Ce mercredi 2 novembre dans l’après-midi, un huissier est passé au squat le Casse-Dalle pour nous convoquer à un procès vendredi 4 novembre au matin. Ça nous laisse seulement un jour pour préparer notre défense, un délai insuffisant et injuste.
Le bâtiment est vide depuis 8 ans. Suite à un arrêté péril en 2014, les propriétaires avaient fait des travaux. Toute la structure a été rénovée à tel point que l’arrêté péril avait été enlevé en 2019, l’avis d’un expert indiquait alors que l’immeuble ne présentait plus aucun danger.
Le Grand Lyon avait oublié d’enlever l’arrêté d’évacuation de 2014 qui accompagnait l’arrêté péril et veut maintenant utiliser ce document obsolète (comme le péril qui le justifiait n’existe plus) pour nous virer sans débat.
Nous habitons là depuis un mois et demi. Nous n’avons eu aucun problème, il n’y a pas de danger. Ce qui est dangereux, c’est dormir à la rue avec l’hiver et le froid qui arrivent !
Plusieurs d’entre nous avons des demandes de logements sans réponse depuis des années. Certain-es sont suivi-es par les services du Grand Lyon et de la mairie qui ne nous trouvent pas de places, ou quand ils en trouvent c’est dans des hôtels miteux, excentrés, d’où ils peuvent nous expulser à tout moment, des conditions bien pires que notre squat, où nous vivons bien. Nous dénonçons cette gestion infantilisante et humiliante des personnes sans-abri par les pouvoirs.
Le Grand Lyon et la mairie, qui laissent ce bâtiment vide depuis 8 ans, n’assument pas qu’iels cherchent à mettre des gens à la rue en plein hiver et préfèrent magouiller pour faire croire qu’il faudrait nous expulser pour notre « sécurité ». Quand certain-es de nous dormaient à la rue avant l’ouverture de ce squat, iels ne sont jamais venu-es se soucier de leur sécurité.
Ces derniers mois à Lyon, de nombreux squats ont été expulsés sans relogement, notamment dans des bâtiments appartenant au Grand Lyon, alors qu’il possède des centaines de logements vides et qu’à Lyon au moins 18 000 logements sont vides.
Ici, le Grand Lyon n’a aucun projet précis et veut céder le bâtiment qu’il n’a même pas fini de racheter, donc la procédure va encore durer des années pendant lesquelles l’immeuble va rester inutilisé. Pendant ce temps, on fait vivre le lieu, on organise la solidarité nous-même puisque les pouvoirs s’en foutent, on prépare des distributions de bouffe et de vêtements gratuites. De nombreux-ses voisin-es nous soutiennent et se réjouissent de voir l’immeuble revivre.
On a seulement une journée pour préparer notre défense et réunir les documents pour éviter d’être expulsé-es sans délai. On va pas se laisser faire ! Appel à rassemblement vendredi 4 novembre devant le tribunal de Lyon 67 rue Servient (69003) à partir de 8h30 pour notre procès.
Et on maintient l’assemblée prévue le soir-même, vendredi 4/11 à 18h30, au Casse-Dalle, 221 rue de Créqui (69003). Ce sera l’occasion de faire un point sur comment se sera passé le procès et parler de la défense du lieu.
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