Une enquête flicologique vient de révéler le retour menaçant du cyclone Sarkozy, aussi appelé le Nabot Malfaisant, qui selon les experts serait aussi dévastateur voire pire que l’ouragan Pasqua qui avait sévi dans les quartiers populaires il y a une vingtaine d’années. On recense déjà quelques signes avant-coureurs, comme la mise à disposition des forces répressives d’État de « motos de petite cylindrée très maniables », qui rappelle dangereusement les voltigeurs pasquaïens.
En outre la foudre est également à craindre, sous forme de décharge électrique de 50 000 Volts, puisque plusieurs centaines de TASER X26 vont être distribués à la flicaille qui s’abat par nuée sur les zones sensibles. Ces zones ont été clairement identifiées grâce à l’indicateur RG (Répression Généralisée) : Bas-Rhin, Bouches-du-Rhône, Nord, Pas-de-Calais, Rhône, Seine-Maritime, Isère, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val-d’Oise, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne.
Cependant, il apparaît que certains secteurs de ces départements sont plus exposés que d’autres, même s’il peut arriver que quelques coups pleuvent hors des zones à risques. Une fine analyse socio-flicologique semble démontrer une forte corrélation entre le risque dit AGAVTOR (Arrestation, Garde A Vue, Tabassage, Outrage et Rébellion) et le taux de prolétarisation de l’aire géographique concernée.
On pourra tristement noter l’amer ironie du sort : c’est sur celles, ceux qui luttent le plus activement contre la pollution atmosphérique (déjà plus de 20.000 véhicules polluant détruits depuis le début de l’année, toujours selon l’indicateur RG) que retombent les pluies acides des gaz lacrymogènes...
Aux Minguettes, les habitant-es sont désabusé-es mais pas surpris-es
Depuis quelques temps l’omniprésence aviaire, que ce soit le stationnement permanent de CRS (Compagnie Répressive Sécuritaire) ou les rondes de la golf grise de la BAC [2] (Brigade d’Appui du Capital) s’était quelque peu relâchée, comme souvent à cette saison, ce que les ancien-nes du coin n’ont pas manqué d’interpréter comme le calme avant la tempête.
En effet on se souvient ici, non sans une certaine fierté, du temps où on devait faire face au déluge de keufs sur la cité, et où les plus jeunes n’était pas les moins actif(ve)s quand il fallait empêcher les coulées de boues policières de pénétrer dans le quartier.
Gageons qu’une fois encore la solidarité populaire aura raison de l’adversité et saura faire face à cette nouvelle vague sécuritaire, et qu’on pourra bientôt réentendre le fameux refrain : « mort aux decks, mort aux condés, vive les enfants de St Paul, à bas Marius Berliet ».
Compléments d'info à l'article