À Lyon, les lumières du 8 décembre n’ont pas le parfum de la cire des bougies, ni la chaleur ou le crépitement d’un feu de bois. Elles semblent devenues indifférentes et insensibles. A l’heure où les visiteurs affluent pour célébrer la protection passée d’une sainte, il est important de révéler à tous la terrible vulnérabilité de nombreux enfants dans notre ville.
Pourtant, M. Olivier Klein, ministre délégué au logement s’est engagé devant la représentation nationale et les associations à ce “qu’aucun enfant ne dorme à la rue cet hiver”. Le 10 novembre, dans un courrier adressé aux préfets, il affirmait encore que c’était sa « priorité » de permettre « l’identification rapide de solutions pour tous les enfants sans domicile, quel que soit leur statut administratif » .
Les solutions officielles tardent à venir
A ce jour, le collectif “Jamais Sans Toit” recense 281 enfants sans toit (parmi eux 35 ont moins de trois ans), dont 136 dans la seule ville de Lyon pourtant dotée d’un “plan zéro enfant à la rue” et 74 à Villeurbanne. Certes, les plus “chanceux” d’entre eux peuvent compter une nouvelle fois sur la mobilisation de la communauté éducative (parents d’élèves, enseignants, personnel périscolaire) et les gestes de solidarité des voisins, commerçants pour leur porter secours. Ainsi, 4 enfants sans toit sur 10 des villes de Lyon et Villeurbanne trouvent refuge chaque nuit dans 18 établissements scolaires. Ils peuvent alors dormir au chaud, en toute sécurité, en attendant que les pouvoirs publics leur trouvent une solution d’hébergement comme la loi les y oblige.
Faire la lumière sur le scandale des enfants à la rue
A l’occasion de la Fête des Lumières, les comités de soutien fédérés au sein du collectif Jamais Sans Toit ont donc imaginé un Itinéraire bis de déambulation à travers la ville ; un circuit avec ces mots inscrits sur des banderoles faites à partir de vieux draps en coton, qui évoquent la chaleur d’un lit, d’un moment de repos.
Il est urgent de faire la lumière sur ces situations dramatiques trop souvent dérobées au regard du reste de la population ; de montrer qu’au-delà de la féérie, des centaines d’enfants vivent dans des conditions indignes et dangereuses.
L’envers du décor doit être dévoilé : ces enfants sont abandonnés par l’État qui a l’obligation légale de protéger les plus démunis, mais qui n’assume pas sa mission de mise à l’abri.
Nous disons à nouveau que la générosité citoyenne a ses limites et ne peut se substituer plus longtemps au principe de solidarité inscrit dans la loi.
Une délégation sera reçue mardi 6 décembre par le cabinet du Président de la Métropole de Lyon et jeudi 8 décembre en mairie de Villeurbanne.
Les chiffres :
- 281 enfants dont 35 bébés, 34 mères isolées, 30 personnes avec des problèmes de santé
- 17 écoles et 1 collège occupés pour mettre à l’abri 83 enfants
- 17 000 euros dépensés en nuitées d’hôtel
Événement organisé et contact presse pour chaque établissement occupé :
Ecole des Tables Claudiennes (Lyon 1er) vente de lumignons mardi 6 décembre à partir de 17h
Ecole Lucie Aubrac (Lyon 2e) vente de lumignons mardi 6 décembre à partir de 17h
Ecole de la Nigritelle Noire (Villeurbanne) goûter solidaire mercredi 7 décembre à partir de 17h
Ecole Jean Giono (Lyon 8e) vente de gâteaux jeudi 8 décembre à partir de 17h
École Berthelot (Lyon 7e) goûter et vente de vin et jus de pommes chauds jeudi 8 décembre à partir de 17h30
Rassemblement jeudi 8 à 18h devant l’hôtel de Ville de Villeurbanne
École Michel Servet (Lyon 1er) Goûter solidaire vendredi 9 à 17h
Fontaines-sur-Saône (Val de Saône) Vente de plats traditionnels vendredi 9 à 17h 6 rue Victor Hugo
École Jean Gerson (Lyon 5e)
École Alix (Lyon 2e)
École Hepburn (Lyon 9e)
Collège Gilbert Dru (Lyon 3e)
École Joannès Masset (Lyon 9e)
École Philibert Delorme (Lyon 8e)
École Antoine Charial (Lyon 3e)
École Jean Zay (Villeurbanne)
École Ernest Renan (Villeurbanne)
École Albert Camus (Villeurbanne)
École Berthelot (Villeurbanne)
École Anatole France (Villeurbanne)
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