Les politiques actuelles tendent à faire de l’intelligence artificielle une priorité pour les années à venir. Parmi les domaines à développer : la santé, l’environnement, les transports ou encore l’agriculture.
Start-up agricole, utilisation de drones, de satellites, de logiciels, big data, cloud, robots, massification de l’utilisation des biotechnologies et du numérique... Il est désormais de plus en plus clair que l’industrie du high-tech cherche des débouchés pour toute sa pacotille numérique, et que l’agriculture, en tant que mastodonte de l’économie, va les lui fournir.
Tandis que les crises de surproduction continuent de faire rage, il est aussi évident que les agriculteurs n’auront pas leur mot à dire, seulement l’obligation de respecter les normes qu’on leur imposera et de suivre la course folle dont l’État et les industriels dictent la cadence.
Synopsis du film « Moutons 2.0 », documentaire d’Antoine Costa et Florian Pourchi sorti en avril 2012 :
La modernisation de l’agriculture d’après guerre portée au nom de la science et du progrès ne s’est pas imposée sans résistances. L’élevage ovin, jusque là épargné commence à ressentir les premiers soubresauts d’une volonté d’industrialisation.
Depuis peu une nouvelle obligation oblige les éleveurs ovins à puçer électroniquement leurs bêtes. Ils doivent désormais mettre une puce RFID, véritable petit mouchard électronique, pour identifier leurs animaux à la place de l’habituel boucle d’oreille ou du tatouage. Derrière la puce RFID, ses ordinateurs et ses machines il y a tout un monde qui se meurt, celui de la paysannerie.
Dans le monde machine, l’animal n’est plus qu’une usine à viande et l’éleveur un simple exécutant au service de l’industrie. Pourtant certains d’entre eux s’opposent à tout cela…
La majeure partie du documentaire est consacrée aux paroles d’éleveurs sans commentaires. Un peu à la manière des tribunes libres dans la presse, on écoute les récits de ceux qui vivent ces transformations et luttent contre les obligations. Chaque éleveur s’exprime sur les raisons qui les ont amenés à ce métier, à cette passion, et on partage avec eux leurs inquiétudes mais aussi leurs espoirs... A l’écoute des bergers, des éleveurs, et à travers leurs regards, nous ouvrons les yeux sur le danger d’une société industrielle et frénétique.
« Imbéciles, ne voyez-vous pas que la civilisation des machines exige en effet de vous une discipline chaque jour plus stricte ? Elle l’exige au nom du Progrès, c’est-à-dire au nom d’une conception nouvelle de la vie, imposé aux esprits par son énorme machinerie de propagande et de publicité. Imbéciles ! Comprenez donc que la civilisation des machines est elle-même une machine, dont tous les mouvements doivent être de plus en plus parfaitement synchronisés ! L’état technique n’aura demain qu’un seul ennemi : « l’homme qui ne fait pas comme tout le monde » ou encore : « l’homme qui a du temps à perdre » ou plus simplement si vous voulez : « l’homme qui croit à autre chose que la technique ». Georges Bernanos, La France contre les robots, 1945
Rendez-vous le jeudi 8 novembre
à L‘Atelier des Canulars - 91 rue Montesquieu, 69007
ouverture 19h, début 19h30-20h
ouvert à tous et toutes, soirée prix libre
Le programme complet de la semaine décâblée est disponible ici ou récupérable en version papier au local de l’Atelier Soudé, à la Librairie La Gryffe, au bar Les Clameurs (et pas mal d’autres endroits en ville).
lesdecables@riseup.net
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