Communiqué intersyndicale education CGT-Sud-CNT
Depuis le 30 novembre, de très nombreux lycéen-ne-s et étudiant-e-s se sont mobilisé.e.s dans l’académie. Des blocages d’établissement se sont organisés pour dénoncer la sélection à l’entrée de l’université via ParcourSup et les effets de la réforme du lycée général et technologique, du bac et de la voie professionnelle. L’université de Lyon 2 a été fermée vendredi 7 décembre par la présidence suite au vote du blocage par l’AG des etudiant.e.s et du personnels. La police fait usage de violences contre les jeunes. Comme nous l’avons dénoncé, en faisant le choix d’arrêter de manière unilatérale la manifestation du vendredi 7 décembre alors que celle-ci était déposée et qu’il n’y avait pas d’incidents notables, les forces de l’ordre ont juste tenté de créer le désordre. Des représentants de l’intersyndicale éducation sont même intervenu pour tenter que la manifestation puisse se terminer. La réponse a été de les gazer. Cette attitude est irresponsable. L’intersyndicale CGT-SUD-CNT condamne les méthodes utilisées contre des jeunes et des professeur.e.s venu.e.s demander des conditions pour
travailler sereinement.
L’intersyndicale CGT-SUD-CNT comprend et soutient les revendications des élèves, qui sont aussi celles qui mobilisent les personnels depuis plusieurs mois. La réforme des lycées va faire exploser les cadres nationaux et mettre en concurrence les lycées, dans la perspective de la sélection dans l’enseignement supérieur. Elle s’accompagne d’une importante réduction de moyens et de postes dans les établissements généraux, technologiques et professionnels.
La situation dans les établissements d’enseignement supérieur est également critique. L’autonomie a été utilisée par le gouvernement pour se désinvestir massivement. Le culte de l’excellence et de ses appels à projets (IDEX, ANR, etc.) est en train de détruire l’université française. Le but dans l’éducation national comme dans le supérieur est la mise en place d’un système à 2 vitesses : un lycée pour les centres des grandes villes avec toutes les options et une reconnaissance dans le supérieur (et les Université de recherche intensive pour l’enseignement supérieur qui seront situées dans quelques grandes villes) et un lycée pour les banlieues et zone rurales avec un choix d’options réduits (et les Université de proximité amputé de leur mission de recherche – et donc à terme de nombreux enseignant-chercheurs – et limité aux licences et quelques masters professionnalisants en lien avec l’industrie locale).
L’intersyndicale CGT-SUD-CNT rappelle ses revendications concernant l’abandon des réformes sur
les lycées, la voie professionnelle, le baccalauréat et Parcoursup. L’intersyndicale revendique un
investissement public massif sous la forme de postes permanents et de moyens financiers dans
l’éducation nationale et l’enseignement supérieur et la recherche.
L’intersyndicale CGT-SUD-CNT appelle :
- à soutenir et être aux côtés des lycéen.ne.s mobilisé.e.s en participant à la manifestation du jeudi 13 novembre à 9h30 Place Jean Macé, en se mettant en grève le jeudi 13 décembre (un préavis de grève a été déposé pour couvrir toute la période jusqu’aux vacances de Noël)
- à se réunir dans chaque établissement en assemblées générales d’ici jeudi pour débattre de la situation et des modalités d’action
- à être présents lors de l’Assemblée générale organisée par les lycéen.ne.s le 13 décembre à 11h – à la Bourse du travail – Place Guichard – pour être aux côtés des lycéen.ne.s mobilisé.e.s et pour que la colère légitime contre les inégalités qui s’exprime se fasse dans un cadre apaisé.
L’intersyndicale CGT-SUD-CNT
Tract de la CNT SUTE 69
Depuis le 30 novembre et encore le 3 et le 7 décembre, les lycéen·ne·s et étudiant·e·s dans de nombreuses villes de France se mobilisent pour dénoncer les nombreuses réformes du système d’éducatif. A Lyon et sa région, c’est au moins une vingtaine de lycées qui étaient totalement ou partiellement bloqués. L’université de Lyon 2 était fermée suite à une AG etudiants et personnels. Dans les autres établissements lyonnais de l’ESR, de nombreuses AGs ont eu lieu. C’est tout particulièrement la loi ORE (ParcourSup) et la future réforme du bac qui sont visées mais également l’augmentation des frais d’inscriptions et plus généralement l’état du système éducatif. Face à cette protestation légitime contre un système élitiste et renforçant encore la sélection sociale et la reproduction de classe, le gouvernement réagit une fois de plus par un mépris et une violence aveugle. La CNT SUTE 69 soutient les lycéen·ne·s et étudiant·e·s dans ce mouvement, mais également leurs revendications que nous partageons.
Explosion des frais d’inscriptions pour les extra-européens et bientôt pour les autres !
Le 19 Novembre 2018, E. Philippe a annoncé une augmentation massive des frais d’inscriptions pour les étudiant·e·s étranger·e·s extra-européen : de 170 à 2770€ en license, de 243 à 3770€ en master de 380 à 3770€ en doctorat. C’est une barrière infranchissable pour beaucoup de nos étudiant·e·s ! C’est les étudiant·e·s venant des pays d’Afrique et d’Amérique du Sud qui sont tout particulièrement visé·e·s. Et ce n’est pas le système de bourse déjà largement sous doté qui va rattraper les effets de cette augmentation massive ! Comment allons-nous expliquer à nos doctorants que certain·e·s seront payé·e·s sur 12 mois et d’autres sur 9 mois (l’inscription étant plus ou moins équivalente à 3 mois de salaires) ? La ministre a annoncé que les établissements de l’ESR étaient libre de ne pas appliquer cette augmentation. Mais au moment où de nombreux établissements sont en faillite (même si le terme n’est pas utilisé, le gel de poste sur plusieurs années pour dégager du budget le révèle tous les jours), il est utopique de penser que des établissements refusent une entrée d’argent qui ne sera pas compensé par le gouvernement. La Cour des comptes a conseillé une augmentation des frais d’inscriptions pour tous et cela vient en écho au discours de la présidente de la Conférence des grandes écoles. Le faible coût payé par les étudiants ne doit pas être utilisé comme un prétexte des nombreux problèmes de notre système ! L’augmentation des coûts mettra en place un système clientéliste comme vu dans de nombreux pays anglo-saxons. La pédagogie et la transmission des savoirs doivent rester au coeur de nos missions ! C’est une ouverture massive de postes permanents et des moyens pour nos formations et notre recherche qu’il nous faut ! Ce n’est pas en courant derrière un financement privé bien souvent conditionner à des pertes de liberté pédagogique et de recherche qu’il faut mais un investissement récurrent et public !
IDEX, ANR, AAP et autres courses à l’excellence :
A Lyon et St Etienne, la fusion (d’une partie) des établissements d’ESR avance à marche forcée et dans le dos des personnels et des étudiants ! A Lyon 1, la première étape avec la suppression de la FST aura lieu le 1er Janvier 2019. Même si la communication des présidents et directeurs d’établissements promet une approche démocratique, la réalité est toute autre. Des groupes de travail, pour donner une impression de démocratie, ont été créés mais avec des conclusions connues à l’avance. Cette fusion aura un impact direct sur le métier des BIATSS avec des fusions de service et donc réorganisation, suppression de postes et mobilité forcée – ou mise au placard – (même si le contraire est promis). Cette fusion aura également un coût important comme nous le montre par l’exemple les mêmes processus dans d’autres établissements français. Et cela arrive dans un contexte particulièrement difficile : explosion des tâches administratives, sous encadrements, gel massif des postes (université, CNRS, etc.), explosion des heures supplémentaires, appel à projets toujours plus nombreux, disparition des crédits et bourses récurrentes… Tout cela amène une perte de sens des métiers de l’ESR et de nombreux personnels a être en souffrance au travail ! Arrêtons de courir pour maintenir un système sous doté au détriment de nos missions pédagogiques, de recherche et de soutien. Luttons pour un système plus égalitaire et moins bureaucratique.
ParcourSup :
Avec la loi ORE, c’est la fin de l’université ouverte qui a été actée. En utilisant un sous-financement récurrent (et le massacre que fut la LRU), la solution du gouvernement à l’augmentation des étudiant·e·s s’est sélectionnée toujours plus tôt. C’est également des demandes délirantes de certaines formations : CV, lettre de motivation, etc. Cela a fait le bonheur de sociétés qui se sont empressés de les réaliser contre quelques centaines d’euro ! Contrairement à ce qui avait été annoncé par le gouvernement, le non-classement des choix a été bénéfique qu’à quelques étudiant·e·s alors que les autres étaient condamné·e·s à attendre. Additionner à différents quotas, cela a provoqué un désordre des formations, mais surtout laisser de nombreux étudiant·e·s sans affectation jusqu’au dernier moment. Elles·ils n’ont pas pu prétendre à des logements CROUS voir même chercher des logements par eux-mêmes ! C’est une ouverture massive de postes de titulaires et des moyens qui auraient fallu pour répondre aux envies légitimes des bacheliers !
Réforme du bac :
Après ParcourSup, la réforme du baccalauréat c’est la fin du bac comme premier diplôme universitaire permettant de commencer des études supérieures. Mais surtout, c’est un bac par établissement de part l’importance du contrôle continu. Un bac de centre-ville aisé n’aura plus la même valeur qu’un bac de banlieue ou rurale. Pour renforcer encore cette ségrégation sociale et géographique, toutes les options ne seront pas disponibles dans les lycées. Il faudra donc choisir entre changer d’établissements (voir être dans plusieurs établissements à la fois) ou changer ses choix d’options. Cela aura également un impact sur le service des enseignant·e·s ! C’est aussi la suite logique de ParcourSup avec une sélection dès la seconde. Certains établissements de l’enseignement supérieur donnent déjà des directives pour quels options choisir en seconde pour avoir une chance d’être pris après le bac ! La réforme du lycée professionnel est là pour permettre aux CCIs de dicter la création de filières suivant les embauches locales. Cela entraine un déterminisme social en fonction du lieu de vie. La volonté est de répondre à des objectifs capitalistes court-termistes qui réclament de la main d’oeuvre bon marché. En aucune manière, les élèves et leur futur sont pris en compte. Cela se manifeste clairement dans la réforme du lycée professionnel avec les baisses générales d’heures de cours avec une chute brutale des heures d’enseignement générale (lettres, histoire et maths). Après les massacres de ParcourSup (et la loi ORE), c’est la fin programmé de la possibilité de poursuite d’études dans le supérieur pour les lycéens pro.
La CNT SUTE 69 appelle à soutenir et à rejoindre les étudiant·e·s et lycéen·ne·s. Des assemblées générales doivent être appellées dans chaque établissement ainsi qu’au niveau local. Pour lutter contre ce gouvernement et ces réformes, il est nécessaire d’amplifier le mouvement par la grève reconductible. La CNT SUTE 69 appelle à la défense les droits de tout·e·s les étudiant·e·s lycéen·ne·s, des enseignant·e·s et des acteurs/actrices de l’université pour étudier et enseigner dans les meilleures conditions et les exhorte à la mobilisation contre la casse du service public de l’éducation. Bien plus que crier “non” à toute réforme, nous voulons une éducation gratuite, laïque, émancipatrice et autogérée ! Pour nous, le syndicalisme doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : révolutionnnaire, c’est-à-dire porteur d’un projet pour une société plus juste, plus égalitaire, plus libre…
CNT SUTE 69
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