Nous uberisé.e.s, nous auto-entrepris.e.s, nous CDDistes,
Nous chômeurs/euses, nous intérimaires, nous vacataires,
Nous contraint.e.s aux temps partiels. Finalement nous tou.te.s, précaires.
Refusons d’être « pris.e.s en otage » par des lobbyistes, des politiciens et des éditocrates dans leurs luttes contre les travailleurs et travailleuses de la SNCF.
Refusons de jalouser les maigres acquis obtenus de hautes luttes par celles et ceux qui font fonctionner au quotidien le réseau ferré.
Enfin, refusons de croire que la lente destruction du service public pourrait permettre de le sauver de quoi que ce soit.
Alors cette fois (encore) c’est la SNCF qu’il faudrait sauver du marasme. Cette entreprise serait à l’agonie à cause du coût exorbitant que représenteraient les privilèges de ses employé.e.s. Pourtant, depuis 2007, la SNCF a réalisé un bénéfice cumulé de 4,346 milliards d’euros, pas mal pour une entreprise mourante ! Mais bien sûr, la question n’est pas vraiment là, il ne faut pas gratter bien longtemps pour voir que ce nouveau pas vers la privatisation du train est surtout l’un des credo que la religion libérale prône depuis plus de 20 ans aussi souvent que possible. Et la réalité de l’échec des privatisations passées, les logiques économiques induites par l’entretien d’une vaste infrastructure, tout ça n’a pas beaucoup d’importance dans l’affaire.
Dans cette partie, nous n’avons aucun intérêt à jouer le jeu de la division. Entraîner toujours plus de monde vers la précarité ne nous aidera pas à en sortir.
Notre précarité est plus sûrement causée par l’augmentation de l’écart entre la rémunération du capital [1] et celle du travail (salaire direct et indirect) au profit du capital que par quelque primes cheminotes. Ainsi c’est presque 5 % de la richesse qui a été redirigée de la rémunération du travail à celle du capital au cours des 20 dernières années, nous ramenant au niveau des années 1920. Ou encore, sur 100€ de richesses produites en 1980, 4€ servait à rémunérer les actionnaires contre 25€ aujourd’hui. C’est autant de salaire en moins pour nous. Si la question de la répartition des salaires entre métier est un vrai problème, nous ne pouvons être dupes : quand on baisse les salaires des un.e.s c’est toujours pour augmenter la rémunération du capital et jamais les salaires des autres.
Nous sommes conscient.e.s que la qualité des services publics est un élément déterminant de nos conditions de vie au quotidien. Bien sûr, il semble pour cela nécessaire que ceux-ci sachent s’adapter à nos besoins avec efficacité et de ce côté, il y aurait énormément de travail à faire. Mais nous ne sommes pas dupes, derrière nombre de fonctionnaires peu accomodant.e.s, il y a surtout une organisation du travail mortifère, et améliorer les conditions de celles et ceux qui nous fournissent ces services c’est aussi améliorer leurs qualités. Plus que ça, nous pensons que le partage de la richesse passe par le développement du commun et donc de services publics organisés en dehors de la nécessité du profit.
Sur la question spécifique des transports, être pauvre c’est travailler à des endroits chelou, à des horaires étranges ; c’est non seulement avoir moins d’argent pour se déplacer mais aussi vivre dans les zones les moins bien desservies. Ainsi plus que de chercher le maintien du statu quo, il faut développer un réseau efficace qui permette à tou.te.s de se déplacer correctement, en même temps qu’une politique tarifaire qui en assure à chacun l’accès, le tout en assurant de bonnes conditions de travail.
Pour cela nous réclamons :
L’abandon du projet de réforme de la SNCF
Le retour de la réduction illico’solidaire à son niveau précédent.
La gratuité des transports en commun urbain
La réappropriation des transports en commun sous le contrôle des employé.e.s.
Nous n’obtiendrons ces faibles avancées qu’en se montrant solidaires des cheminot.e.s en lutte par tous les moyens à notre disposition.
Face à nos ennemi.e.s, autodéfense de classe !
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