Climat nauséabond
Après plusieurs mois de lutte contre la loi dite Travail, la question sociale est passée au second plan avec la prolongation de l’état d’urgence de 6 mois de juillet à janvier. Au delà de la prolongation, c’est de nouvelles procédures extra‐judiciaires qui sont désormais autorisées autorisant une surveillance généralisée et en temps réel sans contrôle judiciaire. Censé être une mesure d’exception limitée dans le temps car elle restreint grandement les libertés et les droits, l’état d’urgence dure depuis plus d’un an. Le gouvernement socialiste, en accord avec la droite l’installe comme une nouvelle norme (la suspension de l’état d’urgence avait comme raison que la plupart de ses « avantages » était maintenant possible en dehors de celui‐ci) et habitue la population à vivre dans un état policier qui sert autant à traquer les djihadistes que les militantEs de gauches ou écologistes comme ce fut le cas lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 (interdictions de manifester, perquisitions, saisies d’ordinateurs...). Dans ce contexte, les déclarations martiales se mêlent aux polémiques ahurissantes (le burkini) gonflées par des médias qui ne vérifient pas la véracité des informations qu’ils relayent. Les femmes sont encore particulièrement visées par ces discours racistes et islamophobes qui désignent une communauté responsable de tous les maux qui touchent le pays.
Une rentrée orageuse : Réactions par établissements
Cette rentrée est celle de nouvelles dégradations des conditions d’accueil des élèves avec la montée constante des effectifs par classe et de manière globale sur les bahuts. Au printemps il y a eu un « redéploiement » des Aed, celui‐ci s’apparente beaucoup plus à un redéploiement de la pénurie, où les lycées sont particulièrement touchés et perdent des surveillants. Dans ce contexte au moins 3 grèves ont eu lieu dans la 1re semaine de rentrée dans des collèges REP ou REP+ du Rhône : Barbusse (sureffectifs par classe) et Césaire (manque de personnel vie scolaire) à Vaulx‐en‐Velin, Grignard (manque de CPE et d’assistante sociale) dans le 8e (cf. les textes au verso). La CNT salue ces grèves d’établissement, et encourage toutes les mobilisations en préparation. Il est par contre nécessaire de généraliser ces luttes pour redonner une vraie priorité à l’éducation. C’est aussi une attaque des contenus pédagogiques qui a eu lieu cette été. Entre F. Fillon (LR) qui veut réécrire le grand roman français, G. Didier (LR) qui veut des tests de radicalisation obligatoire, N. Sarkozy qui veut envoyer tous les recalés du bac à l’armée, c’est une puanteur identitaire et nationaliste qui monte. Le PS n’est pas en reste avec l’instauration de la réserve civile qui oscille entre milice armée et réservoir pour casser les grèves. Il ne reste plus que le projet Egalité et Citoyenneté et son service civique obligatoire pour parfaire le tableau d’une classe politique à la course derrière les idées d’extrême droite et l’instauration d’une école prônant le repli identitaire et idolâtrant la nation et l’état.
Riposte interprofessionnelle
La CNTéduc s’inscrit dans la grève et la manifestation interprofessionnelle du 15 septembre contre la loi dite travail. En effet un très mauvais projet de loi ne peut accoucher que d’une mauvaise loi. Après 4 mois de mobilisation et le mépris du gouvernement qui a ignoré l’opinion publique restée largement défavorable à la loi (71%). Malgré les coups de communication du gouvernement qui a cherché à criminaliser et diviser ce mouvement, en désignant une partie des manifestantEs comme casseurs, rien n’y a fait et Valls et consorts ont attendu l’été pour valider cette loi. Cette loi est pleine de régressions, qui s’ajoutent aux précédentes de la loi Macron, en particulier casser les conventions collectives par primauté aux accords d’entreprises. Ce sont donc bien des choix de société qui sont en jeu. La CNT sera donc aux côtés de celles et ceux qui tenteront de construire la suite du mouvement social de printemps pour imposer d’autres choix.
Pour une révolution sociale, éducative et pédagogique.
CNT ÉDUCATION c/o SUTE ‐ CNT
Palais du Travail, 9 place Lazare Goujon, 69100 Villeurbanne
Permanences : 1er mardi du mois à 20h
44 rue Burdeau (Lyon 1er) / Tel : 07‐81‐34‐21‐49 educ69@cnt‐f.org
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