Manifestations lyonnaises : apaisement réel mais attention à la banalisation des violences et de blessures qu’on dira ’’légères’’ !

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Manif | Réforme des retraites 2019-2020

Trois manifestations syndicales ont eu lieu jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 janvier. Les jours précédents ont été marqués par la mort de Cédric Viouchat, interpellé puis immobilisé au sol avec utilisation de la technique dite du plaquage ventral ainsi que des images d’une police déchaînée lors de la manifestation parisienne du 9 janvier (dont un tir de LBD à bout portant). On parle enfin de violences policières sur les ondes.

Communiqué du comité de liaison contre les violences policières (Lyon)
lundi 13 janvier 2020

Deux des manifestations lyonnaises, déclarées et à l’appel des syndicats, ont pu accéder à la place Bellecour, ce qui n’était plus le cas depuis un moment. La manifestation du vendredi 10 a pu accéder au siège du MEDEF. Le comité de liaison contre les violences policières établit un bilan provisoire des pratiques policières qui ont marqué ces journées.

Jeudi 9 janvier

Trajet de la manifestation de la Manufacture jusqu’à Bellecour.

Le comité a constaté peu de forces de police visibles jusqu’au croisement de l’avenue Gambetta avec l’avenue de Saxe. En revanche, dès que des camions ou des policiers sur pieds sont visibles, l’atmosphère se tend.

Bilan des observations sur cette manifestation :

  • Un tir de LBD reçu au mollet vers 14h20 devant l’Hôtel Dieu. Témoignage rapporté au comité
  • Une victime témoigne d’une blessure à la tête, apparemment légère (cuir chevelu coupé) vers 14h lors des tirs de grenades lacrymogènes cours Gambetta. Cette personne n’a pas identifié ce qui lui est tombé dessus ou a été tiré sur lui.

    Aujourd’hui, le 9/01/2020 vers 14 h les forces de l’ordre ont gazé la manifestation sans raison lors de notre arrivée cours Gambetta un peu avant de franchir le pont de la Guillotière. Pour échapper aux gaz, je me suis éloigné, donc je tournais le dos aux policiers. C’est alors que j’ai ressenti une vive douleur à l’arrière du crâne. J’ai été atteint par un tir de LBD ou une grenade, je ne sais pas car je pleurais et toussais à cause de l’abondance de gaz. Résultat des courses, j’ai une entaille d’un centimètre à l’arrière du crâne. S’il s’agit d’un LBD je n’ose pas imaginer dans quel état je serai si je ne leur avais pas tourné le dos.

    Témoignage reçu par mail

  • Excepté ces deux cas de violence policière, la manifestation s’est déroulée sans problème majeur. Les forces de l’ordre sont restées en retrait. Il reste intolérable de recevoir un tir de LBD dans la jambe ou de saigner du cuir chevelu parce que l’on participe à une manifestation.

Samedi 11 janvier

Trajet de la manifestation de la place Lyautey à la place Bellecour

  • Contrôles et fouilles des passants lors du rassemblement au départ, place Liautey. En revanche, à partir du quai Jean Moulin et jusqu’à la rue de la Barre, toutes les rues perpendiculaires étaient bloquées. Multiples témoignages et constat membres du comité
  • Approximativement vers 16h 30 une centaine de manifestants se dirige place Antonin Poncet. Charge, intervention de la BAC. Constat membres du comité
  • Un manifestant a reçu un tir de LBD à l’abdomen, il a été soigné par un street medic. C’était alors que la plupart des manifestants s’étaient dispersés mais les forces de l’ordre étaient nombreuses, postées à tous les accès de la place. Témoignage street medic (celui qui a soigné)
  • De 16h30 à … plus tard que 17h30, une cinquantaine de personnes restent place Bellecour, quelques gilets jaunes parmi eux, les passants passent, les policiers et la Bac se déplacent sur la place en petites unités mobiles. Rien à signaler jusqu’à 17h30, mais à cette heure il y a encore quelques manifestants et des forces de l’ordre. Constat membre du comité

    Samedi fin de journée
  • Nous avons appris par la presse que samedi vers 16h, une grenade lacrymogène a atterri dans l’appartement d’une personne qui filmait la manifestation depuis son balcon, rue de la Barre. Filmer depuis chez soi est devenu dangereux, à l’approche d’une manifestation fermez vos fenêtres ! Et souvenons-nous de Zineb Redouane...

Le comité de liaison contre les violences policières (Lyon) regroupe des individus et plusieurs collectifs et structures : Commission justice des assemblées des gilets jaunes de Lyon - Association des victimes de crimes sécuritaires - Collectif de blessés « Dévisageons l’état » - Caisse de solidarité - Ligue des droits de l’homme - Syndicat des avocats de France - Solidaires 69 - Collectif 21 Octobre - Planning familial 69 - Libre Pensée du Rhône - Collectif d’avocats : « les activistes du droit » - NPA - Ensemble - UD CGT 69 - Attac Rhône.

Si vous êtes témoin de violences policières, envoyez votre témoignage : surveillonsles@riseup.net.

Blog : https://surveillonsles.art.blog/

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