Tout le monde est concerné par la création de « France Travail », parce que tout le monde (sauf les riches) va en supporter les coûts.
La création de ce méga-dispositif s’inscrit dans la droite ligne des politiques néo-libérales qui visent à nous marteler la tronche au nom du « plein emploi », cette utopie des capitalistes pour nous obliger à charbonner coûte que coûte pour produire plus. On veut une fois de plus nous faire courber l’échine pour satisfaire les besoins des entreprises.
La création de « France Travail » se fait au nom de la même idéologie que celle ayant présidé à toutes les réformes qu’on se mange depuis 4 ans : allongement de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, attaque de l’assurance chômage, réforme des lycées pros et chantage aux titres de séjour par l’emploi annoncé par la loi Darmanin. Avec, en ligne de mire, toujours le même objectif pour Macron : que n’importe qui devienne employable tout le temps. Concrètement, ça veut dire pas de répit pour les pauvres, la création de nouvelles sanctions en cas de refus de ce nouveau « contrat d’engagement », une coercition accrue pour tout le monde.
Pour mieux comprendre de quoi il en retourne, voici un tract fait par la commission « Antifrance-travail » du Comité de lutte Lyon :
France-Travail : une nouvelle offensive antipauvres
Loi « plein-emploi » : l’etat livre les plus précaires au patronat.
Cette réforme s’inscrit dans la continuité de la politique néolibérale macroniste qui vient stigmatiser les plus pécaires.
Le message passé par le gouvernement est clair : c’est aux pauvres de s’adapter aux besoins du patronat, et il n’est pas question de s’attaquer aux problèmes structurels de la précarité.CETTE LOI EST MAXI PROBLÉMATIQUE
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Un croisement des fichiers sociaux, mieux fliquer pour mieux sanctionner : France travail est une centralisation de plusieurs opérateurs sociaux en une seule entité. Le risque ? Un contrôle social accru. Votre conjoint·e est demandeur·euses d’emploi ? Vous serez vous aussi sur France Travail. Vous êtes au RSA ? Vous deviendrez aussi demandeur·euse d’emploi. Vous êtes porteur·euse de handicap, et souhaitez bénéficier d’une AAH (allocation aux adultes handicapées) ? Bienvenu.e à FRANCE TRAVAIL. Idem pour les emplois jeunes. Bref toute personne employable de 15 à 67 ans sera automatiquement sous contrôle de France Travail.2
Une réforme qui coûte cher, financée par nous toustes :
14 milliards d’euros sur 4 ans, dont 2 milliards d’euros d’ici la fin de l’année ! Le tout ponctionné sur le dos des travailleureu.ses puisque issu du budget des cotisations salariales.3
Le RSA et l’ensemble des allocations (are, aah....) conditionné à minimum 15h d’activités hebdomadaires
: il faudra prouver ses activités pour ne pas avoir de sanctions financières : avec le principe « suspension-remobilisation », les allocations ou le RSA pourront être purement et simplement suspendus le temps de rentrer dans le rang. Une rétroactivité sera possible uniquement sur 3 mois. Quant aux 15h d’activités hebdomadaires, en voici quelques pistes : travail salarié dissimulé, heures de sport comptabilisées, soins médicaux etc. Une intrusion quasi totale dans la vie privée !4
Une privatisation accrue : France Travail va accentuer l’intrusion du secteur privé dans la gestion des attestations employeurs et des offres d’emplois en faisant appel à de plus en plus de sous-traitants et d’agences d’interim’. L’accès aux données personnelles sera également renforcé.Nous sommes tou.te.s concernée.s !
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Le non recours au rsa est estimé à 30%. Cette réforme risque de faire encore augmenter ce triste chiffre par le renforcement de la numérisation et la désuhmanisation de la gestion des dossiers. Alors même que le RSA ne permet pas de vivre convenablement, et qu’il s’élève pour une personne seule à 607€, France Travail va accentuer l’uniformisation vers le bas de l’ensemble des allocations, le tout dans un contexte d’inflation qui met en difficulté les plus précaires qu’iels travaillent ou non !6
Un contexte d’attaque contre le regime general d’assurance chomage : le 10 novembre dernier, le patronat et certaines orga syndicales ont signé un accord qui va à nouveau diminuer les indemnités des chômeur.euse du régime général. Désormais, ce serait 5 à 6 jours par an en moyenne d’indemnités qui seraient purement et simplement supprimées (soit 900 millions d’économies). En parallèle, le patronat s’octroie une baisse de 1 milliard € de cotisation patronale.
Olivier Dussopt et le gouvernement promettent un meilleur accompagnement des personnes à la recherche d’un emploi mais concrètement, c’est plutôt : stigmatisation des plus précaires, économies sur les plus faibles, sévérité dans les sanctions.
Comité de Lutte Lyon
D’ores et déjà, dans la continuité de la mobilisation lancée par l’assemblée des chômeur.euses et des intermittent.e depuis 2 mois, des actions et tractages sont prévus.
Pour t’organiser, viens à la prochaine assemblée du Comité de lutte à la bourse du travail mardi 5/12 à 18h !
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