Unis par la conviction que l’esprit fou qui nous anime continuera de contaminer tout le cosmos, nous nous sommes donc retrouvés autour d’un repas au foyer pour nous gaver de Force avant l’action. La présence menaçante d’une demi-douzaine de vaisseaux envoyés par l’envahisseur a perturbé le festin et nous a poussés à entrer en contact avec eux. Pas de panique cependant : les soldats de l’Empire avaient « seulement » pour ordre de nous empêcher de bloquer la voie publique car la manif n’était pas déclarée. Nous nous sommes donc rendus par petits groupes sur la place de la mairie, avec baignoire-infokiosque, vélo-son, déguisements et caddie-bar. Le lieu a alors été investi par une centaine d’extraterrestres qui collaient des affiches de toutes les couleurs, plantaient des pancartes dans les plates-bandes et se trémoussaient au rythme d’une batucada endiablée.

Dark Vador, bien embêté face à tant d’agitation en sa demeure, nous a rapidement délégué deux de ses agents de communication afin de jouer le jeu de la négociation dans une salle du très magistral Théâtre National Populaire (TNP), loin du calme apparent du conseil municipal – censé être ouvert au public. Quatre électrons de la galaxie Oblik ont affronté les acteurs en présence, dans une mise en scène tragicomique dont nous ne retiendrons que l’essentiel :

 Le « projet Oblik » leur paraît très intéressant mais que vaut l’ « art populaire » face à un projet universitaire d’envergure européenne dans une usine rachetée deux millions d’euros publics ?
 D’ailleurs, la ville de Villeurbanne est un fervent défenseur de la culture, avec notamment le TNP, le festival les Invits,… et c’est déjà bien assez pour un secteur si peu lucratif.
 « La sécurité du public dans des lieux qui ne sont pas aux normes ERP » est leur prétexte phare, de même que leur argument « mieux vaut dormir dehors que dans des lieux supposés insalubres ».
 C’est pas la faute au maire, c’est la faute au préfet si on est bientôt expulsé, vu que c’est lui le grand méchant qui décide de l’envoi des forces de l’ordre. On passe sur le fait que c’est bien la mairie qui a sollicité le recours aux forces de l’ordre par l’intermédiaire de leur huissier…
 Malgré tout, Mr le Maire sera informé de nos demandes minimales : des délais et une date d’expulsion précise. Peut-être daignera-t-il également étudier des solutions de relogement pour les familles et les personnes sans-papiers.

Après 20 minutes de tout ce blabla, nous nous sommes quitté avec la promesse d’être recontactés d’ici la fin de la semaine. La cohorte oblikienne a alors quitté les lieux à pied et en caddie, et a finalement imposé une « manifestive » de fait aux flics désabusés. La fin de journée a vu une déambulation sonore et joyeuse animer l’hyperespace villeurbannais, avec un message : « l’Oblik existe, l’Oblik résiste ».

Merci à tous les Jedis qui ont fait le déplacement et à bientôt pour de nouvelles aventures intergalactiques sur la planète Oblik ! Pour nous contacter, c’est toujours loblik@riseup.net.