Réflexions inspirées par l’article sur la manif sauvage de jeudi 14 avril

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Nuit Debout 1 complément

Entre bisounours et adeptes de l’action à tout prix, une tentative pour faire le point. Pas le poing. Réflexions inspirées par l’article sur la « manif sauvage de jeudi » mais pas que….

Il y a ceux qui « agitent leurs bras » et ceux qui ont besoin de bouger leurs jambes.
Ceux qui tentent de construire un monde nouveau et ceux qui cherchent à détruire l’ancien.
Il y a ceux qui s’assoient par terre pour parler d’une société idéale.
Et ceux qui se lèvent pour renverser quelques poubelles ou briser quelques vitrines.
Les premiers repartent la tête pleine de rêves et les seconds la tête pleine de bosses.
Les premiers ont peur des seconds et les seconds méprisent les premiers.
Mais en termes d’efficacité réellement révolutionnaire, on n’a rien à envier les uns aux autres.

La nouveauté de « Nuit debout » c’est d’être (ou tenter d’être) sans drapeaux, sans idéologies. Des rencontres d’individus sans à priori, sans parti pris. C’est ce qui fait son originalité. C’est ce qui fait sa lenteur, voire son immobilisme.

Dès qu’on obéit (et le mot n’est pas anodin) à son drapeau, ses idées préconçues, (fussent-elles anarchistes), ses certitudes, ou l’identité individuelle se fond dans celle du groupe, forcément ça va plus vite. Il suffit de suivre. Son drapeau, ses pulsions, ses convictions. Ça donne de la force, le groupe.

Dès qu’on tente de faire le vide de ses préjugés, on avance de deux pas, on recule d’un, on discute, on se remet en cause. Et ça n’avance pas vite !

Le légalisme des nuits debout permet cela. Mais il aura forcément ses limites. On peut un temps demander des autorisations pour se rassembler dehors, éviter les tags et les « nuisances sonores » pour perdurer. Mais va–t-on demander la permission de faire la révolution ? !!!

Le mépris avec lequel les adeptes de l’affrontement traitent ceux des Nuits debout, souvent assis, a lui aussi ses limites. Se battre et après ? Comptent-ils faire la révolution tous seuls ?

Des mouvements sont quand même partis des rassemblements : vers les ouvriers en grève de Bosch à Vénissieux, vers la manif à Vaulx et les diffusions de tracts au Mas du Taureau, des actions envisagées (réalisées ?) à Pôle Emploi, au Medef. Peut-être faut-il leur donner plus d’ampleur et de visibilité ?

La convergence des luttes ne devrait être ni leur juxtaposition ni leur regroupement sous une bannière idéologique prémâchée. Elle est à construire, avec tous ceux qui ont pour socle de base le refus non négociable des rapports de domination. Où qu’ils se manifestent. Et y a du boulot !!!

On pourrait faire le point (pas le poing !) là-dessus. En points de suspension, pas en poing final.....

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