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Il va falloir tenir bon.
Retour au mois de janvier :
Toute réponse guerrière, sécuritaire, stigmatisante ou aveugle aux réalités économiques, politiques et sociales de la France de 2015 est non seulement condamnée à échouer mais, qui plus est, un pas supplémentaire vers les tueries de demain.
Nous y sommes. Demain, c’était hier soir.
13h. Cambadélis annonce que « la France en guerre vient de subir une épreuve de guerre ».
Ils disent et ils répètent que la France est en guerre. Mais quand ils disent ça, c’est pour dire « nous sommes en guerre ». Un « nous » dans lequel il voudrait nous impliquer.
Non. 14 ans de votre guerre n’ont apporté, aux quatre coins du monde, que toujours plus de violences, de tragédies, et de nouvelles guerres.
Si l’Iraq n’avait pas été rasé, Daech n’existerait pas.
Paul Valéry disait que « la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».
Il avait raison. Ce sont toujours les mêmes qui trinquent
Et si on veut que tout ça s’arrête, il va falloir, une fois le choc passé, tout faire pour mettre un terme à cette fuite en avant vers la barbarie généralisée.
Il n’est pas trop tard. Il est encore temps de passer à autre chose. Radicalement.
En refusant l’injonction « avec nous, ou avec les terroristes ».
En refusant les appels à l’unité avec les bourreaux et les fauteurs de guerres qui construisent chaque jour un monde plus barbare.
En refusant leur monde fondé sur l’exploitation, le vol, la violence, l’injustice, les inégalités, la mise en concurrence de ceux qui devraient s’unir.
Se battre pour un autre monde, qui est non seulement possible, mais plus que jamais nécessaire.
Garder le cap et ne rien concéder sous la pression de l’émotion ou de la sidération.
Tu pourras me taxer d’angélisme si tu veux. Mais mon angélisme n’a jamais tué personne. Contrairement à ton « pragmatisme ».
Il est plus que jamais temps de « résister à l’irrésistible ». Sinon on va tous y passer.
Alors, non, Cambadélis. Non, Sarkozy. Non, Hollande. « Nous » ne sommes pas en guerre.
Ce n’est pas ma guerre, ce n’est pas notre guerre. C’est votre guerre.
Et une fois de plus, ce sont nos morts. Comme à Madrid en 2004, comme à Londres en 2005, comme en Égypte il y a quinze jours, comme à Beyrouth cette semaine.
Et comme partout où vous semez la terreur.
Vos guerres, nos morts.
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