■ Les berges au Kärscher
Jeudi 2 juillet : opération de police massive sur les berges du Rhône, pour lutter « contre la consommation d’alcool et le tapage ». Le maire du 3e est de la partie : il distribue des tracts rappelant les « risques encourus en cas de tapage, bris de vers, abandon de détritus et consommation d’alcool ». Un citoyen-fêtard s’insurge : « mais les berges, c’est fait pour faire la fête ! Les gradins ont été conçus pour ça ! Fallait pas les faire pour nous tomber dessus après… ». Comme il y a aussi une quarantaine de flics et que les élus sont de sortie, la soirée se soldera par quelques arrestations et la confiscation d’un djembé : « soit le tribunal de police le rendra à son propriétaire, soit il sera détruit ». Un autre jeune cool râle un peu : « c’est quand même pas une arme de destruction massive… ».
■ Mauvaise pente
Suite aux arrêtés préfectoraux ramenant la fermeture des bars de la rue Sainte Catherine à une heure du mat’, les tauliers auraient perdu 50% de leur chiffre d’affaire. Surtout ça laisse la place aux flics pour travailler, conformément aux engagements des autorités : moins 30% pour les chiffres de la délinquance, deux cent interpellations en quelques mois, plusieurs dizaines de flics présents du jeudi au samedi soir… « Les forces de l’ordre peuvent intervenir dans le quartier sans avoir à être en nombre comme il y a 5 ou 6 ans ». La pacification du bas des pentes est en route. Au risque de contredire un peu la vocation festive de la zone : pour défendre l’idée d’une rue où les étudiants friqués et les touristes puissent venir s’encanailler, Collomb avait affirmé que « toute métropole doit avoir son quartier chaud » ; problème, « à force de tout interdire les gens vont rester chez eux ». Même les clubers bourrés commencent à s’en apercevoir…
■ La Guill’, territoire occupé
Premier samedi du Ramadan à la Guill’ : il y a beaucoup de gens au marché sur la place Bahadourian, au pied du nouveau comico. Les flics sont au taquet, ils commencent à embrouiller un automobiliste qui les envoie balader. Le ton monte, les gens s’attroupent et les policiers paniquent : jets de lacrymos, coups de tonfa ; les projectiles volent dans l’autre sens et deux types se font serrer pour outrage et incitation à l’émeute. Dans les jours suivants le marché du Ramadan est bouclé par des barrières du côté du commissariat ; des flics en civil, gilet pare-balle en évidence et Flash Ball à la main paradent devant l’entrée, en testant tous les passants du regard. L’occupant face aux indigènes. Les habitants ne sont pas si surpris. Les flics de toute façon font des descentes régulières dans le quartier, ils multiplient les contrôles d’identité bien humiliants : ils forcent les gens à ramasser leurs papiers dans le caniveau, insultent systématiquement, s’amusent à péter les rétros ou les portables, intimident directement ceux ou celles qui se la ramènent un peu trop.
■ Oust in Lyon
Suite à la mise en œuvre du projet de réaménagement urbain Up in Lyon, dans le quartier Grolée, « il n’y a plus rien à part les voitures ». « On ne comprend toujours pas pourquoi la ville a fait ça… ». Ça, c’est la commercialisation et l’exploitation d’un bloc de 20 000 m2 de rez-de-chaussée appartenant aux Docks Lyonnais, pendant que les quelques commerçants restants sont poussés vers la sortie. Tête de pont de ce no man’s land haut de gamme : le magasin Zili. « Zili c’est bien mais c’est un show room, ils travaillent avec les Emirats et les Russes. S’ils ont quatre ou cinq clients dans une journée, eux, ça leur suffit ». Et avec la flambée des loyers dans ce futur « carré du luxe lyonnais », c’est plutôt oust in Lyon.
■ A l’assaut du ciel
Le 15 septembre un dirigeable publicitaire appartenant à la ville de Caluire est dérobé par deux individus contraints de le libérer pour faciliter leur fuite à travers champ.
■ Lutte des places
A la rentrée, la ville a créé près de 10 000 places payantes supplémentaires, histoire de remplir les caisses et de fluidifier les flux. C’est une autre façon d’assurer la mobilisation générale dans le monde merveilleux de l’économie, maintenir les gens dans la course au taf ou aux miettes, à la recherche de la pépite : une place à l’année dans un parking souterrain.
■ Dans la ville des Roms
Expulsion de plusieurs familles Quai Pierrefite à Villeurbanne (EDF, le proprio, a enclenché une procédure en référé pour les faire dégager d’une maison abandonnée qui est partie pour rester vide au moins dix ans). Installation d’une soixantaine de Roms du côté de Vénissieux, sur un site industriel en démolition. Aux marges de la métropole.
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