Nous, étudiant.es en troisième année de licence d’anthropologie à Lyon 2, avons bloqués nos partiels. Cet acte peut apparaître comme isolé et vain. Il vient simplement se faire le constat de l’impossibilité de continuer à vivre normalement.
Pour nous, « vivre normalement » c’est la précarité qu’elle soit matérielle et/ou psychologique. Rappelons que dans quelque contexte que ce soit, la période des partiels vient accentuer la précarité et faire ressortir les inégalités dont elle est à l’origine. Mais en plus de cette norme, depuis le 8 novembre 2019 nous nous sommes investi.es dans une lutte contre la précarité suite à l’immolation politique d’un de nos camarades. Puis, nous avons rejoint la mobilisation contre la réforme des retraites. Et voilà maintenant que s’ajoute à course à la précarisation, la réforme de la recherche et de l’Enseignement supérieur.
Durant les mois de novembre et de décembre, l’Université Lyon 2 a été bloquée de nombreuses fois, des actions de CROUS gratuit ont été menées, des occupations ont été lancées forçant certains partiels à être déplacés en janvier malgré les interventions systématique des forces de l’ordre. Seulement, la précarité n’a pas disparue pendant les fêtes de fin d’année. Seulement, notre camarade n’est pas sorti du comas pendant les vacances. Seulement, les positions gouvernementales n’ont pas changé durant la fin du mois de décembre.
Alors notre lutte ne peut pas s’arrêter. Notre lutte ne peut même pas être mise de côté, entre parenthèses, le temps de nos partiels. La tenue normale de nos partiels vient comme une répression supplémentaire envers les étudiant.es précaires et/ou mobilisé.es.
Pour signifier que la lutte continue,
Pour exprimer notre soutien envers les personnes précaires et celles mobilisées,
Pour dire notre opposition à la précarité étudiante, à la réforme des retraites et à la réforme de la recherche et de l’Enseignement Supérieur,
Pour affirmer notre volonté de « faire » l’université dans laquelle nous étudions,
Pour sensibiliser les personnels de la faculté à ces mobilisation,
Pour démontrer que nous ne cédons pas à la pression et à la répression,
Nous avons bloqué et nous bloquerons nos partiels.
Seul.es étudiant.es de Lyon (toutes universités et écoles confondues) à être allé.es jusqu’au blocage de nos partiels, nous nous heurtons maintenant à une répression institutionnelle. En effet, le corps professoral et l’administration font choix d’une politique répressive à l’encontre de l’ensemble de notre promotion attisant la rancœur et le ressentiment de nos camarades non-mobilisé.es (dans les blocages) à notre égard. Ajoutons que le fait de bloquer n’est en réalité pas un choix : face à la vaine tentative de dialogue avec l’ensemble de notre promotion ainsi qu’avec les professeur.es de notre département, nous nous sommes retrouvé.es isolé.es et aculé.es. Le blocage était et est la seule solution.
Nos valeurs sont et seront toujours la priorité, jamais elles ne doivent être mises de côté pour notre confort personnel, jamais elles ne doivent rentrer en concurrence avec notre intérêt propre, jamais elles ne doivent être oubliées pour quelque raison ou durée que ce soit.
Blocage partout. Vive la grève.
Comité pas très visible des anthropologues très mobiles
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