La mobilisation ne faiblit pas à l’ENS de Lyon.
Acte III portes closes : la bibliothèque Denis Diderot est restée fermée ce samedi 9 février.
Dialogue social : nous ne pouvons parler à Lyon, allons donc à Paris : Le cabinet de la ministre de l’enseignement sup/recherche a reçu, mardi 5 février à Paris, les syndicats pour discuter de « la crise à l’ENS de Lyon ».
Les délégués ont évoqué l’ensemble des dossiers actuels sans tabou, échanges très directs : non transparence des primes, des enveloppes et des critères , injustices dans les montants et les cotations ; les délégués ont déroulé la longue liste des dysfonctionnements de toutes les instances, du traitement "particulier" du harcèlement sexuel, des conditions de travail des enseignants-chercheurs, du non-respect des droits syndicaux, de l’application spéciale du "télétravail", des manquements juridiques et des recours introduits… la liste fut longue.
Le Cabinet de la Ministre s’est dit attentif et préoccupé par cette situation, souhaitant que le dialogue social puisse reprendre rapidement et sereinement avec les organisations syndicales. Il restera en contact régulier avec le secrétariat national de la CGT et suivra l’évolution du mouvement.
Royaume des primes : opacité, iniquité…fait du Prince
Dans un monde idéal, reconnaître le fort investissement d’un salarié ou d’un agent de la fonction publique ne serait pas complètement indéfendable, et le fait de traduire cette reconnaissance par le versement d’une prime ou autre gratification pourrait même apparaître comme la moindre des justices.
Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal, et la reconnaissance du travail ne figure pas, loin s’en faut, parmi les premières préoccupations des entreprises ou des institutions publiques…
Aujourd’hui, le travail, c’est ce dont il faut réduire le coût, et les salariés, ce dont il faut réduire le nombre. On peut dès lors se demander quel est, à terme, le véritable objectif d’un classement des personnels.
Aujourd’hui, l’ENS de Lyon, elle, s’est encore distinguée dans le « tri cotation » de ses personnels avec des arguments d’excellence : opacité, iniquité, injustice, inégalité, favoritisme, disparité… Un champ sémantique sans fin où l’institution excelle tout particulièrement.
A Ecole d’excellence, mobilisation d’excellence…
Nous ne sommes pas des chasseurs de prime. Nous voulons être solidaires et non adversaires. Nous appelons les personnels de l’ENS à refuser un système qui ne peut que nous dresser les uns contre les autres et invitons toute notre communauté universitaire à contester le bien- fondé de ces méthodes de gestion des personnels.
Nous réitérons et réitérerons encore :
L’attribution des primes aux personnels doit être transparente : nous souhaitons une précision et une redéfinition des critères retenus ;
Nous demandons une revalorisation du régime indemnitaire pour toutes et tous : L’attribution des primes ne doit pas creuser les inégalités !
Nous demandons la suppression de la proratisation des primes, qui touche tout particulièrement les femmes ;
Nous demandons la suppression de cette « prime à la manière de servir » qu’est le CIA (complément indemnitaire annuel), et sa réinjection dans l’IFSE (Indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise) ;
Nous demandons la suppression des primes dérogatoires.
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