Appel de Sudéduc 69 à la grève et à manifester ce mardi 19 mars
Depuis les premières annonces, SUD éducation a formulé ses inquiétudes quant aux conséquences des lois et projets de loi Blanquer pour les personnel-le-s et le service public d’éducation. SUD éducation a voté contre ce texte en conseil supérieur de l’éducation, refusant également de jouer aux jeux nuisibles des amendements : le projet de loi n’est pas amendable. Il est indispensable de le combattre et d’en obtenir l’abandon.
Casse de l’école publique, contrôle accru des personnels
Casse des instances paritaires, réorganisation des structures,
Cette loi est avant tout une loi néolibérale, rétrograde et autoritaire
Volonté affichée de museler les personnels (art. 1) avec un texte suffisamment flou pour tenter d’empêcher la liberté d’opinion, notamment celle de s’opposer aux mesures gouvernementales
Création d’Établissements Publics des Savoirs Fondamentaux (EPSF) qui fusionneraient (sur décision des mairies, départements et préfectures) les écoles du 1er degré et le collège de secteur, ce qui entraînerait :
- de nouveaux supérieurs hiérarchiques : le principal du collège et un adjoint dévolu aux écoles rattachées
- la suppression des directeurs-trices dans les écoles avec des économies de décharge à la clé
- la possibilité de lisser les effectifs sur l’ensemble de l’EPSF et non plus école par école (économies de postes facilitées donc plus d’élèves par classe)
- plus de rattachement à une commune mais à l’EPSF et donc possibilité de distribuer les élèves dans l’ensemble de la structure
Financement à hauteur de 150 millions d’euros des écoles privées maternelles sous couvert de la scolarisation obligatoire à partir de 3 ans
Possibilité d’avoir recours à des jardins d’enfants sans enseignant-e-s (avec une disparition possible des maternelles à terme ?)
Évaluation de chaque établissement tous les 5 ans (qu’évaluera-ton ? dans quel but ?) par une instance contrôlée par le ministère (pour rémunérer différemment les personnels selon les « scores » des établissements ?)
Suppression des garde fous (art. 8) qui laissaient le choix de ne pas appliquer des expérimentations appuyées par le MEN : vers la fin de la liberté pédagogique
Fusion des académies rendue possible (art. 17) éloignant les centres de décision et amenant les collègues à être mutés toujours plus loin
Réduction du rôle des instances paritaires : CDEN et CAEN, CAP, CHSCT, d’où le risque du fait prince en matière de mouvement des personnel-le-s et de carte scolaire
Formation des enseignant-e-s reprise en main : remplacement des ESPE en INSP : nomination des responsables par les recteurs-trices et non plus par les pair-e-s, formateurs qui peuvent venir des entreprises privées
Renforcement de la précarisation de l’éducation nationale avec la possibilité pour les AED (Assistants d’Éducation) d’enseigner tout en étant sous payé-e-s
Cette loi est à mettre en regard avec l’ensemble des réformes Blanquer de la maternelle à l’université depuis le début du quinquennat qui renforcent le tri social tout en permettant de procéder à des économies de postes : réformes des lycées, du bac, Parcoursup. La fonction publique dans sa globalité n’est pas épargnée, la loi de la transformation de l’État prévoyant par exemple le recours systématique aux contractuel-le-s, le salaire au mérite, la suppression des CHSCT etc.
SUD Éducation revendique :
L’abandon pur et simple de la loi de l’école de la confiance
L’abandon des réformes des lycées général, professionnel et technologique, du baccalauréat
L’abrogation de la loi ORE et de Parcoursup
Le retrait de la loi sur la « transformation de l’Etat »
Combattons les réformes Blanquer, la casse du statut de la fonction publique, pour une justice sociale et environnementale,
Toutes et tous en grève le mardi 19 mars
11H30 MANUFACTURE DES TABACS
Communiqué national des organisations syndicales et de jeunesse CGT, FO, Solidaires, UNEF, UNL, UNLSD
La situation sociale en France est marquée par l’expression diverse et multiple d’un mécontentement social grandissant, par l’aspiration à une véritable justice sociale et fiscale, par la dénonciation des reculs sur les libertés publiques comme individuelles. Le mouvement des gilets jaunes est l’expression récente de cette profonde crise sociale.
Alors que les annonces faites par le président de la République ou son gouverne-ment n’ont pas répondu aux attentes, alors que des lois portant atteinte aux liber-tés syndicales et de manifester sont votées, que les prix des produits de consom-mation courante continuent à la hausse, que la suppression de l’ISF n’est pas re-mise en cause, que le chômage progresse… Le « grand débat national » ne peut ni se substituer, ni contourner, encore moins être opposé aux revendications sociales et syndicales.
Pour les jeunes, les difficultés ne cessent de croitre : sélection, réforme du lycée et de la voie professionnelle, hausse des frais d’inscription des étudiant-es étranger-ères hors UE, progression de la précarité étudiante et gel des prestations sociales, ne font qu’attaquer le droit d’étudier.
En parallèle, le patronat, particulièrement celui des grands groupes, porte lui aussi une grande responsabilité dans l’exaspération sociale. C’est dans les entreprises et dans les services publics que les salarié-es sont considéré-es comme un coût et non pour ce qu’ils/elles sont : une richesse. C’est là que les conditions de travail se dégradent.
C’est partout que la précarité s’aggrave...
Dans ce contexte, il s’agit de gagner l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité femmes-hommes et un véritable droit à l’éducation et à la formation. Il s’agit aussi de renforcer notre protection sociale et notre système solidaire de retraite par répartition. Il s’agit enfin de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux, tout en développant des emplois de qualité… C’est dans ce but que nos organisations appellent à l’élargissement et l’amplification de la mobilisation sociale.
Partout sur le territoire, nos organisations engagent un travail en ce sens via des initiatives diverses dans les entreprises, dans les services publics et en prise directe avec les salarié-es, les retraité-es, les privé-es d’emploi et la jeunesse. Ainsi, nous placerons le débat là où il doit être.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la construction d’une nouvelle journée d’action, de mobilisation et de grève le 19 mars prochain. Nos organisations -CGT, FO, Solidaires, UNEF, UNL- s’engagent à poursuivre un travail commun donnant des perspectives à la mobilisation sociale. Nos organisations appellent à une puissante journée d’action, de mobilisations et de grève le 19 mars !
Montreuil, le 12 février 2019
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