Nous sommes des femmes de Gerland-Genzym. Nous vivons dans nos camions.
Nous sommes nombreuses, très nombreuses. Nous vivons grâce au travail du sexe dans les camions. Pour faire vivre notre famille. Nous vivons aussi dans nos camions. Nous ne dormons pas à l’endroit où nous travaillons. Nous travaillons de nuit, et la journée, nous nous garons ailleurs par petits groupes pour dormir. Nous avons jamais travaillé près du Stade de Gerland. Nous sommes surprises que la répression s’abatte sur nous aussi.
Nous venons d’apprendre que les rues où nous travaillons la nuit, et les rues où nous nous garons pour dormir la journée, sont sous un arrêté préfectoral.
Si notre camion est emmené par la fourrière, c’est notre maison que vous emmenez !
Nous n’arrivons pas à louer un logement : même quand on en a les moyens. Nous n’avons pas de contrat de travail, ni de garants.
Il faut nous expliquer ce que l’on doit faire ! Nous ne sommes pas des animaux !
Devons-nous aller sous des ponts ?
Trouvez-nous des solutions !
Nous avons besoin d’un espace, pour y dormir ensemble, et nous protéger.
Depuis l’annonce de l’arrêté préfectoral :
- Des négociateurs proposent des rapports sans préservatifs
- Des personnes malveillantes nous suivent le matin quand nous quittons le lieu de travail nocturne
Car ils se disent que la Préfecture est de leur bord et ne nous protège pas, et que nous sommes désormais prêtes à tout pour un peu de monnaie. Les agresseurs se sentent protégés par cette décision publique.
Cet arrêté préfectoral met en danger les femmes ! Nous voulons des interlocuteurs et des solutions !
15 mai 2023 Les femmes-qui-dormons-dans-les-camions
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