Nous, parents d’élèves, enseignant-e-s et voisin-e-s, occupons illégalement, mais légitimement, le gymnase de l’école Mazenod située dans le troisième arrondissement de Lyon depuis le 27 avril 2015. En effet 2 familles dont 4 enfants (1 scolarisé à l’école Mazenod, 2 scolarisés à l’école Saint-Exupéry et un enfant de 22 mois pas encore en âge d’être scolarisé) sont à la rue depuis le milieu du mois d’avril. Le père d’une des deux familles est dialysé à l’hôpital Saint-Luc – Saint-Joseph et dispose de nombreux certificats médicaux qui attestent du risque vital engagé, s’il vit à la rue.
Cette occupation a pour but de protéger les familles, d’informer les citoyens sur cette situation indigne et inacceptable, et de demander à l’État d’appliquer la loi (code de l’action sociale et familiale). Nous réclamons donc que l’État ne soit plus dans l’illégalité et assure sa mission de protection des personnes. Une délégation du collectif Jamais Sans Toit a été reçu mardi 12 mai par Monsieur Inglebert (préfet de l’égalité des chances et Secrétaire Générale de la Préfecture). De cette entrevue ressortent les points suivants :
le dispositif d’hébergement est saturé avec 3320 places d’hébergement d’urgence. Nous demandons donc une réquisition de logements vides pour permettre aux personnes encore à la rue de pouvoir être hébergées, en accord avec le code de l’action sociale et familiale, article 345-2-2 du code de l’action sociale et familiale qui stipule : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ».
les personnes ayant une OQTF sont fortement incitées à repartir dans leur pays. Nous répondons à cette injonction que les situations administratives des familles à la rue ne nous concernent pas mais que, même pour ces familles, la loi doit être appliquée. En effet, conformément à l’article 345-2-2 et, quel que soit le statut administratif des personnes : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence » .
Monsieur Inglebert a demandé qu’une liste avec les familles concernées (sans les familles déboutées du droit d’asile) lui soit fournie et une prochaine entrevue est prévue fin juin.
La réponse de la préfecture est donc largement insuffisante car les familles sont aujourd’hui toujours à la rue. Nous continuerons donc l’occupation du gymnase. De plus un goûter solidaire est prévu le 26 mai à 16h15 à l’école Mazenod et nous invitons tout-e-s les citoyen-ne-s indigné-e-s par cette situation intolérable au coeur même de la République Française à venir prendre une part active à notre action
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Nous continuons à nous adresser à Monsieur Collomb, Maire et Président du Grand Lyon, en lui demandant de mettre à disposition de la préfecture les nombreux logements vides (appartements de fonction du collège Truffaut, appartement de fonction du collège Maurice Sève) dont dispose la ville. Nous rappelons qu’une liste de logements vides a été fournie à la préfecture ainsi qu’au Grand Lyon au mois de Novembre 2014. Nous rappelonsaussi que Monsieur Collomb a toujours refusé les demandes de rendez-vous que nous lui avons adressées.
En l’absence de solution d’hébergement pour ces familles, nous continuerons d’occuper le gymnase de l’école.
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