La journée d’action interprofessionnelle du mardi 19 mars 2019 a acté une forte mobilisation enseignante face aux réformes actuelles, que ce soit celle de l’école de la confiance ou la réforme du Lycée. 150 personnes étaient en AG éducation à la bourse du travail suite à la manifestation.
Les débats ont été riches et plusieurs pistes d’action ont été retenues. La première : une nuit des établissements en lutte est appelée pour le jeudi 21 mars. Pour la suite ce sera un appel à la grève vendredi 22 mars pour être en rassemblement à 14H00 devant le Rectorat et à 15H00 devant l’ENS pour accueillir le ministre Blanquer.
Communiqué de presse. Nuit des établissements, jeudi 21 mars 2019
Les lycées Albert Camus (Rillieux la Pape), Jacques Brel (Vénissieux), Colbert (Lyon), Lumière (Lyon), Doisneau (Vaux en Velin), Brossolette (Villeurbanne), Marcel Sembat (Vénissieux), Lacassagne (Lyon), Fays (Villeurbanne), Récamier (Lyon)
Les collèges des Iris, de Gratte-ciel, du Tonkin (Villeurbanne) ;
Les écoles primaires Louis Armand et Lakanal (Villeurbanne) ;
Et d’autres établissements encore organisent une nuit des établissements avec des enseignants, mais
aussi des parents d’élèves et des élèves dans la nuit du 21 au 22 mars 2019.
Ils entendent protester contre la réforme du baccalauréat et contre celle du lycée, mais aussi contre le manque de moyens, les effectifs surchargés des classes et contre une réforme budgétaire. Tous accueillent des publics en difficulté et sont victimes d’une politique qui renforce les inégalités entre établissements.
La réforme du baccalauréat. Le nouveau baccalauréat, c’est un bac plus lourd, plus complexe, qui se base sur une évaluation permanente, stressante développée au détriment de la transmission des savoirs. C’est aussi un bac dont le caractère national est mis à mal, accentuant ainsi les inégalités entre futurs bacheliers et entre les établissements.
La réforme du lycée. Les vœux pour les spécialités de Première seront formulés dès le second trimestre de Seconde. Un élève dès 15 ans doit choisir ses études supérieures et savoir se retrouver dans le dédale des multiples parcours offerts par le nouveau lycée, ses choix dépendant plus de l’offre de formation locale et de sa connaissance plus ou moins grande d’un système opaque et inégalitaire.
Une réforme budgétaire. La réforme du lycée s’inscrit dans un cadre budgétaire contraint : 2650 suppressions de postes dans les collèges et lycées et à la rentrée 2019 – 50000 suppressions de postes dans la Fonction Publique d’Etat sur tout le quinquennat.
Des effectifs surchargés. Au lycée, les élèves ne seront plus réunis en classes par série mais dans des classes à 35 regroupant administrativement des élèves aux parcours différents. Ces regroupements auront pour principal objectif des économies de moyens : en effet, les heures d’enseignement seront attribuées par « paquets » de 35 élèves indifférenciés.
Au collège, les classes atteignent 30 élèves, 25 élèves par classe doit être un maximum !
Les collègues des établissements concernés occuperont dans la soirée ou pour la nuit leurs établissements avec des parents d’élèves ; ce sera l’occasion d’un moment d’échanges convivial, de débats et d’un repas partagé.
Plusieurs de ces établissements ont déjà contacté la presse. Certains se réuniront à l’extérieur de leurs établissements. En effet, à plusieurs endroits, il n’a pas été possible d’organiser cette soirée ou même des réunions à l’intérieur, suite à des pressions du rectorat et des chefs d’établissements dans un contexte de répression des mouvements enseignants et de confiscation de la parole et du débat.
Ils organiseront ce jour-là ou les jours précédents une consultation sur la réforme du baccalauréat et du lycée dans leurs établissements. Le ministre de l’Education nationale déclarait dans le journal Le Monde du 11 février : « La majorité de la communauté enseignante comprend bien l’esprit et la logique de ce que nous faisons. Je vais à la rencontre des professeurs, je les écoute. Les réformes sont faites en concertation avec eux ». Est-ce vraiment la majorité ? La mobilisation dans les établissements démontre le contraire et le ministre reste sourd aux revendications.
Enfin, ils se rassembleront le vendredi 22 mars à 14h devant le rectorat où se tiendra la Comité Technique Académique qui validera les suppressions de postes, et aussi à 15h devant l’ENS où le Ministre de l’Education nationale M. Blanquer est attendu.
Cette action est soutenue par la FCPE départementale, le SNES-FSU, Sud, la CGT, FO et parfois au niveau local par la PEEP (Albert Camus et Marcel Sembat), ainsi que par les enseignants du lycée Robert Doisneau (Vaux en Velin)
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