Le commerce est un secteur économique connu pour ses entorses au droit du travail, ses arrangements et l’importance de la précarité de l’emploi qui y règne. Dans tous ces domaines, la grande distribution se défend plutôt bien : une grande flexibilité des emplois, des salaires bas et stagnants, des dérogations préfectorales pour passer outre les conventions collectives en vigueur (travail le dimanche par exemple), etc. Elle offre tout un panel de petites attaques contre le droit du travail qui mises bout à bout commencent à faire beaucoup. Il ne s’agit pas ici de les relever toutes ou même partiellement, tout juste de dresser un bref tableau non-exhaustif de ce qu’est ou peut être le travail en supermarché.
L’utilisation immodérée du CDD et de contrats intérimaires est largement répandue. Les personnes concernées par ce genre de contrats sont généralement des étudiantEs et des jeunes de 25 ans et moins, en majorité aussi des femmes (que ce soit en caisse, aux postes de mise en rayon ou administratifs). Cette situation a évidemment plusieurs objectifs et avantages pour les patrons de grandes surfaces. D’une part, limiter au maximum l’ancienneté des employéEs dans l’entreprise pour ainsi réduire un certain nombre de droits. Par ailleurs, la concurrence constante au niveau de la performance et de la rentabilité du salariéE couplées avec des contrats temporaires permet de vite et bien faire le tri.
La conséquence directe c’est une grande rotation et un renouvellement quasi constant des employéEs, rien de tel aussi pour défavoriser une quelconque solidarité en ayant uniquement des salariéEs jetables et de passages. Le principal avantage tiré d’une telle rotation c’est l’adaptation au niveau de fréquentation : les mois d’été il y a besoin de moins de personnel, vacances obligent, donc l’emploi d’étudiantEs durant l’année scolaire permet d’éviter le casse-tête de la répartition des congés payés et au pire on utilise les heures supplémentaires.
Oh, il y a pire c’est évident comme emploi au niveau de la pénibilité notamment, mais il n’en reste pas moins que voir passé 2 à 3 fois son salaire par jour entre ses mains fait réfléchir. Et puis quand on passe son temps au milieu d’une profusion de marchandises, la tentation de la réappropriation directe des richesses est grande, et beaucoup se laissent tenter : c’est une chose connue et reconnue, les principaux responsables « des vols » sont les employéEs des supermarchés eux-même, mais rien de plus normal en somme quand on voit les conditions de travail, les droits et les salaires.
« Rappelons d’ailleurs, concernant le vol, que la plupart du prix des produits intègre une marge compensant le vol potentiel de ladite marchandise, alors pourquoi se priver ? »
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info