Récemment un appel au boycott et au sabotage a commencé à se diffuser autour des JO 2024 à Paris. C’est beau, mais c’est loin. Et comme il faut maintenir la pression « quoi qu’il en coûte » pourquoi ne mettrait-on pas quelques cailloux dans les crampons des bourgeois sur gazon dès aujourd’hui ?
Depuis le mois de janvier, le pays est mobilisé contre la réforme des retraites et, chemin faisant, une convergence des luttes semble se dessiner à mesure que le pouvoir s’enferme dans un autoritarisme grandissant. Dernier épisode en date de ce feuilleton qui fleure bon la lacrymo : la validation du Conseil Constitutionnel de l’essentiel de la réforme des retraites qui a déterminé le peuple à en remettre une couche avec de belles manifs sauvages un peu partout en France.
Mais étonamment, ce qui a retenu mon attention, c’est la naissance d’un nouveau hashtag #PasDeRetraitesPasDeJO qui appelle à saboter les JO 2024 à Paris. Une idée de génie qui va effectivement permettre de faire plonger un peu plus (si c’est possible) l’exécutif dans la honte internationale, record du monde à la clé. En effet, les Jeux olympiques d’été étant le second évènement sportif télévisuel le plus regardé au monde (derrière la coupe du monde de football et devant le tour de France), il génère non seulement une audience colossale mais aussi des revenus gargantuesques en termes de droits TV. Ce qui veut dire que non content de montrer le mécontentement français au monde entier, on peut en même temps faire perdre des milliards aux capitalistes qui ont choisi d’investir dans le sport. Imaginez un peu le scandale si on décidait de saboter le marathon…
Le point ennuyeux c’est que les Jeux ne commencent pas avant le 26 juillet 2024. 15 mois à attendre, pour une mobilisation sociale c’est plus que long. Si on peut capitaliser sur la détermination du pays à tenir jusque là, il faudrait trouver de quoi s’occuper, voire même s’échauffer avant les JO. Le monde du sport est parsemé de luttes sociales, on en a récemment eu un aperçu avec les chants anti-Macron lancés au cours du match France / Pays-Bas à la 49e minute et 3 secondes, action prévue et prévisible puisqu’elle a entraînée l’annulation de la présence de notre Manu national en tribunes. Et si ça ne suffisait pas, en termes de maintien de l’ordre de manifestations sportives, on rappelera l’épisode doux amer que fut celui de la finale de la Champion’s League 2022 organisée à Paris (en catastrophe) qui aura eu pour effet de faire connaître Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castéra par tous les supporters de Liverpool ainsi que l’éjection du préfet de police de Paris de l’époque Didier Lallement. Et si on allait encore plus loin ?
A partir du 8 septembre 2023 (autrement dit dans 4 mois), démarrera en France la coupe du monde de rugby à XV avec son match d’ouverture France / Nouvelle-Zélande. L’adversaire des Bleus, les fameux All Blacks, tiendront leur camp de base pendant toute la durée de la compétition à Lyon. Vous le voyez le scénario de blocage du bus des néo-zélandais ? Vous imaginez saboter les terrains d’entraînement ? Vous aussi, vous pensez qu’il est possible de reproduire un zbeul encore plus massif autour des stades que celui qui a fait retarder la finale de la Champion’s League 2022 de 35 minutes alors qu’il n’y avait rien de particulier ? Bien évidemment que tout cela est possible : chaque équipe aura son camp de base un peu partout sur le territoire, des match vont se dérouler à des horaires assujettis aux droits TV et toutes les nations engagées devront faire de nombreux trajets en bus pour atteindre les pelouses. Avec un peu d’organisation, il est facile de transformer cette coupe du monde en cauchemar pour la bourgeoisie.
4 mois c’est déjà plus envisageable comme délai. Mais en attendant, est-ce qu’on ne pourrait pas commencer à s’organiser, voire même à tester les meilleurs dispositifs possibles pour bloquer les stades ? C’est fou ça, plus de 3 mois qu’on braille comme des ânes dans la rue et n’a-t-on pas encore pensé à faire des blocages ou des hapennings autour de stades comme celui de l’Olympique Lyonnais. Et pourtant ce serait fort comme geste : non content d’avoir une tripotée de caméras sur place à disposition, le championnat de France de football c’est 687 millions d’euros pour la saison dernière en revenu annuel pour les droits TV. Si le football appartient au peuple dans l’imaginaire collectif, il n’en est rien en réalité. Au-delà des joueurs multi-millionaires, de l’écosystème écocidaire ou encore des sponsors verreux, il faut regarder la réalité en face : le football s’est embourgeoisé. Avec ses maillots à 100 balles, ses joueurs aux discours robotiques, ses méthodes sécuritaires dans les stades, sa coupe du monde au Qatar, ses tribunes blanches et son public CSP+ grandissant, parler d’un sport populaire serait assurément osé. Et question timing, la saison est en cours jusqu’au 3 juin 2023. Même pas besoin d’attendre pour se lancer !
Alors quoi ? Peut-être tout cela sonne faux, mais il apparaît comme une évidence que l’on a tout intérêt à saboter ces compétitions ou tout du moins rendre un peu plus visible la lutte en se servant de l’armée de caméras qui sont braquées sur ces manifestations sportives. Est-il possible de perturber les abords de stades et les matchs de Ligue 1 ? Le bus des All-Blacks peut-il être bloqué ? Aura-t-on gagné avant de transformer les JO 2024 en un festival révolutionnaire ? Je n’ai pas de réponse à ces questions, mais tâchons de les apporter dès que possible, vous trouverez ci-après les dates et lieux essentiels pour tester vos meilleures techniques de sobriété sportive.
Bonus : Visiblement, la CGT n’a pas attendu cet article ! —> https://twitter.com/DamienDole/status/1648660662057328643
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