Avec plus de 7500 manifestants à Lyon (300000 en France), la journée d’action contre l’austérité et la loi Macron de ce jeudi 9 avril est l’une des plus grosses mobilisations syndicales depuis l’accession de François Hollande au pouvoir, preuve que, de plus en plus, la colère des travailleur-e-s gronde face à une situation économique, sociale et politique dramatique.
Bien entendu la CNT interco69 a participé activement à cette journée et à sa préparation, tout en disant qu’elle était loin d’être suffisante et ne pouvait constituer une fin en soi.
Mais comment ne pas être mal à l’aise au milieu de cette foule résignée marchant tranquillement et scandant des slogans simulacres de menaces et de bagarres sans autre perspective de lutte que le prochain 1er mai. Aucune aucune aucune hé-si-ta-tion....
Puis arrivent les camion poubelles qui suivent lentement, ramassent et effacent les traces d’un désordre qui ne survient pas.
Une journée de lutte pourquoi ? Pour canaliser notre révolte ? Pour se dire qu’on ne se laisse pas faire, qu’on agit ? Ne nous laissons plus endormir par les boniments d’une hiérarchie militante qui gère les syndicats comme des entreprises.
Pour faire redescendre la pression, ils nous donnent une journée où ils nous font crier « tout est à nous rien n’est à eux.... »
Tout est à nous ? Mais tout quoi ?
La compétitivité, la spéculation, le productivisme, l’état contremaître du capital, la flexibilité, les places financières, la communication en entreprise et la solitude de tous, les derniers gadgets de luxe à la mode, la pollution au nom du profit, la valeur d’échange, la télé assommoir, la société métabolisme du capital que l’on produit et qui se dresse tous les jours face à nous, contre nous....
Tout ce qu’ils ont, on en veux pas. On ne veux pas autogérer la merde capitaliste, on veut quelque chose de neuf, qui ne sois pas basé sur la mise en concurrence des individus et le mépris.
En effet le capitalisme fonctionne en se basant sur trois formes de mépris des gens : l’atteinte physique, l’atteinte juridique et l’atteinte à la dignité de l’individu ; correspondant aux trois formes de reconnaissance d’une personne dans une société.
« Nourris les vautours et ils t’arracheront les yeux »
Face à ça, sans réelle perspective de lutte, la colère se transforme en frustration et rancœur, terreau de l’extrême droite.
Combien de temps allons nous encore nous laisser berner ?
La solution ne viendra pas de quelconques sauveurs, la solution c’est de reprendre nos affaires en mains ici et maintenant.
Pour nous, cette journée de grève et de manifestations doit être un point d’appui pour la construction d’une mobilisation sociale d’ampleur. Une suite à la mobilisation du 9 avril doit voir le jour au plus vite afin que l’espoir qu’elle suscite aujourd’hui chez les travailleur-s-se se transforme demain en victoires. Pour cela, il est nécessaire que la lutte se construise à la base et que l’ensemble des travailleur-s-e et des équipes syndicales combatives développent les initiatives locales, alors que la priorité accordée par les bureaucraties syndicales à la manifestation parisienne a exclu de fait une grande partie des travailleur-se-s. Cette stratégie malheureuse aura permis à des médias déjà peu enclins à donner sa vraie place au mouvement social l’occasion d’analyser cette journée uniquement comme une démonstration de force de certaines centrales syndicales.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info