Depuis 2017 et l’arrivée de Macron et consort au pouvoir, l’assurance chômage a été attaquée pas moins de trois fois : en 2019 d’abord -appliqué en 2021- puis deux fois en 2023 -pour des applications à partir de 2024-. La réforme de 2019, probablement la plus violente, a considérablement durci les conditions d’accès à des indemnités, évinçant des centaines de milliers de chômeur.euses de l’indemnisation, basculant dans l’extrême pauvreté. Elle a également modifié les modes de calcul du taux d’indemnité journalière : plus d’un million de personnes ont vu leur chômage baisser, allant jusqu’à -50% pour les plus exposé.es. La réforme de 2023 a amplifié ce phénomène en introduisant une modulation possible de la durée d’indemnité -vers le bas bien sûr- en fonction d’obscurs critères économiques. Pour finir, la mise en place de France Travail à partir de 2024 vient couronner le tout. Au programme : fusion de plusieurs services (assurance chômage, RSA, emploi jeunes, travailleur.euses handicapé.es) ; croisement des fichiers ; renforcement des contrôles, des moyens coercitifs et de sanctions ; conditionnement des indemnités chômage et du RSA a des activités hebdomadaires ; privatisation partielle de la gestion des attestations employeurs et des offres d’emplois.
L’idée ici est très simple : L’Etat veut intégrer à marche forcée les chômeur.euses et les précaires dans le marché du travail quelles que soient les conditions posées par ces dernier.es. On en connait déjà les conséquences : baisse généralisée des salaires et multiplication de travailleur.euses pauvres.
Alors que 2/3 des chômeur-euses ne sont déjà plus indemnisé-es, pour des indemnisations dont la moitié est inférieure à 1000€, Macron ne considère pas pour autant en avoir terminé avec l’assurance chômage. Un nouveau décret va être publié fin juin et appliqué pour 3 ans dès le 1er juillet 2024. Un nouveau durcissement des règles de l’indemnisation chômage est à prévoir, notamment pour les « séniors ». La durée d’indemnité de 27 mois pourra être réduite à 18 mois. Concernant le régime général, plusieurs pistes sont évoquées : baisser encore la durée d’indemnités et/ou son montant, voire durcir les conditions d’ouvertures de droit. Tous les aménagements pour les chômeur-euses de plus de 53 ans devraient être repoussés de 2 ans, alors que rien n’a évolué pour les conditions de travail et d’emploi des « seniors ».
Quant aux intermittent.es du spectacle, qui dépendent elles et eux aussi de l’assurance chômage, les indemnités journalières et les salaires ne font que s’effondrer au regard de l’inflation. Les droits les plus élémentaires comme bénéficier d’un véritable congé maladie, paternité ou maternité ne sont même pas appliqués. L’État a amputé de 10 milliards d’euros l’ensemble des services publics, dont 230 millions concernent le ministère de la culture, alors que le spectacle vivant connait déjà une crise sans précédent, et que la réforme de l’audiovisuel public est une grande menace pour l’emploi.
Au-delà de l’habituelle stigmatisation des privé.es d’emploi mise en œuvre par le patronat, il y a bien une logique bassement budgétaire à cette nouvelle casse de l’assurance chômage, puisque le gouvernement prétend ponctionner 1 milliard d’euros par an sur le budget de la caisse (excédentaire mais endettée).
Pourtant de l’argent, il y en a. L’année dernière, le gouvernement a fait voter une loi faisant passer le budget de l’armée à 413 milliards d’euros d’ici à 2030. De 43,9 milliards en 2023, il atteindra 69 milliards en 2030. Les bénéfices du CAC40 battent des records d’année en année, avec par exemple 144 milliards d’euros de bénéfices net l’année dernière, dont 68 milliards ont été reversés en dividendes aux actionnaires. Les cadeaux fiscaux aux entreprises n’ont cessé d’augmenter depuis la mise en place du « CICE » qui n’a créé quasiment aucun emploi, et atteignent aujourd’hui 200 milliards annuels.
Pour défendre nos droits, intermittent.es, chômeur.euses, précaires ainsi que l’ensemble des travailleurs et travailleuses sont convié.es à venir à une Assemlée Générale le vendredi 24 mai à 10h sur les marches du TNP à Villeurbanne (8 Place Lazare Goujon) pour discuter des actions à mener !
La CGT spectacle du Rhône
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