Pour un accueil inconditionnel des femmes, minorités sexuelles et de genre , militant-e-s et migrant.es afghan-e-s !
Aujourd’hui et depuis la mi-août nous, femmes et féministes, militant-e-s progressistes en France et d’ailleurs dans le monde observons la situation en Afghanistan. Le retour des Talibans au pouvoir, dans un pays déjà dévasté par des décennies de guerre, est une énième tragédie pour les femmes, les minorités sexuelles et de genre et ainsi que les progressistes du pays. Alors que la France, aux côtés des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et de bien d’autres encore a bombardé ce pays, a semé la mort et la désolation des années durant, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire d’affirmer notre solidarité avec les Afghanes et les minorités d’Afghanistan.
Cette solidarité doit passer par des actes.
Des actes immédiats.
Nous réclamons un accueil inconditionnel des personnes demandant l’asile en France et en Europe. Nous réclamons que les personnes qui souhaitent fuir l’Afghanistan puissent le faire dans le pays de leur choix, avec dans des conditions d’accueil dignes et humaines : un accès au logement, à la santé, à la formation.
Nous réclamons que toutes les personnes afghanes sur le territoire français et européen soient immédiatement régularisées, quelles que soient leurs situations administratives.
Nous réclamons que les ONG et les militant-e-s en Afghanistan soient soutenues, pas par des beaux discours mais par les moyens concrets d’une diplomatie au service des droits humains et non des intérêts économiques.
Comme le disent les camarades féministes signataires de la tribune publiée dans le Parisien du 20 août 2021 : "Nous décidons qu’Emmanuel Macron ne parle pas en notre nom lorsqu’il évoque les Français qui s’inquiètent d’un nouveau flux migratoire : nous nous inquiétons, au contraire, qu’il n’ait pas lieu et que nos sœurs afghanes, et leurs proches, meurent égorgées, violées, massacrées en Afghanistan. Noyées ou épuisées sur les routes dangereuses de l’exil. Ou ici, finalement, dans un bidonville. Cela arrive déjà, et depuis des années, car, même avant la victoire des talibans, chaque rejet de demande d’asile pour les Afghanes et Afghans qui en faisaient la requête, sous prétexte qu’ils n’étaient pas en danger, était déjà un mensonge et un déni de droits.
Cela arrive déjà, parce que notre pays a préféré financer des soldats, des armes et une occupation, plutôt que des initiatives de développement des droits humains et l’accueil ici des personnes en exil."
Ce qui arrive en Afghanistan aujourd’hui attire l’attention des médias occidentaux et nous révolte à juste titre. Au-delà de cette situation spécifique, nous réclamons une réforme radicale des conditions d’accueil et d’asile en France, car les frontières, autour de l’Afghanistan, en Méditerranée comme sur les rives de l’Atlantique, tuent chaque jour avec la complicité des gouvernements européens via notamment le financement du dispositif Frontex.
DROIT D’ASILE POUR LES AFGHANES, DROIT D’ASILE POUR TOUS et TOUTES !!
Rassemblement vendredi 27 août à 18h30 - Place de la Comédie - Métro Hôtel de Ville
Pour information le communiqué national du Planning Familial et le communiqué fédéral de l’UCL.
[Communiqué du Planning Familial]
Alors que les talibans se sont emparés du pouvoir en Afghanistan, des milliers de personnes tentent désespérément de fuir le pays. Le Planning Familial s’inquiète et alerte sur les risques de détérioration drastiques des conditions de vie des femmes et des personnes LGBTQI+ dans le pays. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, 80% des personnes déplacées à l’intérieur du pays depuis la fin du mois de mai sont des femmes et des enfants. Celles-ci sont également particulièrement touchées par les violences et la misère.
Durant les années de plomb (1996 – 2001), période pendant laquelle les talibans dirigeaient l’Afghanistan, les femmes n’avaient pas le droit de s’instruire, de sortir dans les espaces publics sans la présence d’un homme et étaient victimes de violences sexistes et sexuelles telles que la lapidation et le mariage forcé. Aujourd’hui leurs vies se retrouvent de nouveau en danger et leurs droits, menacés. Un gouvernement “taliban inclusif et représentatif” (pour reprendre les propos de Monsieur Jean-Yves Le Drian), ne saurait suffire à garantir la santé et la sécurité des femmes et des minorités de genre afghanes, ni à garantir au bon fonctionnement démocratique de ce gouvernement. Depuis le début du conflit, dans les provinces déjà administrées par le groupe islamique, des directives talibanes ont été données pour fermer des écoles, interdire aux femmes de sortir de leur maison sans être accompagnées d’un homme, et ordonner aux communautés de fournir la liste des jeunes filles de plus de quinze ans et des veuves de moins de 45 ans, pour « récompenser » les combattants, selon l’appel de l’association Negar.
Face aux dangers réels et imminents qui pèsent sur ces populations, la France doit apporter des réponses urgentes et concrètes et s’engager à accueillir et protéger toute personne qui fuit l’Afghanistan, notamment les femmes, les filles, les personnes LGBTQI+ et défenseur.ses des droits, conformément à ses engagements internationaux relatifs aux droits humains fondamentaux, au droit d’asile et à sa diplomatie féministe.
Cela implique d’assurer une sortie sécurisée du pays, d’accélérer les procédures de visas, d’assurer que ces personnes soient relogées et réinstallées et d’interrompre toutes les expulsions et les renvois forcés vers le pays. De plus, il est nécessaire d’apporter un soutien aux associations et ONG qui sont mobilisées sur l’accueil des réfugié.e.s de ce pays. La France doit donc impulser une politique d’accueil digne de ces personnes au sein de l’Europe et y prendre toute sa part ! En solidarité avec les femmes, les personnes LGBTQI+ et les militant.e.s afghan.e.s.
Le Bureau confédéral du Planning familial
[Communiqué UCL]
★ D’Afghanistan et d’ailleurs : solidarité avec tou-te-s les réfugié.es★
L’écrasement des forces afghanes et la reprise de Kaboul par les Talibans, le 15 aout dernier se sont accompagnée d’images de massacre et d’actes de désespoir qui nous ont, à tou-te-s, soulevé le coeur. Aux vidéos de personnes prêtes à mourir en tentant de fuir le pays, se sont ajoutées celle des tueries quand les habitant-e-s entendaient résister.
Mais face à ces visions dramatiques, Macron chasse à nouveau sur le terrain de l’extrême-droite en s’exprimant uniquement sur les risques de « flux migratoires irréguliers ».
La position française est donc claire : il n’y aura pour les exilé-e-s qui parviendront à atteindre l’Europe que la politique de tri, de fichage, de suspicion et de maltraitance institutionnelle menée jusqu’à aujourd’hui. Cette politique engendre des campements de fortune, des brutalités policières, des traumatismes psychiques, et ajoute à la violence de la guerre et de l’exil celle de l’exclusion et du rejet.
Cette position est également insoutenable parce qu’elle revient à occulter la responsabilité directe des Etats-Unis, qui tente depuis vingt ans de contrôler l’Afghanistan, mais aussi de la France, l’union européenne et l’OTAN au Moyen-Orient depuis plusieurs décennies.
C’est nier la détresse d’une population qui n’a pas connu la paix depuis un demi-siècle et a vu, au fil des conflits, grandir les monstres du totalitarisme intégriste.
Plus que jamais l’Union Communiste Libertaire appelle à ouvrir les frontières aux exilé-e-s afghan-e-s et à toutes les personnes qui fuient les guerres et les conséquences du capitalisme sous toutes leurs formes. Nous revendiquons l’arrêt de l’application du règlement Dublin, et une politique d’accueil et d’hospitalité réelle.
Quant à nous, opposons au cynisme des gouvernements capitalistes et impérialistes notre solidarité, par tous les moyens en notre pouvoir : hébergement solidaire, aide juridique, mobilisations dans la rue, soutien à l’auto-organisation des exilé-e-s…
Union communiste libertaire, le 20 août 2021
https://www.unioncommunistelibertaire.org/...
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