Beaucoup de participant.es applaudissent et la personne suivante propose au micro d’ouvrir un tour de parole afin de choisir une destination à la manif, histoire d’éviter de répéter l’erreur de la manifestation sauvage de la semaine précédente, partie sans objectifs, ni destination précise.
C’est ainsi qu’un.e intervenant.e rappelle que l’Hôtel Dieu, cette vénérable institution de la presqu’île « au service de tous », a récemment été vendu à un groupe hôtelier et propose d’aller l’occuper. Son intervention est suivie par une autre expliquant que non loin de là, les services de la PAF possèdent des bureaux, ainsi qu’un tribunal et un commissariat.
Les propositions s’enchaînent mais l’impatience grandit jusqu’à que quelqu’un.e lance : « grève, blocage, manif sauvage ». Il n’en faut pas plus pour qu’une cinquantaine de personnes se lèvent, rejoignent le micro et partent en cortège devant l’école Mazenod où se déroule la projection d’un film sur LIP. Le temps que le cortège fasse le tour de la place, celui-ci rassemble désormais plus de 200 personnes.
La petite troupe avance en direction des locaux de la paf et scande notamment : « grève, blocage, manif sauvage » ou « solidarité avec les sans papiers ».
Arrivée devant les locaux de la PAF la troupe s’échauffe doucement, quelques personnes taguent la devanture ainsi qu’une de leur voiture garée devant. Puis quelques personnes s’approchent des vitres. Après quelques coups, la première tombe, puis très rapidement une autre sur laquelle était fraîchement inscrit « le monde ou rien » .
Les gens ne semblent pas s’être attendus à ça... Mais l’expression de la colère est contagieuse. Les vitres du véhicule de la PAF volent elles aussi en éclats. Sur certains visages, la stupéfaction se transforme en une certaine joie. Pour une autre partie de la foule on sent que ces gestes sont moins évidents - plus tard en discutant de leur impression avec des participants on apprendra que certains n’avaient pas compris à ce moment que les vitres qui se brisaient étaient celles de la PAF - et certains manifestants font à ce moment le choix de se séparer du reste du groupe qui fait demi tour sur la rue Servient.
Dans cette même rue, un flottement de plus en plus important se fait sentir et après s’être dirigé vers l’Ouest en chantant quelques slogans, le cortège atteint le TGI dont les portes vitrées s’effondrent pendant que des slogans fleurissent sur la façade.
Enfin, juste à côté, les vitres d’une banque tombent elles aussi.
Cette dernière action marque la fin de cette manif et les personnes encore présentes se dispersent rapidement dans les rues alentours ...
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