Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s,
Hier, lors d’une assemblée générale d’étudiants organisée à dessein en dehors des créneaux prévus par la présidence de l’Université [1], a voté par 80 voix contre 60 l’organisation du blocage du Campus Porte des Alpes et son occupation. Depuis hier soir, des individus, dont certains sont notoirement extérieurs à notre université, ont entrepris de tenter de mettre leurs menaces à exécution.
Le président de l’Université s’est rendu sur place ce matin afin d’identifier les bloqueurs et de photographier les lieux qu’ils occupaient.
Dans l’amphi D, des individus cagoulés, armés de manches de pioches, ont violemment agressé le président devant de nombreux témoins.
Nous devons faire face non pas à un mouvement étudiant et à ses habituels excès mais à un groupe aux méthodes violentes d’inspiration fasciste dont les objectifs sont étrangers aux préoccupations des personnels et des étudiants.
En conséquence, face à cette agression, la présidence dépose plainte et a immédiatement requis les forces de l’ordre afin d’interpeller les auteurs de cette agression et procéder à l’évacuation des parties occupées ou bloquées du campus. Le bâtiment K est fermé jusqu’à demain matin. Les autres bâtiments sont ouverts normalement.
La présidence met actuellement tout en oeuvre pour que le campus demeure ouvert et que les enseignements, les activités de recherche et administratives se tiennent dans les meilleurs conditions.
La présidence appelle solennellement tous les personnels et les étudiants à se dresser solidairement contre cette tentative de blocage, à refuser qu’on lui impose par la force les décisions prises dans des conditions équivoques par une minorité violente et fanatique.
La présidence rappelle que toute personne qui se rendrait coupable d’agression contre les usagers et les personnels, de dégradations de biens publics, de blocage des accès de l’université et d’occupation des locaux de l’université fera l’objet de poursuites pénales et disciplinaires.
La communauté universitaire n’a pas vocation à accueillir en son sein des individus dont le seul objectif n’est pas d’étudier mais de détruire notre bien commun, empêcher que toute forme de débat puisse se tenir librement, et imposer par des méthodes totalitaires et fascistes la volonté de 80 personnes aux 15 000 étudiants et 400 personnels qui travaillent quotidiennement sur le campus.
La présidence
On pouvait s’y attendre, les personnes sur place proposent un témoignage bien différent sur les évènements : Ou comment la présidence de Lyon2 et son staff en viennent aux mains contre leurs étudiantEs
extrait :
Tyran avec son staff présidentiel et des vigiles privés sont venus au contact pour prendre des photos et des films. Bousculade, ils se font tous virer, les empêchant de peaufiner leurs techniques policières.
Selon plusieurs témoins, c’est donc Tiran qui est venu au contact des occupants (de l’amphi, et non de toute la fac comme il l’affirme) et a voulu les prendre en photos (Tiran ne venait pas vraiment pour discuter...). Les occupants l’ont alors repoussé. L’affrontement fut plus verbal que physique selon des témoins.
Au cours de l’après-midi et des différentes déclarations de Tiran à la presse, les coups de manche de pioche sont devenus des coups de coudes...
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La version de la présidence est déjà reprise par l’AFP, avec toutefois une nuance, le point de vue policier... :
Le président de l’université Lyon 2, André Tiran, a porté plainte pour une agression aujourd’hui par des individus cagoulés et "armés de manches de pioche" voulant l’empêcher de rentrer dans un amphithéâtre occupé dans le cadre de la contestation de la réforme des retraites, a annoncé la présidence.
"Nous devons faire face non pas à un mouvement étudiant et à ses habituels excès mais à un groupe aux méthodes violentes d’inspiration fasciste", a dénoncé la présidence dans un communiqué.
A son arrivée dans la matinée à un amphithéâtre occupé par une quarantaine d’étudiants, "trois ou quatre jeunes cagoulés et armés de manches de pioche lui ont mis des coups sur le flanc et les côtes pour l’empêcher de rentrer", selon la présidence. "Le président s’est juste fait bousculer", selon la police, qui n’évoquait pas dans un premier temps d’attaque à la pioche.
Le président a tourné les talons et contacté les forces de l’ordre, qui sont intervenues alors pour évacuer les bloqueurs mais ceux-ci avaient tous pris la fuite. Il a porté plainte pour « coups et blessures ».
L’occupation du campus avait été votée la veille par 80 voix contre 60 lors d’une assemblée générale.Le bâtiment K, où s’est produit l’agression, a été fermé jusqu’à mercredi. Le reste des locaux est ouvert et les cours ont lieu « normalement », a précisé la présidence"
Pour un retour sur les précédents évènements, notamment les communiqués de presse de la présidence et les questions sur l’occupation du campus de Bron, voir : Retour sur une rentrée mouvementée à Lyon 2
Les témoignages des évènements sont les bienvenus en complément d’info ci dessous.
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