Le 6 juillet 2020, il y a un an aujourd’hui, Emmanuel Macron nommait Gérald Darmanin Ministre de l’intérieur. Triste anniversaire que nous ne fêtons pas aujourd’hui. Gérald Darmanin, déjà ministre de l’action et des comptes publics, était ainsi promu par un Président de la République qui dit défendre la cause des femmes, de même qu’était nommé Ministre de la Justice et Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, connu pour ses sorties sexistes.
Il y a un an, nous manifestions contre ce gouvernement de la honte. Car oui, nous avons honte de notre gouvernement, à Lyon, comme partout en France.
Un an de Darmanin, un an de honte.
Gérald Darmanin, avant votre prise de fonction comme Ministre de l’intérieur, vous étiez déjà, comme beaucoup de vos confrères, un cumulard de mandats car en plus d’être ministre, pendant 3 ans vous avez également été premier adjoint à Tourcoing, conseiller régional des Hauts de France et vice-président de la Métropole de Lille. Plus grave encore, avant d’être nommé Place Beauvau, vous étiez accusé d’abus de pouvoir, de harcèlement sexuel et de viol. A cela, nous pourrions ajouter l’homophobie au regard de vos propos sur le mariage pour tou.te.s.
Après un an d’exercice comme Ministre de l’intérieur, aujourd’hui, vous êtes accusé :
de poursuivre la politique inhumaine d’expulsions et de traques des sans-papiers de vos prédécesseurs, alors que chaque jour des femmes, des hommes, des enfants meurent sur les routes migratoires et que vos fonctionnaires détruisent les tentes des migrant-e-s ou interdisent les distributions alimentaires,
d’alimenter la haine, la division et l’antisémitisme en reprenant dans vos écrits des stéréotypes stigmatisant la communauté juive,
d’alimenter la haine, la division et l’islamophobie à travers votre projet de loi « séparatisme » et vos multiples déclarations stigmatisant l’islam et les musulman-e-s, notamment en considérant comme « choquante » la présence de nourriture « communautaire » dans les supermarchés,
d’alimenter le fascisme et les dérives fascistes de l’État, en banalisant le Rassemblement National, que vous trouvez « trop mou » par rapport à l’islam, et en ayant fait voter la loi liberticide « sécurité globale »,
de protéger les auteurs de violences sexistes et sexuelles en refusant de changer en profondeur une police patriarcale où règne une culture machiste,
de protéger les auteurs de violences policières, en niant l’existence systémique de telles violences et en moquant les familles des victimes
d’inciter à ces mêmes violences, en maintenant une doctrine du maintien de l’ordre mortifère et ultra répressive, tant dans les quartiers populaires que face aux mouvements sociaux, notamment en réprimant la manifestation parisienne du 8 mars.
Pour toutes ces raisons, parce que nous sommes fortes, nous sommes féministes, nous sommes attachées à nos libertés fondamentales, à la solidarité internationale, attachées à soutenir les victimes de violences et parce que nous exigeons d’en finir avec un système qui protège les auteurs de violences, policières, sexistes, racistes ou LGBTIphobes, nous demandons votre démission immédiate. Un an, ça suffit. Un an, c’est déjà trop !
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