et que la seule justice qui l’emportera sera la révolte que nous déciderons de mettre en œuvre. Donc de nous démarquer par des offensives plus persuasives, ou bien nos luttes seront perpétuellement en DANGER DE MORT !!!!

    NON à la normalisation de nos vies ! Paix aux combattant-e-s mort pour la lutte contre l’impérialisme

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