Un sondage effectué en France en août 2000 montrait que 73 % des personnes interrogées se déclaraient opposées aux OGM. Cependant, les gouvernements successifs de droite comme de gauche ont persisté à autoriser les essais de culture OGM en plein champs... souvent en catimini.
La compétitivité de la recherche agronomique ainsi que celle de l’agriculture française serait en jeu, nous dit-on...
Méprisant délibérément l’avis de leurs concitoyens, nos représentants politiques foulent aux pieds le fondement même de leur pouvoir, l’opinion de ceux qui les ont élus.
Le maire socialiste de Lyon, la Ville de Lyon, le Conseil Général du Rhône et le Conseil Régional s’inscrivent unanimement dans la même démarche irresponsable. Ils soutiennent financièrement et symboliquement une politique délibérée d’encouragement de cette technologie controversée, à travers l’accueil d’un forum international intitulé Biovision (qui a lieu tous les 2 ans à Lyon) Précisons qu’en parallèle à ce forum se tient également un carré de négociations entre les entreprises dominant ce secteur, intitulé Biosquare.
En terme de communication, ce forum 2005 insiste particulièrement sur le volet thérapeutique des biotechnologies qui passe pour beaucoup plus consensuelles que les OGM alimentaires. Ne nous y trompons pas. Les principales multinationales qui élaborent et produisent des OGM seront présentes et feront leurs petites affaires. Quant aux OGM thérapeutiques, nos craintes à l’égard des pollutions génétiques issues des cultures en plein champs restent les mêmes. Qu’il s’agisse d’OGM thérapeutiques ou alimentaires, c’est d’une politique d’apprentis sorciers dont ce forum se fait le promoteur.
Biovision réunit donc des acteurs issus des domaines de la recherche biologique (INSERM , ENS), de la recherche médicale (Institut Pasteur ; Novartis , BioMeyrieux, Pfizer, etc.) de l’industrie agro-alimentaire (Bayer ; BASF) de l’industrie pharmaceutique, de la finance et des institutions politiques nationales et internationales (UNESCO) À travers ce forum, c’est une collusion public/privé qui s’affiche. En particulier lorsque l’on jette un œil sur les budgets nécessaires à ce symposium pharaonique.
Alors que ce sommet a lieu tous les deux ans à Lyon, les collectivités publiques déboursent chaque année. Estimer le Budget de Biovision/Biosquare requiert donc d’agréger les subventions sur les deux exercices 2004 et 2005. Or on sait déjà que ces dépenses représentent 1 578 400 euros pour l’année 2004.
Sur ce total la Communauté Urbaine de Lyon a payé 465 000 euros, le Département du Rhône 304 900, la Région Rhône-Alpes 266 560, la Ville de Lyon 76 000. De leur côté, les « partenaires privé »s ne déboursent que 465 940 euros, tout en faisant par ailleurs des résultats financiers qui se chiffrent en milliards d’euros en 2004.
Si l’on se fonde sur l’ambition du département du Rhône de subventionner d’autant en 2005, on peut présager un buget total du Forum correspondant au double des subventions 2004, soit plus de 3 millions d’euros.
Dans l’esprit de nos « décideurs » il s’agit de contribuer à faire de Lyon le plus grand pôle biotechnologique du pays, en particulier à travers le projet de bioparc (pépinière de laboratoires) et la structure Lyonbioadvisor (instance de lobbying en faveur des biotechs, financée par nos impôts ).
Nous invitons pour notre part toutes les personnes qui refusent les OGM à dénoncer ces politiciens inconséquents, ces industriels pollueurs et ces chercheurs dévoyés.
Contrairement à ce qui avait été fait durant le précédent contre sommet Biovision (avec Longo Maï, réseau sans titre...) le soutien a été élargi à des organisations plus traditionnelles (Confédération Paysanne, Faucheurs Volontaires, Greenpeace, Attac) dans le but d’utiliser toutes les tactiques possibles pour faire une pression politique. Il s’agit de s’immiscer ainsi indirectement dans les réseaux politiques classiques. La preuve en est que cet argumentaire gêne aux entournures les verts du Conseil Régional qui en ont entendu parler. Il n’empêche que certaines personnes s’y investissent dans une optique plus radicale.
Festival des résistances et des alternatives 2005.
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