Le 11 novembre 2005 à Lyon

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Après la manif du 11 novembre, honte à la gauche institutionnelle et à celle qui aspire à le devenir !

Résumé des positions de « la Gauche »

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Inutile de parler du PS. Voilà près de 20 ans que le Parti socialiste n’est plus qu’un ramassis de grands et petits bourgeois qui, en nous bradant au "Marché", ont perverti le mot de socialisme tout aussi sûrement que les "stals" ont sali celui de communisme.... Venons en donc directement à ceux qui s’affirment "réellement progressistes".

- Le politburo du PT (Parti des travailleurs) « exprime sa plus vive préoccupation » [1] et en profite pour appeler à « la défense de la souveraineté de la nation. »
L’Arlette, nationale elle aussi, déclame sur le site de LO (Lutte Ouvrière) que « les jeunes de banlieue, jusqu’aux enfants, [..]s’adonnent » (comme des drogués ?) à une « violence stérile » ; mais elle « ne croit pas qu’un appel à la grève générale illimitée puisse marcher d’un seul coup [..] parce qu’il faudrait un plan de lutte clairement annoncé. » La Révolution dans l’Ordre, quoi !
Tiens à propos d’ordre, le Parti communiste - de France, s’il vous plaît - au milieu d’un fatras qui se veut ordonné et qui de toute façon ne "mange pas de pain", glisse dans son communiqué de 4 novembre que « rétablir l’ordre est une urgence extrême » et mine de rien (propositions 6 et 9) réclame plus de flics, de juges et de matons !
La LCR, elle, demande le départ de Sarkosy
et en « appelle à l’État. »
Les Verts demandent poliment « des excuses du gouvernement », et « une sorte (!) de "rédaction de cahiers de doléances". »

Tandis qu’Attac-Lyon se tait, Attac-France « exprime sa solidarité avec toutes celles et ceux - élus locaux, militants associatifs, travailleurs sociaux, et simples citoyens - qui, par leur présence sur le terrain, s’efforcent de nouer le dialogue, de prévenir des affrontements et des destructions supplémentaires. »
Les "amis du Monde Diplo" vont quant à eux s’interroger doctement ce mardi 15 novembre à Villeurbanne pour savoir si nous « allons vers un État sécuritaire » (voir Rebellyon)

Évidemment, l’appareil de la Cgt « met en garde contre les tentatives de récupération par l’extrême droite qui se développent sur fond de crise » - indécrottables que sont ses apparatchiks, il y a fort à parier qu’elle y adjoint délibérément et malignement les libertaires - et se prononce « pour une action nationale, interprofessionnelle et unitaire pour porter ces revendications ». En fait, après la "réussite" de la manif "plan-plan" du 4 octobre, elle ne se préoccupe que de la manif du 19 novembre pour la "défense du service public" où la CGT-Énergie a d’ores et déjà promis d’envoyer au moins 5 000 militants. Comme quoi, quand ils veulent ...

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- Bref, tout le gratin de la "gôche plus ou moins alternative" est bien embêtée que ces "sauvageons des banlieues" viennent perturber ses plans en vue de la défense de ses chers salariés et électorats respectifs et déranger les uns et des autres dans les pauvres tactiques politiciennes qui leur servent de stratégie en vue des élections présidentielles de 2007. Même les "pontes de la décroissance" se demandent si c’est Vincent Cheynet ou Paul Ariès qui peut faire 5 %, c’est vous dire. Littéralement kafkaïen !

Ils se sont quand même fendu le 8 novembre d’un "communiqué commun" [2] pour vertueusement s’indigner des mesures d’exceptions et proclamer de façon incantatoire que les banlieues « ont besoin, désespérément, de justice, de respect et d’égalité. » On a même vu mercredi soir devant la préfecture du Rhône les ténors les plus téméraires de la LCR et des "Alternatifs" lyonnais venir bravement demander de "braver le couvre-feu". Mais la cinquantaine de libertaires présent-es n’a pas réussi à les amener à venir manifester concrètement leur soutien au malheureux jugés au même moment en comparution immédiate au tribunal, à 200 m de là. Faut pas pousser quand même !

La manif du 11 novembre

C’est quasiment seul-es - bien encadré-es quand même par une flicaille qui déjà relève la tête - que 300 à 400 libertaires, anarcho-syndicalistes et autonomes ont manifesté de Bellecour à la place Sathonay. Certes une poignée de personnes est venue renforcer le traditionnel défilé anti-militariste en rappel de "la grande boucherie".

Mais moi, éternel "naïf", j’espérais qu’à l’occasion des révoltes actuelles et du quasi état d’exception qui règne dans nos contrées - quel symbole que ce 11 novembre ! - une conséquente partie des "progressistes" viendrait manifester au moins une vraie compréhension de la situation et un soutien concret aux déjà centaines de jeunes incarcéré-es, sous mandat de dépôt ou sous strict contrôle judiciaire. Qu’à défaut d’un début de renversement de ce régime honni que j’appelle de mes voeux, nous pourrions chercher ensemble de véritables solutions à l’impasse actuelle et proposer de vrais débouchés politiques à cette grande fraction de la population qui n’en peut plus. Mais non, sont pas venus !

Et alors ?

Alors, cours ou garde tes pantoufles, "camarade gauchiste" ! Non seulement la révolution est depuis longtemps derrière toi mais tu fuis même "le changement". Malgré tes rodomondates, tes paroles sont du vent et tu n’es qu’un "tigre de papier", un révolutionnaire de salon ou un réformiste de carnaval ! Tu es en train de passer à côté de la révolte, mais de plus, in fine, tu es en train d’en rajouter une couche au mépris de la Droite vis à vis des "damnés de la Terre" qui, eux, ont donc eu bien raison de ne pas venir à cette manif.

Si tu persistes dans ton aveuglement, ta façon de "faire l’autruche" et ta pusillanimité, cette Droite va se venger de sa frayeur de quelques jours et l’alerte bleue lancée par Rebellyon t’apparaîtra bien discrète..... Je vois déjà à la télé M. Zemmour et Mme Kouchner réafficher leur morgue et l’oeil de M. Giesberg et Mme Borloo pétiller à nouveau.

Le couvercle de la marmite se referme quand paradent "les bleus", brillent la matraque et le täser et que sévissent les juges ...

Voyez ici comment la police utilise déjà les flash-balls en banlieue...

Est déjà mort l’être humain qui a perdu toutes ses illusions !

Ferker

Notes

[1Pour le PT, voir leur communiqué exceptionnel (?!) sur leur site.

[2"Communiqué commun" :

Violences urbaines - Non à l’état d’exception

Confronté à une révolte née de l’accumulation des inégalités et des discriminations dans les banlieues et les quartiers pauvres, le gouvernement vient de franchir une nouvelle étape, d’une extrême gravité, dans l’escalade sécuritaire. Même en mai 1968, alors que la situation était bien plus dramatique, aucune loi d’exception n’avait été utilisée par les pouvoirs publics. La proclamation de l’état d’urgence répond à une révolte dont les causes sont profondes et bien connues sur le seul terrain de la répression.

Au-delà du message symbolique désastreux que nourrira la référence à la guerre d’Algérie, il ne s’agit pas seulement de « couvre-feu », ce qui est déjà de l’ordre d’une logique de guerre. En fait le gouvernement a sciemment menti. La loi du 3 avril 1955 autorise des interdictions de séjour pour « toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics », des assignations à résidence pour « toute personne [...] dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », la fermeture des « lieux de réunion de toute nature » et l’interdiction des « réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ». Le gouvernement a même prévu des perquisitions de nuit. Il peut, en outre, faire « prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature », et donner compétence aux juridictions militaires en concurrence avec les juges ordinaires.

Stopper les violences et rétablir les solidarités dans les banlieues est une nécessité. Cela implique-t-il de les soumettre à une législation d’exception héritée de la période coloniale ? On sait où mène le cycle bien connu qui enchaîne provocations et répression, et quels résultats il permet d’obtenir. Les banlieues n’ont pas besoin d’état d’exception : elles ont besoin, désespérément, de justice, de respect et d’égalité.

Signataires :

Les Alternatifs, Alternative citoyenne, Alternative libertaire, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’ACORT), ATF, ATMF, ATTAC, CDSL, CEDETIM, CGT, CRLDHT, DAL, Droits devants !, FTCR, Gauche Républicaine, JCR, Ligue communiste révolutionnaire, Ligue des droits de l’Homme, MRAP, MARS - Mouvement pour une alternative républicaine et sociale, Parti communiste français, Rassemblement des associations citoyennes de Turquie (RACORT), Ré-So (Réformistes et Solidaires), Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, Les Verts.

  • Le 25 novembre 2005 à 14:09, par Webmestre

    Pour info :

    Le site

  • Le 15 novembre 2005 à 18:33, par ferker

    Désolé, les liens ne marchent pas ce jour..

  • Le 13 novembre 2005 à 21:26, par ferker

    Ta critique serait peut-être pertinente si je n’avais pas mis les liens renvoyant pour chaque orga, non pas même seulement à l’orga en question mais à la page la plus adéquate concernant les derniers évènements. Sur Rebellyon, on a au moins cette honnêteté !

  • Le 13 novembre 2005 à 20:42, par titi_35

    bravo, tronquer des textes pour en inverser le sens, du beau travail façon staline !

  • Le 13 novembre 2005 à 18:43

    Ils sont tellement forts ces libertaires, et tellement nuls les autres....

    Je dis pas ça pour absoudre les bureaucrates socialos et autres de leur crime contre l’intelligence, qui se traduit en crime contre l’humanité quand ils sont au pouvoir, mais cette façon de départager les gentils et les autres, tous mis à la même enseigne, c’est un peu facile comme stratégie pour se construire une identité.

    Je ne veux pas donner d’exemples concrets, car on est pas là pour se tapper sur la gueule, mais des « libertaires » ont su à maintes occasions se rendre aussi minables que les autres.

    Il est certain que le fait que la « gauche », pas celle des bureaucrates mais celle des « progressistes » au sens large n’est pas vue dans cette manifestation l’occasion de s’exprimer est en soi inquiétant. Mais c’est aussi un constat d’échec quant à la capacité des libertaires d’être un « pôle » rassemblant au delà de leur simple milieu, et particulièrement en milieu ouvrier.

    Quant à se lamenter sur le fait que les traitres sont des traitres, c’est bien, mais ça ne change pas grand chose ni ne donne de perspectives à ceux qui seraient tentés par les idées révolutionnaires, mais qui faute de présence militante, de réactivité des « révolutionnaires », restent collés au train des réformistes.

    Moi au vu de plusieurs événements, discussions, etc., je pense que la situation actuelle et notre incapacité à réagir témoigne plutôt d’une faillite collective que de celle de ceux qui ont déjà failli...

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