Manif Sauvage du 20 avril : Nous ne nous désolidariserons pas de la Nuit Debout

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Nuit Debout 3 compléments

Etant donné les réactions de la Nuit Debout suite à la Manif Sauvage du 20 avril à Lyon, ceux qui ont participé à ladite manifestation ont trouvé important de mettre les choses au clair à propos de ce mouvement et des différents types d’actions.

Hier soir, environ cent-cinquante personnes ont pris l’initiative de partir en manifestation sauvage depuis la Nuit Debout place Guichard. Le cortège a pris la direction de l’Est, et a fait une première halte devant les locaux de la Police aux Frontières, qui ont été tagués et dégradés, ainsi qu’une voiture de fonction stationnée devant. Suite à cela, une partie des manifestants a fait demi-tour, laissant environ soixante-quinze personnes se diriger ensuite vers le Crédit Foncier se trouvant rue Servient, qui a également été tagué. Enfin, après une dernière halte à la BNP Paribas proche de la place Guichard, le cortège s’est réintégré à la Nuit Debout. Cet événement a provoqué de fortes critiques de la part de certains participants au rassemblement sur la place, qui s’est désolidarisé des actions citées. Il est important qu’un point soit fait sur ce sujet.

Nous ne nous désolidariserons pas des Nuits Debouts. Ce qu’il se passe sur la place et ce qui a eu lieu lors de la manifestation sauvage ne sont pas deux choses incompatibles. Il est indispensable que les personnes qui s’impliquent dans les discussions qui ont lieu ici comprennent que nous considérons leur engagement comme utile et remarquable. Il est tout à fait compréhensible que des personnes ne souhaitent pas risquer une arrestation ou toute autre confrontation avec la Police. Il est tout à fait compréhensible que certains ne souhaitent pas agir de la même manière que nous. Et de même que certains considèrent que nos actions discréditent le mouvement, nous considérons qu’un trop grand calme, qu’une trop grande collaboration avec les autorités ne vont faire qu’enterrer le mouvement, et surtout ne mettent pas en danger ceux que nous combattons.

Les cibles touchées la nuit dernière étaient choisies, et chacune de ces attaques était justifiée.
La Police aux Frontières, c’est celle qui s’occupe de renvoyer dans leur pays d’origine nos
camarades étudiants et sans-papiers, qui se demandent encore aujourd’hui s’ils pourront terminer les études, parfois longues, entamées en France.

Le Crédit Foncier, ce sont ceux qui orchestrent la multiplication et les taux des prêts immobiliers, ces prêts qui nous écrasent, cet échange de dizaines d’années de vies de travail contre le droit à dormir sous un toit.

Le Crédit Foncier c’est aussi la BPCE, condamnée il y a peu pour « Charges de travail excessives et non-respect des temps de repos quotidien », tout en enregistrant en même temps un bénéfice net de 3,2 milliards d’euros en 2015.
La BNP Paribas détient quant à elle et entre autres plusieurs filiales d’évasion fiscale aux iles Caïmans.

Bref, vous constaterez que ces actions n’étaient pas absentes de toute réflexion. Ce sont très largement les symboles de notre combat commun.

Nous savons très bien, que ces actes en eux-mêmes ne changeront pas les choses. Pas directement. Mais ils sont mérités, et nous font dire aussi que nous avons le droit d’être en colère, le droit d’agir et de réagir, d’être excessifs, d’être violents, car ils le sont. De plus ce ne sont après tout que des objets, qui font les frais de notre colère.

Nous devons montrer et surtout sentir que nous sommes déterminés, que nous avons une force, des mots, et que les écrire en grand sur les murs est un bon moyen de se faire entendre, pas seulement par ceux en face mais par le reste de la population, ceux qui ne sont pas là. Nous appelons chacun-e-s à se questionner sur ce rapport de force, qui s’il n’existe pas éteindra doucement ce mouvement dont nous sentons pourtant qu’il pourrait véritablement faire naître quelque chose. Aucun de nous ne s’oppose aux Nuits Debout, rien ne discréditera ce mouvement à cause de nous, les médias se chargent parfaitement de faire la distinction entre ceux qui occupent la place et les actions en marge. Mais tant que nous continuerons à ne faire que discuter, tant que nous continuerons à être complètement tolérés, c’est que nous ne serons jamais assez dangereux, et alors rien ne changera. Ils ne nous lâcherons rien, jamais, pas un centimètre carré, et s’ils le font ce sera pour récupérer à leur avantage ce que nous créons ici. La justice est contre nous et s’échine à détruire le mouvement, les médias aussi, les patrons et les politiques aussi, alors soyons ensemble, et que chaque initiative dirigée contre de mêmes ennemis soulève l’enthousiasme de tous.

Soyons solidaires, et soyons dangereux, intelligemment, chacun à sa manière.

Des militants décidés

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  • Le 22 avril 2016 à 12:22, par Bananarchiste

    Ce qui fait que des personnes ne cautionnant pas un type d’action soient associées malgré elles à ces actes malgré tout c’est pas la faute aux « violents », c’est la faute aux institutions. Les mêmes qu’on veut renverser, donc cet argument pour moi il est bidon. C’est comme les ouvriers qui râlent contre les grèves de leurs collègues parce qu’ils risquent de subir eux aussi le retour de bâton de la direction. Sauf que c’est la direction qui choisi de réagir comme elle le fait, comme à nuit debout c’est le gouvernement qui, sachant qu’il aura un prétexte pour vous réprimer aux cas où la contestation dépasse le cadre qu’il lui à fixer (se laisser fixer le cadre d’une contestation par ce qu’on conteste c’est déjà une blague mais passons), qui peut alors se permettre de réduire ce cadre au maximum sans avoir à craindre de représailles.
    Pas de police à nuit debout !

  • Le 21 avril 2016 à 19:29, par
  • Le 21 avril 2016 à 18:15, par

    « Bref, vous constaterez que ces actions n’étaient pas absentes de toute réflexion. Ce sont très largement les symboles de notre combat commun. »

    La reproche faite n’est il me semble pas sur la légitimité de l’acte, mais en faite se résume en 3 points :

    1 : Une action, sans message clair, sans un minimum de communication, est un coup d’épée dans l’eau.

    « [les violences], le pouvoir il en a cure, si ce n’est pour justifier ses politiques sécuritaires
    la violence s’adresse au pouvoir quand elle le déstabilise, il faut alors un déploiement de force démesuré, et dans notre cas ça ne pourrait être que pour prendre le pouvoir ou nous attaquer directement aux exploiteurs (ça n’est pas à écarter, pour la bonne et simple raison que certains y croient).
    En vérité toutes nos actions s’adressent à nos concitoyens. Elles doivent donc rendre le mouvement plus attractif que l’injustice en place en mettant en valeur cette violence ci. Ou avoir un message clair. » (Airpege : https://forum.nuitdeboutlyon.fr/t/manif-spontanee-sauvage-cassage-on-fait-quoi/958/40)

    Même si le message est taggé en énorme, tous se qui restes au yeux fermés de la population, c’est le barbouillage, la dégradation... les médias "mainstream" masquerons largement le contenu.

    2 : Concernant la déclaration à la préfecture, il y a 3 signataires. Ceux-ci sont directement menacés d’amandes et à de la prison... si vous voulez que le mouvements sois solidaires de vous, soyez solidaires d’eux. Si vous vous êtes près a prendre le risques qu’ils encours, pensez que eux n’y sont pas forcément près.

    3 : Quand on engage tous le mouvement dans un acte, on cherche au moins à connaître l’avis de la majorité. On discute d’abords, on agis en suite.
    Personnes jusqu’ici ne s’est permis de s’exprimer au nom des NDs à lyon, et il y a des raisons précises à cela.

    Pour moi, donc, ce n’est pas l’acte qui pose problème, c’est le contextes et la façons dont il à été exécuté.

    Malgré tous :

    « Nous devons montrer et surtout sentir que nous sommes déterminés, que nous avons une force, des mots, et que les écrire en grand sur les murs est un bon moyen de se faire entendre, pas seulement par ceux en face mais par le reste de la population, ceux qui ne sont pas là. Nous appelons chacun-e-s à se questionner sur ce rapport de force, qui s’il n’existe pas éteindra doucement ce mouvement dont nous sentons pourtant qu’il pourrait véritablement faire naître quelque chose. »

    L’effet sur ma personne est que je réalise que nous avons besoins de passé a l’actes, je comprend que faire des "coucou" au gouvernement, il s’en fiche aussi.

    Mais pourquoi ne pas commencer par d’autre formes d’attaques ? Comme murée l’entrée du PS ?

    Au moins le débats est relancé à ce niveau la : quelles actions devons nous mener et sous quel forme ?

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