Depuis lundi matin, le collectif des sans facs occupe la cour centrale de l’université Lyon 2, suite à de nombreux échanges infructueux avec la présidence de l’université pour trouver des inscriptions satisfaisantes pour une trentaine d’étudiant-es. Dès lundi soir, le collectif a adressé une proposition de compromis à la présidence, acceptant de quitter les lieux si les 7 sans facs dans les situations les plus urgentes (titre de séjour et logements crous en jeu, réfugiés politiques, etc...) pouvaient être inscrits dans les filières demandées. Malgré le fait qu’elle est tout à fait en capacité d’accueillir 7 étudiant-es supplémentaires, dont elle connaît bien le dossier, la présidence a décliné cette proposition.
A 7H ce matin, avant l’ouverture du campus pour qu’aucun-e étudiant-e ne puisse voir, la présidente de l’université a préféré envoyer plusieurs dizaines de policiers pour déloger les occupant-es du collectif, avec prise d’identité et fouille au corps. Elle n’a pas daigné prévenir le collectif de cette décision. L’université a également réquisitionné les tentes, ne nous laissant pas le temps de les plier, annonçant les rendre lundi.
Elle a ensuite envoyé un mail à l’ensemble de l’université pour annoncer que le campus BDR sera fermé pour la journée. Elle souhaite éviter qu’un rassemblement de soutien puisse s’organiser.
La présidente justifie cette évacuation, qui est une mesure répressive scandaleuse, par « des problèmes de sécurité évidents », alors même que nous avons convenu des modalités pour rester sur le campus la nuit et qu’il n’y a eu aucun incident. Elle fait seulement référence à la venue de sympathisant-es de l’UNI hier sur le campus, qui ont tenté de perturber le rassemblement, mais il n’y a eu aucun contact physique. Depuis le début de l’occupation des sans facs, l’UNI, syndicat d’extrême droite, appelle la présidente à envoyer la police ; ils défendent une vision de l’université élitiste, fermée aux étudiant-es étrangers. Le collectif des sans facs, lui, défend une université ouverte à tou-tes, gratuite et émancipatrice. Nous continuerons à lutter jusqu’à la fin de la sélection !
Jusqu’à présent, la présidence évoque le manque de moyens à l’université pour ne pas inscrire les sans facs.
Des moyens, il en manque oui, mais pas pour tout le monde visiblement : lors du comité social d’administration du 12 septembre, la présidence a voté le renouvellement de sa prime annuelle : chaque vice-président-e a touché entre 4400€ et 8800€, pour un total de 106 667€ !
En bref, la présidente a prétexté diverses raisons de sécurité fallacieuse pour justifier l’envoi de CRS, s’appuyant sur la pression d’un syndicat d’extrême droite ultra minoritaire, alors que le collectif est soutenu par l’UNEF, 1er syndicat représentatif des étudiant-es à Lyon 2. Pour la 3e année consécutives, elle a fait le choix de réprimer la mobilisation des sans facs plutôt que de prendre ses responsabilités en inscrivant 7 personnes à l’université. Face à cette répression scandaleuse, nous, organisations syndicales et politiques, continuons à soutenir le collectif des sans facs et à revendiquer les inscriptions : nous appelons dès aujourd’hui à un rassemblement à 16H sur le campus de Bron devant la MDE !
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