Après avoir étudié la philosophie contemporaine, Victor Cachard s’est intéressé à l’histoire des résistances aux techniques et à l’histoire des techniques de résistances.
Il est également coordinateur de l’ouvrage « Emile Pouget » et « La révolution par le sabotage » aux éditions Libres, 2022. Il nous présentera ici le tome 2 de son ouvrage « Histoire du sabotage, neutraliser le système techno-industriel ».
Dans un monde dévoré par le tout numérique, où l’exploitation des ressources, des corps et des esprits s’intensifie sous le joug d’une marchandisation totale, le sabotage revient sur le devant de la scène comme un refus radical de se soumettre à un contrôle social généralisé.
L’inaction politique, l’épuisement des marches pour le climat, conjugués à la conscience aiguë de l’urgence écologique, donne un souffle nouveau à des formes d’action inédites qui changent le sens du sabotage.
L’extension de la machine capitaliste, à la conquête des derniers espaces de liberté et de solidarité, révèle des gestes de rupture, longtemps cantonnés à la résistance au travail.
En réponse à la domination technologique, le sabotage devient une arme créative d’émancipation. Débrancher, démanteler, désactiver les infrastructures qui gouvernent nos vies sont autant d’actes de neutralisation qui forment les destructions en affirmation joyeuse d’une vie libérée des contraintes absurdes et injustes.
À travers l’histoire du sabotage, son abandon par le syndicalisme et sa réinterprétation comme stratégie de guérilla, on voit se multiplier les initiatives. Des actions contre les OGM aux luttes contre les instruments de la colonisation en passant par l’opposition aux grands projets inutiles, le sabotage revêt désormais une signification clairement technocritique au service de la réappropriation de notre autonomie.
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